Michèle Deslauriers : de la douceur sur cette vieille blessure…

J’essaye toujours de comprendre ce que la vie veut m’apprendre, parce que quelque soit les problèmes, la vie veut toujours nous offrir quelque chose et c’est à nous de le découvrir.

En ce moment avec le confinement, ce «quelque chose» peut- être une vraie énigme…

Je me suis d’abord dit que faire ma part en ce moment, étant ni docteur, ni infirmière, ni livreur et ayant 74 ans, ma job ce sera de m’occuper de moi pour rester en santé donc exercice physique tous les matins une heure, bon ça va…bien manger, bon ça va…

Ha! J’ai compris la vie m’offre de m’occuper de ma santé.

Mais tiens j’aperçois mon piano que je n’ai pas regardé depuis l’enfance et je me dis…et si je réglais ce traumatisme…la fois, où je me suis plantée solidement lors du récital de fin d’année, paniquée et bloquée au beau milieu d’une pièce, que je connaissais pourtant sur le bout de mes doigts pour l’avoir travaillé d’arrache pied…mais là, le blanc total, c’est l’humiliation, je me sens ridicule…en larme dans les bras de ma mère à la fin du concert, je suis  dévastée…le piano m’a blessé…Et bien je vous dirais que voilà un des bienfaits du confinement, en ce moment j’apprivoise mon piano, je repars à zéro. Tous les jours reprendre du début pour réapprendre à jouer, pour moi…pas facile, mais si plaisant de trouver enfin une complicité avec lui,  faire de la musique avec mes doigts au lieu de l’entendre seulement dans ma tête…de la douceur sur cette vieille blessure…

Et vous, que voulez vous régler ?

Michèle Deslauriers

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