Quand le temps chaud sera installé, ces événements, eux, seront suspendus. La région veillera donc à révéler davantage ses autres atouts, ses petites histoires cachées, ses villages sympathiques. Foi d’Émilie Lavergne, responsable des relations de presse à Tourisme Mauricie, il suffit d’ouvrir les yeux pour trouver de quoi s’occuper dans cette région où, dans l’ancien temps, on se rendait pour visiter le village des Filles de Caleb. Si vous avez manqué tout ce qui a succédé à cet attrait du passé et que vous n’avez pour seul repère que l’imposant pont Laviolette, c’est probablement le temps de retourner dans cette région qui coupe l’autoroute 40 en deux.
Avant de vous lancer, consultez les recommandations de la Santé publique et vérifiez que les lieux que vous souhaitez visiter sont ouverts et disposés à vous accueillir. Sinon, il est encore permis de rêver et de redécouvrir, de façon virtuelle, les régions de notre grand Québec.
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Q Quelles sont les attractions les plus visitées en Mauricie?
R Notre grand pôle urbain est Trois-Rivières, mais peu importe dans quel contexte les visiteurs aboutissent dans la région, ils arrêteront au parc national de la Mauricie. Les gens nous parleront du camping ou encore des chutes Waber. Mine de rien, c’est une zone protégée de la superficie de l’île de Montréal. On peut penser au secteur de La Tuque, aussi, pour les pourvoiries et la motoneige. On a la Cité de l’énergie, à Shawinigan. En Mauricie, nous sommes ouverts à l’année.
Q On peut donc prendre l’air à deux mètres de distance des voisins? Quelles activités de plein air recommandez-vous?
R Nous avons beaucoup de nature, entre autres avec les réserves fauniques Mastigouche et Saint-Maurice. On y trouve beaucoup d’occasions de pêche. Les pourvoiries, quand on était jeunes, c’étaient des monsieurs qui allaient à la pêche dans le fond du bois. Maintenant, on y trouve des spas, des tables gastronomiques, des activités pour la famille.
Nous sommes une région d’escapades avec l’aire nature Grandes-Piles. C’est un petit bijou caché à une trentaine de minutes de Shawinigan. On y fait du camping rustique, du canot-camping. Sur l’île, il y a zéro pollution lumineuse. Tu peux te déconnecter de tout sans faire un trajet de six heures. C’est une réserve de biodiversité.
Q Pour ceux qui préfèrent être séduits par le ventre, où faut-il aller?
R La région compte une douzaine de microbrasseries et la majorité d’entre elles ont une bonne table. La microbrasserie À la Fût, à Saint-Tite, est aménagée dans l’ancien magasin général où se rendait le vrai Ovila Pronovost, le personnage des Filles de Caleb. Les gens font des détours pour y arrêter, même quand ce n’est pas le festival. Le Trou du diable et Le Temps d’une Pinte sont des incontournables pour leur terrasse, leur menu à l’ardoise. Je pense aussi au restaurant Zélé, de Sainte-Flore, qui est aussi dans un ancien magasin général. La décoration est belle, hétéroclite, et les plats sont soignés. C’est pas mal mon coup de cœur. C’est le genre d’endroit que tu ne vois pas si tu ne fais pas le détour volontairement pour y aller.
À Shawinigan, nous avons aussi deux roulottes à patates frites sur la 5e Rue de la Pointe. Elles font partie du décor et ont des droits acquis. La première sert des frites droites. La deuxième des frites frisées. Tout le monde a sa préférence. Quand elles arrivent sur la 5e, c’est le symbole que le printemps est là. Au départ, elles étaient tirées par des chevaux.
Q Quels seraient les villages qui méritent un détour?
R Il y a tellement de beaux villages. On a beaucoup parlé de Saint-Élie-de-Caxton, mais je dirais qu’il faut aller à Saint-Sévère et visiter Rien ne se perd, tout se crée, où deux filles font des vêtements tissés. Dans Maskinongé, il n’y a que ça, des beaux villages. Je pense aussi à Saint-Jean-des-Piles ou Saint-Roch-de-Mékinac. La route 155 est aussi une des plus belles routes panoramiques au Québec. L’automne, personne ne regarde la route tellement c’est beau. Il n’y a pas un motocycliste qui se respecte qui ne l’a pas faite dans sa vie.
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Q Si on est plus du type musée, où peut-on apprendre en étant à l’intérieur?
R Il n’y a pas de doute qu’il faut passer au Musée Boréalis, qui porte sur l’histoire de l’industrie papetière. C’est agréable en famille ou en couple. On peut y faire notre propre papier. À l’époque des draveurs, on partait sur des billots, sur la rivière, de La Tuque à Trois-Rivières. Grandes-Piles était une plaque tournante. C’est de là que partaient les bûcherons pour aller dans le nord.
On peut aussi aller au Musée POP sur la culture populaire québécoise. On y parle de nos patois, de nos accents. C’est à côté de la vieille prison, à Trois-Rivières. On peut la visiter si on a dix ans ou plus. Elle a été fermée en 1986 pour cause d’insalubrité. C’est perturbant de voir dans quelles conditions les prisonniers vivaient.
Q Quel serait le secret bien gardé ou l’attraction inusitée?
R Probablement le Village du bûcheron, à Grandes-Piles. Baptiste le chansonnier fait une visite contée et chantée. Il fait vraiment déplacer des autobus et l’activité plaît autant aux jeunes qu’aux personnes âgées. Je ne suis pas tellement une fille de chansonnier, mais j’ai vraiment tripé sur la visite.
Q Qu’est-ce que la population locale devrait redécouvrir de la Mauricie?
R Le parc national! Il est très proche, mais je ne sais pas à quel point les gens d’ici vont y faire de la randonnée. Le mont Otis, à Notre-Dame-de-Montauban, est probablement méconnu aussi.
Q Enfin, voudriez-vous détruire un mythe qui concerne la région?
R Trois-Rivières était dans le passé considéré comme l’arrêt pipi entre Montréal et Québec. Quelqu’un qui dit encore ça, c’est qu’il n’a pas pris la peine de sortir de son auto!
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