Biscuits de Noël fraternels

Des élèves de l’école de la Ruche ont animé une activité de décoration de biscuits au centre de jour du Centre de santé Memphrémagog mercredi dernier.

La salle du Bonheur s’est transformée en une mini-usine à biscuits de Noël, l’espace d’un avant-midi la semaine dernière, quand un groupe d’élèves de l’école secondaire de la Ruche est allé rencontrer des usagers du centre de jour au Centre de santé et des services sociaux Memphrémagog.


Les élèves de la classe de Julie Pruneau, enseignante en adaptation scolaire, présentent tous des symptômes sévères de dysphasie ou souffrent d’un trouble du spectre de l’autisme. Mais cela ne les empêche pas d’être en route vers une certification devant ensuite leur permettre de faire leur place sur le marché du travail.

En prévision de l’activité tenue mercredi dernier, les élèves de la classe de Mme Pruneau avaient cuisiné de nombreux biscuits sucrés. Et ce sont eux qui, le jour de la rencontre, supervisaient le travail de décoration des biscuits en question.

« L’objectif de cette activité, c’est de créer de beaux échanges tout en soulignant Noël. Ces jeunes ont de la difficulté à communiquer. Mais ce sont eux qui dirigent l’activité et ça se passe super bien avec notre clientèle. C’est une belle réussite et un accomplissement pour eux. Ils sont super contents. Faire de l’intergénérationnel, c’est toujours gagnant de part et d’autre », explique Myrian Simard, technicienne en loisirs au Centre de santé Memphrémagog.

Les aînés qui prenaient part à l’activité présentent pour leur part diverses atteintes cognitives, mais aussi des problèmes physiques liés à un accident vasculaire cérébral ou à la maladie de Parkinson, par exemple. Tous se trouvent en perte d’autonomie.

« Plusieurs des participantes ont cuisiné beaucoup dans leur vie et ont mis de côté cette activité parce qu’elles-mêmes ou leur famille jugeaient qu’elles n’étaient plus aptes pour cela. C’est extrêmement valorisant pour elles de refaire de la cuisine, sans compter que ça leur donne la chance de travailler leur dextérité et de maintenir d’autres acquis », souligne Myrian Simard.

Vivant toujours à domicile, les usagers du centre de jour participants retireraient donc beaucoup de joie de ce genre de rencontre. « Le contact avec les jeunes rend leur visage illuminé et fait chaud au cœur. Ça les sort de l’isolement. Parfois, c’est la seule sortie de la semaine pour eux. Ça a une grande importance et, en plus, ça donne du répit à l’aidant avec qui ils habitent à la maison. »

Visiblement conquise, Shirley Russell confirme qu’elle réussit à chasser l’ennui grâce à de telles rencontres. « C’est une bonne idée, la décoration de biscuits. Moi, je n’ai plus d’énergie pour cuisiner dans la vie de tous les jours, mais j’aime ça », ajoute cette aînée résidente d’Orford. 

La zone de confort

Julie Pruneau admet quant à elle que ses élèves se retrouvent « hors de leur zone de confort » en participant à une activité semblable. « On veut qu’ils puissent communiquer avec différents types de personnes et c’est une occasion pour eux de pratiquer ça. Mais, règle générale, ils aiment ça. C’est différent de l’école et ils ont de beaux échanges. Ça leur amène de la fierté parce qu’ils se dépassent », explique l’enseignante.

Dans le cadre de leur parcours scolaire, ces jeunes sont appelés toucher à de multiples domaines d’activités afin de développer diverses compétences et découvrir ce qui les intéresse le plus. « On explore les clientèles des aînés et des enfants, on fait de l’animation, des ateliers culinaires, on s’intéresse au monde des voitures, etc. C’est une formation préparatoire au marché du travail », précise Mme Pruneau.

Comptant parmi les élèves de l’enseignante, Tania Denis ne cachait pas avoir éprouvé énormément de joie en prenant part à l’activité de décoration de biscuits. « On est comme en famille aujourd’hui. Ça fait changement de ce qu’on fait à l’école », confiait l’adolescente.

Tania Denis avouait dans la foulée qu’elle aime la présence des aînés. « J’habite avec mes grands-parents. Et j’ai vraiment du plaisir à côtoyer les gens plus vieux. Je les trouve gentils, charmants et accueillants », énumérait-elle. 

Les aînés ayant participé à l’activité sont repartis du centre de jour avec des biscuits à l’intérieur de « petits baluchons ». Ils ont donc pu en offrir à leur conjoint et à d’autres personnes de leur entourage.