Le parcours de marche La Voie des Pèlerins de la Vallée, nouvellement inauguré cette année, est conçu pour être complété en 12 jours de marche par les randonneurs. Ne dites pas cela à l’ultramarathonien Sébastien Roulier, qui n’a fait qu’une bouchée du parcours, le complétant dans son entièreté sous la barre des 30 heures.
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« J’ai lu dans La Tribune il y a de ça quelques mois qu’un nouveau parcours longue distance allait voir le jour dans la région de Coaticook cet été, affirme l’athlète, qui est aussi pédiatre au CIUSSS de l’Estrie-CHUS. Je venais de faire un parcours d’une longueur semblable au New Jersey et j’avais une fin de semaine libre dans mon horaire, donc j’ai décidé de venir courir le parcours pour m’entrainer. »
« Mon objectif était de compléter le parcours entre 28 et 30 heures, confie-t-il. Comme ma course s’est bien déroulée, j’ai décidé de gravir le mont Pinacle pour porter mon total de kilomètres à 220. Le parcours est splendide, le ciel étoilé est de toute beauté et les villages ont tous un charme particulier. Il y avait des montées, mais je m’y attendais, on n’y échappe pas en Estrie. »
Pour la cause
L’ultramarathonien, qui va représenter le Canada aux Championnats mondiaux de course 24 h en octobre prochain à Albi, en France, est venu courir la Voie des Pèlerins de la Vallée pour deux raisons outre l’entrainement. Soucieux de contribuer au bien collectif, il s’est associé avec une organisation caritative qu’il connaît bien pour amasser des fonds.
« J’ai décidé de venir courir ici, car je voulais faire connaître le parcours et supporter le Fonds des Millepattes, qui soutient les familles dont un proche est aux prises avec une maladie rhumatologique rare. Je portais un millepatte en peluche sur mon dos tout au long de la course. Quand j’ai ressenti des difficultés à 13 kilomètres de la fin, je me suis rappelé que j’étais ici pour la cause et ça m’a motivé à finir en force. »
« J’ai pu compter sur mes millepattes à moi pour réussir ma course, confie-t-il. Tout au long des 220 kilomètres, il y a des gens qui ont couru avec moi. Il y en a aussi qui ont transporté mes vivres. L’énergie était belle, j’ai eu droit à un accueil chaleureux dans tous les villages qui étaient sur ma route. Richard Séguin m’a même accueilli à Saint-Venant-de-Paquette. Ça fait drôle à dire, mais il était emballé de me rencontrer! »
En plus de réaliser cet exploit personnel, qui est en fait une fin de semaine normale pour l’athlète de niveau international, M. Roulier espère avoir influencé des gens sur son parcours à se mettre à l’activité physique. L’ultramarathonien continuera de courir des parcours de la sorte d’ici les Championnats mondiaux de course 24 h, qu’il attend de pied ferme.
« Quand je fais des courses d’une trentaine d’heures, je suis habituellement capable de les faire sans dormir, témoigne-t-il, aussi incroyable que cela puisse paraître. Je m’arrête quelques minutes à la fois pour manger quelques bouchées et boire un peu, mais sans plus. Je pensais faire une courte sieste avant d’entamer le mont Pinacle, mais mon niveau d’énergie était haut, donc j’ai pu faire le parcours d’un seul coup. »