Ajout de services dès lundi : les autobus en mode changement

De nouveaux abribus surdimensionnés et chauffés seront bientôt prêts à accueillir les utilisateurs de l’arrêt du coin King et Wellington, sur la photo se trouve Philippe Cadieux, Steve Lussier et Marc Denault.

Les grands changements annoncés par la Société de transport de Sherbrooke (STS) afin d’améliorer son offre de service entreront officiellement en vigueur la semaine prochaine. La société, qui se prépare déjà à faire le point lundi après-midi pour constater les ajustements nécessaires, invite ses utilisateurs à planifier leurs déplacements s’ils ne veulent pas être pris au dépourvu.


Parmi les modifications majeures : les autobus qui transitaient autrefois par la station du Dépôt s’arrêteront maintenant aux arrêts situés près du coin des rues King et Wellington, où des abribus surdimensionnés et chauffés sont en cours d’installation. Si ce changement avait soulevé beaucoup d’inquiétudes au sujet de la sécurité lorsqu’il avait été annoncé en mars, le président de la STS, Marc Denault, se fait rassurant. 

« C’est environ 600 autobus qui entraient et sortaient de la station du Dépôt chaque jour, note-t-il. Avec Limocar, ça faisait 800 autobus qui circulaient dans un espace restreint. Par certaines journées, on a même dû mettre des agents de sécurité pour s’assurer que les gens respectaient les voies de circulation. Maintenant que les autobus s’arrêtent sur la rue, on s’est assurés d’avoir les équipements sécuritaires. Les trottoirs ont été élargis, les abribus sont plus fonctionnels et sont accessibles pour les gens à mobilité réduite. Du point de vue de la sécurité, c’est une amélioration majeure. ­ » 

Les automobilistes n’en seront pas plus ébranlés, maintient M. Denault, affirmant que le feu de circulation au coin des rues King et du Dépôt sera relevé d’un encombrement significatif. Un rapport de la firme Cima+ aurait également démontré qu’aucun impact négatif n’est à prévoir sur la fluidité au centre-ville. 

« Les autobus forçaient l’arrêt de la circulation. Maintenant, ils vont continuer sur la rue King. S’il y a des gens à l’arrêt, ils s’immobilisent; s’il n’y a personne, ils poursuivent leur chemin. Ça devrait donner plus de fluidité au centre-ville et le temps de transport va être meilleur pour les utilisateurs », dit celui qui a pu réinvestir 5000 heures de service grâce à la suppression des temps d’arrêt à la station du Dépôt. 

« C’est un moment historique, se permet également de faire remarquer M. Denault. En près de 18 ans comme conseiller municipal, je n’ai jamais vu autant d’ajouts de services à la STS. C’est difficile de convaincre les gens de prendre l’autobus, et si on veut le faire, il faut avoir une offre intéressante. » 

Revitalisation et mobilité

À l’approche de la mise en branle du projet Well Sud, la Ville de Sherbrooke voit les nouveaux aménagements de la STS comme un pas de plus vers la revitalisation du centre-ville. Le conseiller en partenariat de la Ville, Philippe Cadieux, promet d’ailleurs que les efforts de mobilité durable ne sont pas terminés dans ce secteur, et que la géométrie actuelle sera portée à changer pour permettre la création d’un pôle multimodal. Celui-ci pourrait comprendre des stations de vélopartage et d’autopartage, des stationnements incitatifs au covoiturage, des abris à vélo et des bornes de recharge pour les voitures électriques. 

« Le tronçon de la rue King entre Grandes-Fourches et Wellington Nord fait partie de la section qu’on va réaménager et revoir. À l’intérieur de notre réflexion, on s’est demandé comment on pouvait se conformer à la vision du gouvernement du Québec avec son Plan de mobilité durable 2030. C’est là que le pôle multimodal a resurgi », partage celui qui s’était penché sur le projet en 2017 à l’époque de Well inc. et qui entend lancer de nouvelles consultations citoyennes cet automne. 

« Ce qu’on sent, c’est que les gens veulent que l’on connecte le centre-ville avec les autres pôles de la ville. Les étudiants représentent un bassin qui est extrêmement important pour la vitalité du centre-ville, et le vélopartage pourrait notamment servir à ça », poursuit le conseiller.  

Alors que la construction d’un stationnement comptant 715 cases est prévue dans le projet Well Sud, M. Cadieux accorde qu’il pourrait y avoir matière à s’interroger sur la place de la mobilité durable dans les priorités de la Ville, « mais au contraire, ce qu’on veut, c’est densifier le centre-ville et on veut le revitaliser, le développer, mais on ne veut pas que l’auto solo ou le stationnement soit la seule alternative pour ceux qui ont envie de découvrir le centre-ville », avance-t-il.