Mais la Montérégie, qu’on gagnerait probablement à découvrir, c’est beaucoup plus que des voies de transit vers Montréal. C’est une région d’histoire, de nature à proximité d’une métropole, et un lieu de rassemblement dans les multiples festivals forcés à la sabbatique par la COVID-19. Il suffit de penser à l’International des montgolfières, qui propose neuf soirs de spectacles et des envolées de ballons, à l’exposition agricole de Saint-Hyacinthe, la plus vieille du genre au Québec, ou aux Régates de Valleyfield.
François Trépanier, directeur des communications et des affaires publiques à Tourisme Montérégie, réussit à démontrer qu’on peut passer dans la région toute une fin de semaine, donc qu’on peut y faire plus qu’une simple halte. Évidemment, à la fin du confinement, il faudra encore valider si toutes les attractions sont parvenues à ouvrir leurs portes de manière sécuritaire avant de se déplacer.
Q Quelles sont les attractions les plus populaires en Montérégie?
R Le parc Safari est certainement le lieu qui vient dans la tête de tout le monde. On est à voir si on peut adapter le site pour accueillir les visiteurs. Sinon, nous avons deux parcs de la Sépaq, soit le parc national du Mont-Saint-Bruno, sans doute le plus visité au Québec en raison de sa proximité avec Montréal, et le parc national des Îles-de-Boucherville, qui se situe aussi parmi les cinq plus visités.
Nous sommes reconnus pour les lieux historiques, notamment le lieu historique national du Canada du Fort-Chambly. Il y a aussi le lieu historique national du Canada du Fort-Lennox, en rénovation depuis quelques années à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, ou encore celui de la Bataille-de-la-Châteauguay. Les maniaques d’histoire en auront vraiment pour leur argent.
Q On peut donc faire un saut considérable dans le passé en se promenant d’un endroit à l’autre?
R Nous avons la route du Richelieu qui met de l’avant plusieurs attraits historiques à partir de la frontière américaine jusqu’à Sorel-Tracy. C’est un beau parcours en bordure de la rivière Richelieu. Mais la Montérégie, c’est grand. Vous n’arriverez jamais à faire la route au complet d’un seul coup. Elle ne visite pas nécessairement que des lieux physiques, mais il y a certainement un parcours historique à suivre.
Q Du point de vue gastronomique, quelles expériences recommanderiez-vous?
R Nous sommes reconnus pour la route des cidres. C’est un produit phare, notamment avec la Cidrerie Michel Jodoin à Rougemont, sans compter que nous sommes le berceau du cidre de glace. En réalité, nous sommes le jardin du Québec. Nous produisons beaucoup de petits fruits, de légumes, et nous sommes le paradis des cabanes à sucre. À Mont-Saint-Grégoire, il y a des cabanes à sucre partout. C’est sans oublier la Sucrerie de la Montagne, à Rigaud, qui est ouverte à l’année. Pierre Faucher, le propriétaire, n’a plus besoin de présentation. Il fait son pain lui-même. C’est un incontournable qu’on nous demande lorsque des journalistes du monde entier débarquent au Québec.
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Q Quand il pleut, où doit-on s’arrêter?
R Exporail, le Musée ferroviaire canadien, à Saint-Constant, est le plus gros du genre au Canada. On y trouve plusieurs locomotives et des trains miniatures où s’asseoir en famille. Il a aussi récupéré le dernier wagon du vieux métro de Montréal.
Sinon, la Maison amérindienne de Mont-Saint-Hilaire rappelle le mode de vie amérindien. Pendant le temps des sucres, on y sert un repas traditionnel assez unique. On est loin des omelettes et des grands-pères dans le sirop.
Bien sûr, on ne peut pas oublier le DIX30, le carrefour commercial le plus important après le West Edmonton Mall. C’est un attrait touristique en soi, pour ses magasins, ses jeux d’évasion, son complexe de surf... Et on trouve le plus gros centre d’escalade au Québec à La Prairie, pas très loin de là.
Q Disons que nous voulons garder deux mètres de distance et éviter l’achalandage du mont Saint-Bruno, où pourrions-nous faire du plein air?
R Le parc régional de Saint-Bernard, à Saint-Bernard-de-Lacolle, est ouvert à l’année et compte plusieurs sentiers. On peut y faire de l’orientation en forêt ou s’amuser avec le parcours de disque-golf. C’est collé sur la frontière américaine.
Le parc Michel-Chartrand à Longueuil est connu pour prendre des grandes marches. Sinon, nous avons près de 1000 km de pistes cyclables pour faire du vélo. En stationnant en Montérégie, on peut aller tant dans les Cantons-de-l’Est qu’aux États-Unis. Nous sommes en train de développer un circuit cyclable qui reliera Montréal à Sherbrooke et qui devrait être inauguré l’an prochain.
Q Quel serait votre secret bien gardé?
R Certainement le secteur de Venise-en-Québec, à 25 minutes de Saint-Jean-sur-Richelieu, sur le bord du lac Champlain. L’architecture est typique de la Nouvelle-Angleterre. Les couchers de soleil y sont parmi les plus beaux au monde selon le National Geographic. En temps normal, on y offre des croisières pour observer le coucher de soleil. On y trouve des plages, un camping, de belles auberges et la cache du Lac-Champlain, un complexe hôtelier avec un spa. En amoureux, c’est un endroit magnifique. Tout se fait à pied.
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Q Si on veut visiter de beaux villages, se rapprocher des gens, où devrions-nous aller?
R Chambly est vraiment très beau. On peut se promener à pied, passer au Garde-Manger de François, acheter du pain, du canard, et pique-niquer au Fort-Chambly. Il y a aussi le restaurant Le Fourquet Fourchette, où tous les plats sont faits avec de la bière Unibroue. La Ferme Guyon, qu’on voit de l’autoroute 10, mérite un arrêt. C’est une boucherie avec des produits de la Montérégie et du Québec. On y trouve une ferme pédagogique, des abeilles, une papillonerie...
Q Quel endroit la population locale devrait-elle redécouvrir?
R Le coin de Salaberry-de-Valleyfiled, avec ses activités nautiques et de plein air et son quartier gourmand. J’aime bien aussi Sorel-Tracy, le bord du fleuve et le spectacle en plein air illuminé Statera, qui est malheureusement annulé pour cette année.
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Q En terminant, quel mythe aimeriez-vous déconstruire à propos de la Montérégie?
R Le mythe, c’est que nous ne sommes qu’une région de passage. Nous sommes le terrain de jeu de Montréal. Nous positionnons la région comme étant juste parfaite pour une fin de semaine. Nous n’avons pas de Rocher Percé, mais nous misons sur la diversité de l’offre.
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