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Les enseignants font des miracles «sans ressources»

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Les enseignants ont retroussé leurs manches, accompli un travail colossal et accueilli avec le sourire les milliers d’élèves de retour en classe, et ce, malgré les craintes et la fatigue. Pour cela et plus encore, la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) salue le travail du personnel enseignant, qui a su se surpasser et surmonter les obstacles dans les derniers mois.


Le 11 mai , après un véritable sprint de réorganisation dans les classes, les enseignants des écoles primaires hors de la région métropolitaine ont répondu présents. Une présence bienveillante et rassurante qui a largement contribué à faire de cette rentrée scolaire hors de l’ordinaire, une réussite.

«Depuis des années, les enseignants font de la magie avec rien. Ils en ont encore fait la preuve durant cette crise», lance la présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini.

Par amour du métier, les enseignants ont fait fi de leurs craintes et ils ont repris leur rôle, adapté leurs méthodes pédagogiques et leurs contenus de classe, et travaillé de concert avec les directions d’école afin que ce retour en classe soit harmonieux et sécuritaire pour tous.

«Ils ont passé plusieurs heures à réaménager leurs classes, à modifier leurs méthodes de travail et même à inventer de nouvelles activités qui respectent les normes sanitaires. Ils ont été à la fois résilients et créatifs.»

Des lacunes amplifiées

Or, cette crise a aussi eu pour effet d’amplifier les lacunes du réseau, clame le syndicat. Au fil des décennies, les enseignants ont dû relever de plus en plus de défis afin de répondre aux besoins de leurs élèves et des directions d’école. Parmi les exemples les plus probants : le manque de personnel enseignant et spécialisé, des classes de plus en plus nombreuses, le manque de soutien auprès des élèves ayant des besoins particuliers, le manque de ressources financières, etc.

«Avec cette crise, on a encore une fois augmenté la charge de travail du personnel enseignant, qui était déjà à bout de souffle et de moyens», résume Mme Scalabrini.

Rattraper le retard technologique

L’une de ces lacunes est aussi d’ordre technologique. Comment enseigner à distance alors que les outils technologiques ne sont pas à la portée de tous, tant des enseignants que des élèves?

L’enseignement à distance, qui se poursuit actuellement pour les enfants restés à la maison, pour ceux de la région de Montréal et pour les adolescents, demeure un enjeu.

N’empêche, encore une fois, les enseignants réussissent à accomplir leurs tâches avec les moyens du bord. «Ils sont ingénieux, mais la créativité a ses limites. Il faut vraiment que le gouvernement démontre sa volonté d’en faire une réelle priorité, comme il le dit depuis trop longtemps», poursuit Mme Scalabrini.

Bien préparer la rentrée automnale

Elle espère que l’été sera propice à la réflexion et, surtout, à l’organisation afin de mieux préparer la grande rentrée automnale que celle qui a été précipitée le mois dernier. Parce que la santé et la sécurité des élèves et du personnel enseignant doit toujours primer, insiste le syndicat. «On a trois mois pour préparer une belle rentrée avec la participation de nos troupes. Il ne faudrait pas manquer cette chance.»

Elle déplore que le gouvernement ait décidé de poursuivre les négociations pour le renouvellement des conventions collectives dans ce contexte. «Malgré son insistance à vouloir négocier, celui-ci n’a presque rien proposé pour améliorer le quotidien des profs. Pourtant, les besoins criants qui existaient avant la pandémie ne disparaîtront pas après, bien au contraire. Ce que les profs veulent, c’est un signal clair en faveur de l’éducation. On est encore loin du compte», a-t-elle conclu.