Les organismes communautaires veulent se concentrer sur l’urgence

Claudelle Cyr

Sherbrooke — Voulant prioriser le service sur le terrain plutôt que les formalités administratives, les organismes communautaires réclament que leur reddition de comptes soit reportée à la fin de l’année.


La coalition des tables régionales d’organismes communautaires (CTROC) demande au ministère de la Santé et des Services sociaux de repousser la reddition de compte de l’année 2019 de six mois, soit jusqu’au 31 décembre. Ce compte rendu annuel est obligatoire en vertu du programme de soutien aux organismes communautaires. 

« Les équipes s’occupent de la gestion de crise. Même chose pour le personnel administratif qui est sur le terrain. Il reste bien peu de temps pour compléter des rapports annuels et des états financiers », soutient la directrice générale du Regroupement des organismes communautaires de l’Estrie (ROC de l’Estrie) Claudelle Cyr.

Une invitation est faite aux organismes communautaires « d’inonder » les CISSS et les CIUSSS de demandes individuelles de dérogations pour la reddition de comptes 2019-2020. En Estrie, ces demandes seront acheminées au CIUSSS de l’Estrie-CHUS.

Claudelle Cyr mentionne que cette reddition de compte annuelle doit se faire en même temps que celle concernant l’aide d’urgence ponctuelle consentie aux organismes considérés comme des services essentiels en cette période de pandémie de la COVID-19.

En Estrie, la moitié des organismes qui devait recevoir des sommes ont reçu leur part des 950 000 $ consentis en région.

« Ce sont des organismes qui travaillent avec des clientèles vulnérables, notamment en itinérance ou en violence conjugale. Il est temps que les sommes promises soient acheminées », signale Claudelle Cyr.

Du même souffle, dans leur demande de dérogation, les organismes communautaires demandent d’annuler l’obligation de tenir l’assemblée générale annuelle de la dernière année.

La CTROC propose que les rapports annuels 2019-2020 soient déposés à leurs membres lors de l’assemblée générale annuelle qui se déroulera en 2021-2022.

« Certains organismes comptent plusieurs membres de 70 ans et plus qui ne peuvent même pas sortir de chez eux. Il est difficile de réunir les membres en personne et ça devient aussi difficile sur le plan virtuel. Sans compter que certains organismes sont même fermés », indique Mme Cyr.

Elle mentionne que des représentations ont été faites auprès de la direction des services généraux et des services communautaires du ministère de la Santé et des services sociaux du Québec, mais n’ont pas donné de résultat. 

« Il est maintenant temps d’agir. C’est pour cette raison que nous mettons en place ces demandes de dérogation individuelles. Nous avons obtenu un report de date qui ne fait pas notre affaire. C’est mal connaître notre réalité. Nous trouvons ce manque de considération méprisant », affirme Claudelle Cyr.