Vrai que la nature prend beaucoup de place autour de Val-d’Or et de Rouyn-Noranda, mais les quinze dernières années ont aussi vu se développer une offre touristique culturelle importante. Le Festival de musique émergente de Rouyn-Noranda, d’ailleurs, attire normalement son lot de mélomanes.
Parce qu’on a tendance à s’imaginer que c’est loin ou que c’est froid, l’Abitibi, j’ai demandé à Anne-Marie Belzile, consultante développement stratégie d’accueil pour Tourisme Abibiti-Témiscamingue, de me faire redécouvrir sa région en vantant ses plus belles attractions.
Bien entendu, en temps de pandémie, il importe toujours de respecter les consignes de la Santé publique en matière de tourisme. Avant de vous déplacer, vérifiez que les endroits que vous souhaitez visiter sont ouverts et disposés à vous accueillir.
Q Quelles sont les attractions qui attirent le plus de touristes en Abitibi-Témiscamingue?
R Les sites les plus populaires sont certainement nos deux parcs nationaux, soit les parcs d’Aiguebelle et d’Opémican. Le parc d’Opémican a ouvert l’été dernier et il s’inscrit déjà parmi les incontournables. Le Refuge Pageau est aussi très connu. On y prend soin d’animaux orphelins ou blessés et on finit par les libérer, à moins que ce soit dangereux pour eux ou pour les humains. Le refuge a aussi une mission éducative. Et bien sûr, il y a toute l’expérience minière avec la Cité de l’or, à Val-d’Or, et le Musée minéralogique de l’Abitibi-Témiscamingue.
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Q Quelles sont vos suggestions de sorties en nature?
R Dans le parc d’Aiguebelle, la passerelle suspendue est très connue. J’aime beaucoup aussi l’idée qu’on peut y avoir un chalet sur son propre lac, avec sa propre embarcation. En termes de distanciation physique, on ne fait pas mieux.
À Opémican, l’été dernier, nous avons été privés de tout un secteur en raison de la crue des eaux. Dans le secteur de la Rivière-Kipawa, un sentier donnera accès à la Grande Chute, qui deviendra sûrement l’emblème du parc. On trouve aussi des emplacements de prêt à camper au-dessus de la paroi rocheuse du secteur Rivière-Kipawa.
Sinon, le site accespleinair.org cartographie les circuits de randonnée, de canot et de kayak et de vélo de montagne. On y inscrit même des points d’intérêt où s’arrêter.
J’ajouterais la forêt récréative de Val-d’Or, les possibilités d’escalade avec Camp de base Abitibi et les expériences de guidage avec Exode bâtisseurs d’aventures.
Nous comptons une vingtaine de pourvoiries où l’on peut pêcher le doré et le touladi. Il y a moyen d’y loger sans être équipé, d’avoir des gens pour cuisiner votre poisson. Certaines ont même des chefs sur place.
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Q Quels plats ou aliments sont des incontournables?
R Le doré est typique à la région. On peut le manger si on est invité par un local ou si on va en pourvoirie, parce qu’il n’y a pas de pêche industrielle. Nous faisons aussi beaucoup de cueillette de petits fruits, comme les bleuets et les fraises. Ils sont petits mais goûteux.
L’entreprise Vers Forêt propose des pousses d’épinette, des cœurs de quenouilles et des champignons crabes.
Nous sommes très fiers de nos bières, entre autres des microbrasseries Le Trèfle Noir à Rouyn-Noranda et Le Prospecteur à Val-d’Or, et de nos fromages, dont celui de la Fromagerie le Fromage au village, à Lorrainville. La fromagerie La vache à Maillote a aussi remporté des prix Caséus. Boréalait, à Saint-Félix-de-Dalquier, produit du lait, de la crème et du yogourt.
La Miellerie de la Grande Ourse, à Saint-Marc-de-Figuery, propose des miels de printemps, d’été et d’automne. Ils goûtent différent selon les saisons.
Il faut aussi essayer les restos à Rouyn-Noranda.
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Q Pour les jours de pluie, quelles activités intérieures recommandez-vous?
R Le Musée minéralogique explique toute la géologie de la région. Nous sommes connus pour notre or, mais on y apprend quels phénomènes font en sorte que notre sol soit aussi riche.
Parmi les autres lieux à visiter, on trouve la Maison du Frère-Moffet, érigée en 1881, et l’École du Rang 2, à Authier, où l’interprétation prend normalement une forme théâtrale. En ce moment, ce sera plus une mise en contexte en raison de la pandémie.
Au Magasin général Dumulon, à Rouyn-Noranda, on revit l’époque où les prospecteurs sont arrivés dans la région.
Q Vous êtes connus aussi pour le tourisme autochtone?
R Nous recevons surtout des Européens pour le tourisme autochtone, mais les Québécois s’y intéressent tranquillement. Le Pow-Wow de Pikogan est généralement très couru, mais il a été annulé cette année. Le site culturel de Kinawit a ouvert il y a trois ou quatre ans. On n’y verra pas de plumes ou de costumes, sauf si c’est une journée traditionnelle. On y va surtout pour le contact avec les Anicinabes d’aujourd’hui. Il faut appeler avant parce qu’il n’y a pas d’activités organisées toutes les semaines. Mais la visite de base peut toujours se faire. C’est un beau lieu d’échange où le touriste est le bienvenu dans la tradition, mais où on ne monte pas un spectacle strictement pour les touristes.
Q Quels villages valent le détour?
R Même les grandes villes peuvent paraître petites pour plusieurs. Ville-Marie a été nommé le plus beau village du Québec il y a quelques années, mais il ne faudrait pas oublier Saint-Bruno-de-Guigues, où se trouvent le verger Eden Rouge et sa table champêtre et une des premières maisons de la région, le Domaine Breen.
Preissac, au bord du lac du même nom, possède des rapides et une belle fontaine. En Abitibi-Ouest, on retrouve un circuit de 14 ponts couverts qui nous fait passer par plusieurs villages.
Q Quel serait le secret bien gardé de la région?
R Le Labyrinthe des insectes d’Amos! La relation que nous entretenons avec les insectes est particulière. Tommy Saint-Laurent est un entomologiste et il interagira selon la curiosité ou la crainte des gens. Il a une belle collection d’insectes d’ici et d’ailleurs.
Le Musée d’art à Rouyn-Noranda a aussi une belle programmation. Il met l’art nordique et autochtone de l’avant.
Il y a les Jardins à Fleur de peau, à Val-d’Or, qui ont été créés par deux sculpteurs. On y retrouve des fleurs, des arbustes, des bonzaïs et de petites pensées. On y sent souvent un petit vent de fraîcheur. C’est un coin paisible qui amène à l’introspection.
Et je dirais Obadjiwan-Fort-Témiscamingue. C’est un ancien poste de traite. Sur le site, il y a une forêt enchantée, mais il faut visiter le site pour se faire expliquer pourquoi elle est enchantée. Il y a des explications scientifiques... et des légendes.
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Q Quels endroits la population locale devrait-elle redécouvrir?
R Les gens devraient visiter leurs pourvoiries. Elles font rêver les Européens. Je leur recommande aussi d’aller dans les MRC voisines pour mieux comprendre leur histoire.
Q Quels mythes sur votre région souhaitez-vous détruire en terminant?
R Il y en a trois : les moustiques, le climat et la distance. Je me suis souvent posé la question à propos des moustiques, parce qu’il n’y en a pas plus qu’ailleurs. C’est probablement nous qui avons alimenté cette idée. Je me fais aussi souvent demander s’il est possible de se baigner en Abitibi. Bien sûr qu’on peut se baigner.
Nous ne sommes pas tout à fait au nord, parce que le nord commence au 48e parallèle et que notre région atteint le 47e. Les Français, quand ils regardent une carte, ils trouvent que nous ne sommes pas tellement au nord. Et nous ne sommes pas plus loin que la Gaspésie. Il est même possible de venir en train, mais il faut se donner la journée pour le trajet.
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