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Poutine et fromage frais au Centre-du-Québec

À la Ferme Joual Vair, il est possible de participer à une activité à cheval dans laquelle il faut rassembler un troupeau.

CHRONIQUE / La plus jeune des régions touristiques du Québec, le Centre-du-Québec, demeure bien mystérieuse quand on a l’habitude de voyager dans les grandes villes. C’est que Drummondville, Victoriaville et Bécancour sont vues comme des arrêts de courte durée, quelque part dans un trajet entre Montréal et Québec.


Bien entendu qu’on pourra parler du Village québécois d’antan, qui rappellera des souvenirs aux nostalgiques de la série Entre chien et loup, ou du Festival de la poutine, qui fera relâche cette année. Mais pour quelques jours à l’extérieur des grands centres, à distance néanmoins raisonnable de Montréal, Sherbrooke, Trois-Rivières et Québec, pour ne nommer que ceux-là, on peut se payer une véritable chasse au trésor de découvertes, comme se plaît à le dire Céline Rousseau, directrice du marketing à Tourisme Centre-du-Québec. C’est elle qui a accepté de répondre à mes questions pour donner un aperçu des attractions connues et méconnues de sa région. 

Avant de jouer les touristes cet été, assurez-vous de respecter les consignes de la Santé publique et vérifiez que les attractions qui vous intéressent sont ouvertes et disposées à vous accueillir. 

Q Quelles sont les attractions les plus populaires de votre région?

Quand on veut aider les gens à positionner le Centre-du-Québec, on leur parle du Village québécois d’antan et du Festival de la poutine, à Drummondville. Le Village est ouvert toute l’année et s’adapte aux saisons ou aux événements comme l’Halloween. Mais nous avons aussi le parc Marie-Victorin, un jardin botanique de Kingsey Falls, et le Centre de la biodiversité de Bécancour. Il s’agit d’un centre d’interprétation sur la cohabitation de la faune et de la flore près du Saint-Laurent.

La région est aussi connue pour le vélo, entre autres dans le Parc linéaire des Bois-Francs, entre Tingwick et Lyster. C’est le paradis des cyclistes. Dans les plaines du Saint-Laurent, il y a peu de dénivelés. Sinon, dans les contreforts des Appalaches, on sort les mollets pour un défi plus physique. 

La Grange Pardue, à Ham-Nord, est une ferme brassicole au cœur d’un paysage naturel.

Q Donc on peut profiter du plein air dans le Centre-du-Québec?

R Bien sûr. Il est possible de faire de la randonnée et de l’ornithologie. Nous nous trouvons dans un corridor d’ornithologie pour observer les oiseaux. Au printemps, les oies blanches nichent à Baie-du-Febvre et elles reviennent à l’automne au réservoir Beaudet, à Victoriaville.

On peut faire du vélo de montagne au parc de la Rivière-Gentilly, ou même y faire de la randonnée ou louer un chalet. Dans le parc régional des Grandes-Coulées, à Plessisville, on peut faire une randonnée avec un refuge à mi-parcours pour se reposer. On trouve aussi des secteurs de pêche sur le site. 

Q Une fois qu’on aura bien bougé, on voudra manger. Quelles sont les spécialités du coin?

Nous sommes parmi les plus grands producteurs laitiers. Notre volet fromager est important entre autres avec la Fromagerie du Presbytère, à Sainte-Élizabeth-de-Warwick, qui gagne plusieurs prix. Normalement, le vendredi soir, on y mange dans un énorme pique-nique. Juste en face, ils ont réaménagé le magasin général pour y vendre des produits régionaux.

Ô quai des brasseurs, à Bécancour, et la Distillerie du quai sont des incontournables. La distillerie fait son propre gin. Elle fait jouer de la musique pendant la distillation et la playlist est imprimée sur l’étiquette de la bouteille.

À Ham-Nord, la Grange Pardue est une ferme brassicole avec une grande terrasse. Le paysage y est très beau.

Nous sommes aussi les premiers producteurs de canneberge en importance. Fin septembre, début octobre, normalement, il est possible de visiter les champs.

Q Qu’en est-il des meilleurs endroits pour manger une poutine?

R C’est notre région qui a vu naître la poutine, mais on se dispute encore le lieu d’origine exact. Vous aurez l’embarras du choix, de la plus traditionnelle à la plus raffinée, mais ma préférée est à la Fromagerie Victoria, de Victoriaville. Je recommande aussi la Fromagerie Lemaire de Drummondville et celle d’Ô quai des brasseurs, pour sa sauce à la bière. Ce qui fait le succès de ces poutines, c’est la fraîcheur du fromage.

L’un des attraits les plus populaires au Centre-du-Québec est sans doute le Parc Marie-Victorin, à Kingsey-Falls.

Q Quels seraient les villages incontournables pour faire de belles découvertes?

R Inverness, dans les contreforts des Appalaches, a le Musée du bronze. C’est un art intéressant à voir et il arrive qu’on assiste à des coulées de bronze. On y trouve aussi un circuit avec des panneaux d’interprétation.

On peut aussi partir en moto partout dans la région. Nous sommes situés entre les autoroutes 20 et 55, mais il y a des petites routes à l’infini chez nous et elles ont toutes des beaux paysages, entre autres le Circuit historique des chemins Craig et Gosford.

Sinon il faut passer à Bécancour. Il y a eu beaucoup de changements au quai dans les dernières années. Entre autres, on y trouve la Maison de Bibi, un petit café qui fait son fudge maison, et c’est jumelé à une savonnerie. 

Warwick pour sa part est propice à l’agrotourisme avec son canard, ses pâtisseries, sa boulangerie. Chaque coin de rue est une découverte. Notre région est un coffre aux trésors sans fond.

Q Pour les activités intérieures, on va où?

À Odanak, il y a le Musée des Abénakis. C’était le premier musée autochtone au Québec. On trouve aussi le Musée des cultures du monde à Nicolet. À Drummondville, il y a le Musée national de la photographie Desjardins, qui a souvent un photographe invité et une collection de vieux appareils photo.

Nous avons aussi tout un réseau d’antiquaires qui sauvegardent la mémoire québécoise.

À Victoriaville, le Musée Laurier est un endroit que plusieurs personnes de la région n’ont pas visité.

Q Y aurait-il une attraction inusitée?

R À la Ferme Joual Vair, à Bécancour, on offre une activité où on doit rassembler les troupeaux. On joue aux apprentis cowboys. On part à cheval et on rassemble les vaches. C’est assez challengeant. 

Que devrait redécouvrir la population locale?

Je nous inviterais à faire un séjour dans nos hôtels. Nous avons des hôtels de villégiature, comme l’Auberge Godefroy à Bécancour ou le Manoir du lac William, à Saint-Ferdinand. L’Hôtel Montfort est un ancien monastère, à Nicolet, et l’Auberge Sainte-Hélène, à Sainte-Hélène-de-Chester, est dans une ancienne école de village.

Q Quel mythe aimeriez-vous déconstruire en terminant?

On a tendance à voir le Centre-du-Québec comme une région où on passe pour aller ailleurs. Nous sommes plus qu’un lieu de passage. 

Le Centre de la biodiversité du Québec, à Bécancour, gagne en popularité.

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