Selon un courriel envoyé aux parents le 6 mai dernier et dont La Tribune a obtenu copie, tous les groupes de cette école primaire de Sherbrooke seraient complets pour la rentrée de lundi, et une liste d’attente aurait été créée pour les enfants désirant fréquenter l’école dès le 11 mai.
« Nous vous demandons de nous informer, par courriel avant le vendredi 8 mai, si vous changez d’idée et que votre enfant ne fréquentera plus l’école d’ici la fin de l’année scolaire », écrit-on également.
Dans un deuxième courriel envoyé la même journée, la Direction indique que pour « les enfants qui sont sur la liste d’attente, les parents ont déjà été informés. »
La semaine dernière, le cabinet du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge affirmait dans un article de La Presse que peu importe le nombre d’inscriptions dans un établissement, aucun enfant ne serait refusé à l’école.
Cette information est également réitérée en page 11 d’un document intitulé « Questions et réponses — Déconfinement » qu’a transmis le gouvernement à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) le 6 mai dernier, et où l’on mentionne qu’il s’agit d’un maximum de 15 élèves « par local » plutôt que par classe.
De son côté, lorsque questionnée à ce sujet vendredi, la Commision scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSRS) a pourtant assuré qu’« il n’y a aucun refus ».
« Il n’y a pas de liste d’attente, répond-on. Pour le 11 mai, tous les élèves qui devaient faire leur inscription sont attendus sans problème. Comme pour toutes les écoles du Québec, c’est plutôt pour tous ceux qui voudront se rajouter après le 11 mai, les parents doivent prévenir l’école une semaine à l’avance. Leur enfant ne peut pas entrer automatiquement à l’école, puisque l’établissement doit avoir le temps de refaire son organisation scolaire. »
Flou scolaire
Une mère préférant garder l’anonymat dont l’enfant fréquente l'école primaire Alfred-Desrochers, et qui avait demandé dans le sondage-inscription à ce que ce dernier puisse retourner en classe la semaine du 18 mai, ne sait toujours pas s’il le pourra. Ayant contacté l’établissement après s’être inquiétée devant les courriels qui faisaient mention d’une liste d’attente, celle-ci a reçu pour réponse jeudi qu’on allait « regarder s’il y aura de la place » cette semaine-là.
Hélène Lauzier, ex-commissaire pour la CSRS et mère d’un enfant fréquentant cette école, s’est dite très surprise par la situation.
Étant toujours régulièrement sollicitée par les parents même si le gouvernement a abruptement mis fin aux mandats des commissaires scolaires en février dernier, celle-ci aurait aimé pouvoir intervenir davantage. « Nous sommes 16 anciens commissaires qui auraient pu aider, nous étions souvent une voie plus rapide pour obtenir réponse aux questions des parents », dit-elle.
Elle a contacté le secrétariat de l’école pour éclaircir la situation, sans succès.
« Je comprends, ils sont très occupés. J’espère juste que tous les parents qui désirent renvoyer leur enfant à l’école le pourront », conclut-elle.
« Mesures prises par chaque établissement »
Rappelons que le retour en classe pour les écoles primaires à l’extérieur de la région de Montréal se déroulera dès ce lundi 11 mai. Le gouvernement a exigé un maximum de 15 élèves par classe ainsi que le respect des consignes de distanciation physique.
Sous la question « Qu’est-il prévu si le nombre d’élèves par classe dépasse 15 élèves ? » de la section de son site web destinée au retour en classe, le gouvernement du Québec indique que « des mesures seront prises par chaque établissement scolaire pour respecter le principe de distanciation et s’assurer ainsi de diminuer les risques. Divers moyens peuvent être mis en œuvre si un groupe-classe a plus de 15 élèves souhaitant revenir à l’école, comme par exemple, un réaménagement des groupes d’élèves de même niveau, chaque groupe occupant le même local jusqu’à la fin de l’année scolaire dans le respect de la règle des 2 mètres entre les élèves. »
Plus tôt cette semaine, la CSRS partageait d’ailleurs sa stratégie pour permettre un retour en classe pour tous.
« Pour l’instant, les écoles sont à regarder la disponibilité des locaux, des locaux spécialisés comme en musique, en anglais, informatique ou encore les bibliothèques, expliquait Donald Landry, directeur du secrétariat général et des communications, dans l’édition du 5 mai de La Tribune. Dans un deuxième temps, on devra probablement, pour certaines écoles, envisager les écoles secondaires. »
Des élèves de l’école primaire Sacré-Cœur sont les seuls de la CSRS à avoir été transférés dans une école secondaire. Ils reprendront les cours à l’école secondaire Montcalm.
La CSRS s’attendait également à ce qu’entre 20 et 25 % de son personnel ne soit pas de retour au travail lundi, mais c'était avant que Québec ne demande au personnel de 60 ans et plus de revenir au travail.
Avec Isabelle Pion