« J’étais un peu tanné, car au Québec en ce moment il ne se passe absolument rien côté arts martiaux mixtes, même avant le coronavirus, indique Alexandre Ouellette, joint par La Tribune. TKO est comme en suspens depuis octobre. On était censé avoir un événement, mais ç’a été annulé une semaine avant. »
« Je m’entraînais toujours, mais c’est le fun d’avoir un objectif, poursuit-il. Je commençais à perdre ma motivation alors j’ai décidé un dimanche de venir en Thaïlande et j’ai acheté mon billet. »
Alexandre Ouellette, 27 ans, est donc parti pour la Thaïlande le 10 février et il y est toujours.
« Je me suis entraîné une semaine et demie et je suis allé pour voir si je pouvais avoir un combat, explique l’athlète. Le lendemain j’en avais un prévu pour la semaine suivante. Il y a des événements tous les jours ou presque. Ça fait très longtemps que je suis prêt à me battre et que je veux me battre. »
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les jours avant un combat sont biens différents là-bas qu’en Amérique du Nord selon l’athlète qui a remporté son premier combat professionnel en décembre 2018.
« Il n’y a pas vraiment de catégorie de poids et j’ai su contre qui je me battais quand je suis arrivé dans le ring, admet le Sherbrookois. Je ne l’avais jamais vu. C’est différent un peu, mais c’était super comme expérience de vivre tout le rituel. Les stades sont faits juste pour ça. »
Dans le ring, Alexandre Ouellette s’est très bien débrouillé. Il a remporté son combat en 45 secondes.
« Je suis content, mais j’ai hâte d’avoir une guerre, admet-il. Mes derniers combats se sont terminés rapidement. C’est positif, mais j’ai vraiment hâte d’aller au bout de moi-même et de me tester. Mais c’est une victoire de plus à ma fiche. »
Alexandre Ouellette estime aussi toujours avoir été en sécurité, même si les règles diffèrent beaucoup de celles qu’il a connues.
« Il y a des équipes médicales autour et tout le monde est gentil, souligne-t-il. Mes coachs étaient avec moi. Je ne me suis pas senti en danger, même si ça reste un combat. C’est du muay thaï, tu peux frapper avec les coudes ou les genoux, c’est sûr que ça reste violent. Ils nous préparent bien aussi, je ne pense pas qu’ils enverraient n’importe qui se battre. Ils m’ont vu au gym. »
S’il ne revenait pas au Canada, Alexandre Ouellette aurait eu la chance de se battre à nouveau la semaine prochaine.
Retour au Canada... si possible
En théorie, Alexandre Ouellette prendra l’avion jeudi. Il fera escale à Hong Kong et Vancouver avant d’arriver à Montréal vendredi. Il sera ensuite 14 jours en quarantaine chez lui.
Selon lui, les impacts du coronavirus tardent à se faire sentir en Thaïlande. Il est dans la ville de Phuket.
« C’est encore bien, on n’en parle pas vraiment, mais ça va venir. Il y a un premier gym qui a fermé aujourd’hui et d’après moi ça va aller assez vite »
Il n’a pas non plus envisagé de revenir au pays plus rapidement.
« Tout était encore ouvert et je ne le ressentais pas du tout, souligne-t-il. Et j’étais censé revenir cette semaine ou la semaine prochaine de toute façon. Je pensais que ça allait se calmer, mais finalement c’est l’inverse qui s’est produit. Quand je suis parti le 10 février, on n’en parlait pas du tout. »
« Au début, je me disais que j’allais rester et que j’allais pouvoir m’entraîner, mais s’ils commencent à tout fermer ça va être pas mal moins le fun d’être à l’autre bout du monde. »
Après sa période de quarantaine, Alexandre Ouellette prévoit retourner travailler chez Supermétal à Sherbrooke, où il a pris un congé sabbatique.
« Je n’étais pas supposé recommencé à travailler tout de suite, mais étant donné la situation, je sais qu’il n’y aura pas de combat avant un méchant bout. »