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Des grands espaces de Tadoussac à Mingan

Tadoussac est un arrêt incontournable, ne serait-ce que pour observer l’embouchure de la rivière Saguenay et qui sait, peut-être apercevoir une baleine.

CHRONIQUE / Si l’absence d’événements et de festivals fait mal aux régions du sud du Québec, la Côte-Nord, elle, n’a pas eu à adapter autant ses produits touristiques pour l’été 2020. Les grands espaces, le spectacle des baleines et le grand air frais auront les mêmes propriétés, COVID ou pas.


Mine de rien, la Côte-Nord, c’est Tadoussac, Sept-Îles, Baie-Comeau, Natashquan et l’île d’Anticosti, soit 21 % du territoire du Québec. Avec ses 1300 kilomètres de côte, il y a de quoi se payer tout un roadtrip. Même que ceux qui se rendront au bout de la route de Natashquan pourront se procurer un autocollant avec lequel ils pourront se photographier. À l’enjeu, un séjour à Anticosti qui sera distribué parmi les aventuriers ayant visité la patrie de Gilles Vigneault. 

Si pour certains la Côte-Nord se divise en théorie en deux régions touristiques, Duplessis et Manicouagan, Mario Leblanc, directeur général de Tourisme Côte-Nord, assure que la fusion n’est qu’une question de temps. C’est d’ailleurs lui qui a accepté de vanter sa région, cette semaine, en précisant que la plupart des attraits nord-côtiers sont ouverts cet été. Certaines expériences autochtones sont fermées au public.

Bien entendu, avant de prendre le large, assurez-vous de suivre les directives de la Santé publique et vérifiez que les lieux que vous souhaitez visiter sont ouverts et disposés à vous recevoir. 

Q Quelles sont les attractions les plus visitées sur la Côte-Nord?

R Les deux principaux attraits sont situés aux deux extrémités de la route, soit le Centre d’interprétation des mammifères marins de Tadoussac et l’archipel de Mingan, à Havre-Saint-Pierre. Il y a huit heures de voiture entre les deux, sur la thématique de la Route des baleines. On peut en voir partout, si on est patient un peu.

À Tadoussac, la nouvelle exposition du centre d’interprétation ouvre le 19 juillet. On y trouve des squelettes bien préservés et l’histoire de naufrages de baleines, entre autres. Les experts que nous avons entendus quand une baleine a été aperçue à Montréal provenaient de là. 

Il y a aussi le parc marin du Saguenay, qui est en partie sur notre territoire.

Le Centre d’interprétation des mammifères marins, à Tadoussac, est l’une des activités intérieures d’intérêt dans l’ouest de la Côte-Nord.

Q Les amoureux de plein air auront de quoi s’amuser. Où doivent-ils aller?

R Dans le coin de Baie-Comeau, l’entreprise Attitude nordique fait des propositions pratiquement sur mesure. Elle peut vous amener dans les monts Groulx, à mi-chemin entre Fermont et Baie-Comeau. Elle peut aussi organiser des activités de kayak ou vous amener dans une auberge qui appartient à 51 % à la communauté autochtone de Pessamit, sur le bord du réservoir Manicouagan.

À Sept-Îles, il faut se rendre à la ferme Purmer, sur l’île Grosse Boule. On part en zodiac et on y couche dans une yourte. C’est une ferme qui cultive les moules et les algues. On peut y choisir son homard et ils nous le font cuire sur le barbecue. 

En Minganie, Noryak Aventures fait des excursions sur la rivière Moisie ou sur le fleuve en kayak de mer. C’est un secteur où on trouve beaucoup de sentiers pédestres et où on peut observer les macareux. 

Nous avons aussi une cinquantaine de pourvoiries, dont celles d’Anticosti, et à Sacré-Cœur, un petit village sur le bord de la rivière Saguenay, la Ferme 5 étoiles propose l’observation des ours. 

Q Quels sont les plats que vous nous recommandez?

R À Tadoussac, le restaurant Chez Mathilde est une bonne table pour bien manger. À Sept-Îles, pour un club au crabe ou au homard, les Terrasses du capitaine est réputé, alors qu’à Havre-Saint-Pierre, il faut goûter la pizza aux fruits de mer de Chez Julie. À Natashquan, c’est au café L’Échourie que ça se passe.

Tadoussac, Natashquan et Sept-Îles ont leur microbrasserie alors que Baie-Comeau a une micro et un producteur de gin.

Bien entendu, nous sommes reconnus pour le homard, le crabe, les crevettes et les moules. Si on veut goûter quelque chose de nouveau, il faut essayer les mactres de Stimpson, une variété de palourdes que certains mettent dans la bière. 

Q Où les amoureux de villages doivent-ils absolument arrêter?

R Aux Escoumins, on peut s’organiser un pique-nique au bord de l’eau et bien sûr, il faut aller au bout de la route de Natashquan. À Rivière-au-Tonnerre, la Maison de la chicoutai offre des confitures et du thé. C’est aussi un très beau village.

Portneuf-sur-Mer a un beau camping sur le bord de l’eau et Pointe-des-Monts est connu pour son phare.


La chute Vauréal, sur l’île d’Anticosti, est un attrait naturel qui gagne à être connu.

Q Pour les jours plus gris, quelles activités intérieures devrions-nous prévoir?

Au nord de Baie-Comeau, il y a les barrages. On visite Manic 5 si on a le temps, parce qu’il est plus loin, et Manic 2 si on est pressé. Il faut vraiment voir ça. Normalement, il y a aussi le Jardin des glaciers, mais il ne sera pas ouvert cet été. 

À Sept-Îles, on peut aller au Musée régional de la Côte-Nord. C’est le seul endroit qui a le statut de musée sur la Côte-Nord. On y retrouve des expositions historiques et thématiques. Toujours à Sept-Îles, il y a aussi le Vieux-Poste, pour ceux qui s’intéressent à l’histoire innue. 

Normalement, on peut faire l’Expédition 51, soit 1700 km entre Baie-Comeau et Blanc-Sablon en passant par Fermont et le Labrador. On peut alors visiter le mur de Fermont et la mine de Mont-Wright. Ce n’est toutefois pas possible cette année.

Pour ceux qui ont du temps, le barrage de Manic 5 mérite le détour. — Photo fournie par Tourisme Côte-Nord, Mathieu Dupuis

Q Que recommanderiez-vous comme visite à la population locale?

R Je dirais à ceux de l’est de découvrir l’ouest et vice versa. De faire la route entre les deux extrémités de la région. Prenez le temps d’arrêter, de visiter les attraits le long de la route. Beaucoup ne l’ont jamais fait. 

Q Quel serait le secret bien gardé de la Côte-Nord?

R Probablement Anticosti! On travaille à avoir le statut de réserve de biodiversité. Il y a de quoi s’amuser sur l’île. La chute Vauréal est extraordinaire. On mange bien à l’Auberge Port-Menier. On se rend sur l’île en avion ou avec le Bella-Desgagné, un bateau de ravitaillement qui transporte aussi des passagers. Il part de Rimouski, s’arrête à Blanc-Sablon et à Anticosti, entre autres. On mange très bien à bord. Il passe aussi par Natashquan et Kegaska. Il faut toutefois avoir du temps de libre, environ 72 heures, pour prendre le bateau, puisqu’il ne peut pas toujours circuler si les conditions sont mauvaises.

L’autre option pour atteindre Anticosti est de prendre un zodiac à partie de Havre-Saint-Pierre.

Une autre expérience unique est celle de prendre le train à Sept-Îles pour aller à Schefferville. C’est un train innu, Transport ferroviaire Tshiuetin inc., qui embarque les gens le long de la route, sur demande. Il n’y a pas de gare officielle...

Q Quel mythe aimeriez-vous déconstruire à propos de votre région?

R Il faut combattre la perception que c’est loin et qu’il fait froid. Oui, c’est grand, mais Tadoussac n’est qu’à deux heures et demie de Québec et à cinq heures de Montréal. Même avec un temps limité, ce n’est pas le bout du monde. Notre région peut être chaude, mais elle n’est pas humide. Et Sept-Îles n’est pas plus loin que Gaspé. 

L’archipel des îles de Mingan, à Havre-Saint-Pierre, est constitué de formations rocheuses uniques.

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