Les étudiants ont fêté «trop fort», déplore Gingues

Le conseiller Paul Gingues : « Il faut relativiser. Ce ne sont pas tous les étudiants qui causent ce problème. Mais ça ne prend pas beaucoup de monde pour nuire de façon importante ».

La rentrée étudiante n’est pas de tout repos pour les gens du voisinage de l’Université de Sherbrooke. Le conseiller Paul Gingues dit avoir reçu nombre d’appels et de courriels de citoyens du district de l’Université.


« La rentrée 2019 ne se passe pas aussi bien que celle de l’an passé. Plusieurs étudiants fêtent trop fort », a-t-il déploré lors du conseil de ville de mardi soir.

« C’est une situation inacceptable. J’en ai parlé avec la direction de la police et de l’Université. Je veux une solution permanente. »

Joint à ce sujet par La Tribune, M. Gingues en avait long à dire sur le tumulte auquel sont confrontés les gens de son secteur depuis quelques jours. « La rentrée universitaire est ardue et c’est difficile pour les gens du quartier. Ils sont témoins de gestes que l’on voit dans les films… », dit-il.

« Les partys de la rentrée ont pris une proportion alarmante. On a vu des jeunes sur des capots de voiture, sur des toitures de galerie. »

Paul Gingues note que l’an dernier les citoyens concernés avaient reçu une lettre leur indiquant quand au juste auraient lieu les festivités. « Cette année, les gens ont reçu la lettre après la date », s’offusque-t-il.

« Il y a eu des partys à 2 h 30 l’après-midi. C’était une beuverie. J’étais gêné. »

Du côté du Service de police de Sherbrooke, on ne signale pas pour le moment d’activité particulière depuis la rentrée universitaire. On fera le bilan plus précis à ce sujet le 16 septembre, précise Martin Carrier, porte-parole du SPS.

Je n’ai pas passé une belle semaine. Je suis en réflexion. Il ne faut pas que ça reste local. C’est une problématique qui touche toute la ville.

M. Gingues souhaite qu’un comité formé de plusieurs intervenants et mis sur pied pour voir à la bonne tenue de la rentrée étudiante prenne les choses en main. Il ne veut pas revenir à ce qu’on a connu il y a quelques années à Bishop’s quand les étudiants revenaient sur le campus à la fin août.

« Ça commence à s’enliser. Je n’ai pas passé une belle semaine. Je suis en réflexion. Il ne faut pas que ça reste local. C’est une problématique qui touche toute la ville. Sherbrooke est une ville étudiante. C’est une question de quiétude et de qualité de vie, dit-il. Je vais revenir avec quelque chose sous peu. »

« Il faut que les gens rapportent tout ce qu’ils voient aux policiers. Il faut aussi que les propriétaires de maison de chambres fassent leur part. Il faut que l’Université de Sherbrooke responsabilise ses étudiants. Si un étudiant est rencontré par les policiers il faudrait que la direction de l’Université le rencontre aussi par la suite. »

Le conseiller veut quand même mettre la problématique en perspective. « Il faut relativiser. Ce ne sont pas tous les étudiants qui causent ce problème. Mais ça ne prend pas beaucoup de monde pour nuire de façon importante », ajoute-t-il.

« C’est peut-être juste quelques pommes qui sont en cause, mais il ne faut pas attendre que ça touche tout le pommier. »

La Fédération étudiante de l’Université de Sherbrooke (FEUS) a été mise au courant du tumulte causé depuis le début de la rentrée dans le quartier. On prend l’affaire au sérieux, assure Albert Bourassa, vice-président à la condition étudiante.

« C’est dommage. Nous avons été mis au courant, mais nous n’avons pas beaucoup de pouvoir sur ce qui se passe en dehors du campus de l’Université », explique-t-il.

« Mais nous allons mettre de l’avant des mesures préventives. Il y a notamment la campagne de bon voisinage sur laquelle on va mettre l’emphase. Il y a aussi l’agence de prévention étudiante qui sera mise de l’avant. »

M. Bourassa s’est rendu lundi de la semaine dernière au conseil d’arrondissement pour prendre connaissance des plaintes des citoyens, précise-t-il.