La dispersion des francophones sur un vaste territoire est quelque peu problématique. Souvent isolés, comment faire pour les rapprocher? «Le Centre établit des programmes et des activités qui créent des interactions directes entre les différentes communautés francophones en Amérique et permettent à chacun de se mettre en mouvement», affirme Johanne Whittom, présidente-directrice générale du Centre de la francophonie des Amériques.
Se mettre en mouvement
Afin d’initier le mouvement, le Centre a organisé entre autres une journée de réflexion entre jeunes francophones du Canada. «En février, nous avons rassemblé
13 Québécois de différentes régions du Québec et 14 participants du reste du Canada. Les jeunes de 18 à 27 ans ont pu échanger sur leurs réalités et réfléchir à des actions concertées favorisant le vivre ensemble», mentionne Johanne Whittom. «Au terme de ces échanges, quatre jeunes ont été identifiés pour porter le fruit de ces réflexions devant le Sommet sur le rapprochement des francophonies canadiennes qui se tiendra en juin.»
Le Centre organise également un programme phare annuel. Le prochain prévu est l’Université d’été. «Bien que la date reste à confirmer, nous avons eu 250 inscriptions pour 40 participants à recruter. Ça démontre bien l’intérêt des jeunes pour une éducation en français», avance la directrice.
Le Centre propose également un programme intitulé Mobilité des Amériques qui permet à des francophones de partager leur expertise et initier des échanges constructifs que ce soit en art ou en sciences. En décembre, le chercheur en neurodidactique Steeve Mercier a participé au séminaire ACOPROF, expliquant ses méthodes d’enseignement aux professeurs du Costa Rica. Le Centre organise aussi des rendez-vous littéraires avec des auteurs québécois échangeant par visioconférence avec des étudiants d’universités des Amériques.
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Célébrer la couleur locale
La richesse de notre francophonie réside aussi dans ses différents accents. Plus que jamais, on célèbre les particularités régionales du vocabulaire. «Un ‘à cause’ au Lac-Saint-Jean résonne de la même façon qu’un ‘astheure’ en Louisiane. Aujourd’hui, on admet plus facilement que ces différences font elles aussi partie de notre identité », admet Johanne Whittom.
Pour joindre les 12 à 18 ans, quoi de mieux que le slam? Cette année encore, l’artiste québécois Mathieu Lippé a donné des ateliers de slam dans les écoles de Chicago et Détroit. «Depuis trois ans, nous tenons le concours Slame tes accents. Pour y participer, chaque classe participante doit composer un slam en français et le déclamer dans une vidéo de 60 à 90 secondes. Ateliers et concours servent à démontrer aux jeunes élèves le pouvoir évocateur des mots», mentionne Mme Whittom.
Zone Franco
Le Centre de la francophonie des Amériques a récemment mis sur pied un nouveau portail où se retrouve la Zone Franco, une plateforme permettant d’apprendre sur la francophonie des Amériques. Les membres y ont accès à un jeu-questionnaire de même qu’à une bibliothèque de plus de 13 000 livres numériques. «On y retrouve plein de nouveautés et c’est accessible gratuitement pour nos membres», confirme la directrice.
Tout le mois de mars, le Centre célèbre le mois de la francophonie à travers plusieurs activités offertes sur le Web à ses 50 000 membres. Ceux-ci peuvent, jusqu’au 31 mars, profiter de suggestions de livres et de la diffusion de films en français, incluant un épisode de How to be French, une série documentaire filmée majoritairement en français, explorant le mode de vie unique des francophones en Alberta et en Colombie Britannique.
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francophoniedesameriques.com
LA FRANCOPHONIE EN CHIFFRES
33 millions
de francophones et francophiles partout en Amérique.
10,4 millions
de francophones et francophiles au Canada.
7,6 millions
de francophones au Québec