Lanaudière c’est Joliette, Terrebonne, Repentigny. C’est aussi Rawdon et la municipalité voisine de Chertsey, où la Sucrerie du domaine m’a laissé un souvenir gourmand d’une montagne de victuailles toutes plus savoureuses les unes que les autres. C’est une région pour fuir les rassemblements, s’isoler en nature, s’offrir de la contemplation, ne serait-ce que sur son réseau routier qui ne compte pas d’autoroutes majeures, hormis la 40.
Pour le déconfinement, s’il y a une région où on pourra sans doute respecter la distanciation physique sans efforts démesurés, c’est probablement Lanaudière. Il faudra néanmoins suivre les recommandations de la Santé publique et valider que les lieux qu’on souhaite fréquenter, cet été, seront bien ouverts et prêts à nous recevoir.
Pour continuer de redécouvrir le Québec et en apprendre davantage sur Lanaudière, j’ai fait appel à Denis Brochu, directeur général de Tourisme Lanaudière.
Q Quels sont traditionnellement les lieux les plus visités de votre région?
R L’Auberge du Lac Taureau est sans doute l’attraction la plus connue, mais il y a aussi l’Île-des-Moulins à Terrebonne et le Musée d’art de Joliette. C’est le plus grand musée en importance en dehors des grands centres. Nous avons aussi les deux tiers du parc du Mont-Tremblant. Notre région est connue pour la vie d’auberge, la vie de chalet, qui sont des produits importants. Et dans les dernières années, le Complexe Atlantide, à Saint-Calixte, a connu un succès immense auprès des familles. C’est un camping avec des jeux d’eau pour les enfants. On y trouve aussi un petit zoo et une maison hantée.
Q Quelque chose me dit que ce sera plutôt facile de garder ses distances, chez vous, cet été.
R Lanaudière est la région la plus sous-estimée. Si on pouvait la vendre avec un pôle précis, on pourrait s’en faire une idée rapidement, mais l’offre est tellement diffuse qu’on n’arrive pas à avoir une image précise. Ici, on se promène sur des routes provinciales. Nous avons une vingtaine de pourvoiries et un territoire très sauvage avec des zones d’exploitation contrôlées (zec). Q Quels plats les gourmands devraient-ils rechercher dans Lanaudière?
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R Nous avons bâti cinq circuits touristiques gourmands sous le thème Goûtez Lanaudière qui permettent de passer d’une ferme d’élevage de bisons à la cueillette des petits fruits. La Terre des bisons nous offre de goûter sa viande, mais c’est également un musée d’histoire des bisons en Amérique du Nord. On peut aussi aller au Jardin des noix, à Saint-Ambroise-de-Kildare, où 4000 noyers et noisetiers sont plantés sur 35 acres de terrain. On y trouve une boutique et on y fait de l’interprétation.
Chez les fromageries, il faut s’arrêter à la Ferme Vallée Verte à Saint-Jean-de-Matha.
Q Ceux qui veulent se promener en nature seront gâtés. Quels sont vos coups de cœur pour la randonnée?
R Au parc des Sept-Chutes, à Saint-Zénon, on peut monter un sentier le long de la rivière et atteindre un point de vue époustouflant avec une vue d’exception par beau temps. Mais il me ferait mal au cœur de ne parler que d’un endroit. Je recommanderais aussi le parc régional des Chutes-Monte-à-Peine-et-des-Dalles. Sinon, le parc régional du Lac Taureau offre 270 km de rives. Entre 75 et 80 % des plages y sont publiques et on peut même aller camper sur les îles. L’île Baribeau, par exemple, est une coopérative jeunesse qui offre un camping rustique avec un minimum d’encadrement.
Q Pour les jours de pluie, quelles activités intérieures valent le détour?
R Le Musée d’art de Joliette est un incontournable, mais nous avons aussi des petits trésors, comme le Musée Gilles-Villeneuve, à Berthierville. Il est intéressant même pour ceux qui ne se passionnent pas pour la course automobile parce que c’est l’histoire fascinante d’un héros québécois. Dans le même sens, la Musée Louis-Cyr, à Saint-Jean-de-Matha, est petit mais très professionnel. Et bien sûr, on peut se rendre à l’Île-des-Moulins à Terrebonne et en profiter pour visiter la vieille ville.
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Q Vous avez aussi la particularité d’offrir du tourisme autochtone?
R C’est un produit très prisé par les Européens. Tourisme Manawan offre des séjours dans un village amérindien sur le site Matakan. On peut aussi faire une visite journalière autonome. C’est vraiment fascinant quand on prend le temps de discuter avec ces gens-là.
Q Auriez-vous des villages à recommander pour entrer en contact avec la population locale?
R Saint-Donat propose de beaux parcours à vélo, des restaurants, une boulangerie, une microbrasserie. On y trouve deux lacs et une multitude de sentiers de randonnée. C’est un beau camp de base pour des activités de plein air. Saint-Côme est un autre endroit qui nous permet de rayonner et de visiter la région. Il vaut la peine de se faire un parcours du sud vers le nord, en arrêtant dans les villages avant d’atteindre un hébergement en nature.
Q Si vous deviez recommander une visite pour la population locale, vous iriez de quelle suggestion?
R Notre stratégie de promotion sera justement hyperlocale. Nous offrirons du contenu de proximité sur notre site internet très bientôt. À Terrebonne, il y a le parc de la Rivière qui vaut le détour. À Saint-Donat, je recommanderais le sentier du Cap de la fée et à Saint-Jean-de-Matha, ce serait l’Abbaye Val-Notre-Dame. Les frères d’Oka ont vendu leur propriété là-bas pour construire quelque chose de neuf à Saint-Jean-de-Matha. Ne serait-ce que pour l’architecture, ça vaut le déplacement. Et à Saint-Côme, nous avons le Canot Volant, une petite entreprise de tourisme d’aventure que les locaux ne connaissent peut-être pas.
Q Enfin, quel mythe aimeriez-vous déconstruire à propos de votre région?
R Lanaudière s’est construite autour de l’image de la motoneige et des pourvoiries, mais avec les décennies, nous avons aussi développé les spas. La Source, à Rawdon, est sûrement un des plus beaux au Québec. Nous ne cherchons pas à proposer un pôle où on trouve tout à distance de marche, mais ce n’est pas vrai qu’il n’y a pas grand-chose à faire chez nous.
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