La professeure de chimie Johanne Roby du Cégep de Sherbrooke et ses étudiants travaillent sur cette initiative, à laquelle collaborera également le département de génie mécanique de l’institution.
L’objectif est non pas de supprimer toute pollution lumineuse, mais plutôt de s’assurer que l’éclairage est respectueux du ciel étoilé.
Les équipes doivent s’attarder notamment à la direction de l’éclairage, la couleur, l’intensité et la période.
Le quartier est ciblé et les citoyens concernés par le projet seront informés par des dépliants dans les prochaines semaines.
« On décompte tous les types de lampadaires et de luminaires qu’il faut convertir. On développe des solutions techniques en laboratoire. On va aller voir les gens avec des solutions techniques pour leur offrir des conversions. Il y a des étudiants qui sont en train de cartographier la pollution lumineuse dans ce quartier-là. C’est un secteur où il y a beaucoup de lampadaires-boules. » Ce type d’installations projette une lumière diffuse.
Le Service de police de Sherbrooke (SPS) a été avisé que des équipes pourraient circuler dans le quartier à la noirceur tombée.
L’équipe de Mme Roby souhaite proposer une solution technique pour modifier les lampadaires du genre. Il s’agit généralement d’équipements qui ont été installés par les entrepreneurs qui ont construit le quartier. Johanne Roby souligne que le but n’est pas de réduire l’éclairage, mais de faire en sorte que celui-ci soit moins dommageable pour le ciel étoilé.
« On veut montrer les bonnes pratiques d’éclairage pour l’intégrité nocturne (…) On veut juste mieux éclairer, bien éclairer », dit-elle en citant l’exemple de Notre-Dame-des-Bois, petite municipalité sise aux abords du mont Mégantic qui a mené une conversion d’éclairage. La Ville de Sherbrooke doit pour sa part procéder au changement de lampadaires lorsque ceux-ci devront être changés.
« Elle ne change pas les lampadaires neufs, précise Mme Roby. Elle va nous aider à adapter tout l’éclairage public. »
Mme Roby planche sur la création de la première oasis aux côtés de son collègue, le professeur Martin Aubé.
Ce projet est mené en parallèle avec celui de réserve naturelle du Mont-Bellevue. L’obtention du statut officiel de réserve est prévue au printemps 2020.
« Un des objectifs est d’avoir une zone d’intégrité nocturne », note Mme Roby.
Le lancement officiel de l’oasis de ciel étoilé en milieu urbain doit avoir lieu au début mai, alors que Sherbrooke accueillera le congrès de l’ACFAS, qui réunit des chercheurs de partout au Québec et de différentes disciplines.
Mme Roby souhaite aussi obtenir une accréditation de l’International Dark Sky Association, soit « l’Urban Night Sky Place (UNSP) ». Les objectifs de cette accréditation sont de faire en sorte que le site serve de modèle de protection du ciel étoilé, qu’il soit mis en valeur afin que le public profite du ciel étoilé et que les citoyens, de même que les élus, soient engagés dans les efforts de lutte contre la pollution lumineuse.