Admis à l’UdeS en 1987, il en est ressorti trois ans plus tard avec en poche un diplôme en biochimie. Diplôme qui lui a valu un poste dans un laboratoire de Laval, qu’il a occupé pendant cinq ans avant de se lancer dans le journalisme scientifique, notamment à Québec Science et à Protégez-Vous.
Les raisons qui l’ont amené à vouloir étudier à l’Université de Sherbrooke sont nombreuses. Mais la plus fondamentale, dit-il, était de s’éloigner le plus possible de Saint-Jérôme, son patelin des Basses-Laurentides.
« J’aurais pu aller étudier à Montréal, mais je trouvais que ce n’était pas assez loin. J’avais envie de m’éloigner un peu, mais surtout de vivre en appartement et de connaître l’effervescence d’un campus universitaire. Comme j’avais déjà visité le campus de Sherbrooke plusieurs fois auparavant, je trouvais que la vie étudiante avait l’air le fun. Mon choix était fait... »
Un choix qu’il n’a jamais regretté. Et encore moins les « coups pendables » qui s’y sont succédé.
« Je me souviens quand je suis arrivé à Sherbrooke, en 1987, c’était la belle époque de Jean-Luc Mongrain et de son émission Mongrain de sel, qu’il animait à partir des studios Télé 7 à Sherbrooke. Pendant le carnaval de l’université, mes chums et moi on a décidé d’aller le ‘‘kidnapper’’ et de l’amener sur le campus. On a eu tellement de succès que Jean-Luc a accepté de revenir les deux autres années...».
Entre les examens et les travaux de session, il se souvient d’avoir participé à de nombreux tournois d’impro, que ce soit au bar le Bahut ou un peu partout sur le campus. Sans parler de quelques frasques qui ont marqué la vie sur le campus.
« Tout ce qu’on pouvait faire de délinquant, on l’a fait, dit-il. Je me rappelle, pendant une manif, on avait fait venir un camion rempli de fumier, qu’on avait fait décharger devant le Centre culturel où se trouvait aussi le bureau du recteur. Je ne me souviens plus si le recteur était Aldée Cabana ou Pierre Reid, mais je suis sûr qu’il s’en est rappelé longtemps... »
Il se rappelle aussi de sa toute première rencontre avec Jean Charest, alors député fédéral de Sherbrooke, à qui il a demandé de signer sa demande de passeport.
« Je suis arrivé à son bureau et je lui ai expliqué qu’il devait absolument signer ma demande de passeport parce que mon billet d’avion était acheté et qu’il devait partir dans quelques jours. Il m’a regardé et il m’a dit :
– Tu sais que pour signer une demande de passeport, il faut connaître la personne qui demande le passeport depuis au moins deux ans?
– Oui!
– Mais ça fait à peine cinq minutes qu’on se connaît...
– Oui, puis après?
– Bon d’accord...!
Hommages
Si Jean-René Dufort est connu des téléspectateurs d’Infoman pour son côté frondeur et irrévérencieux, très peu de gens savent qu’il préfère fuir les hommages comme celui qu’il a reçu jeudi soir, à l’occasion du 22e Gala du rayonnement des diplômé-es de l’Université de Sherbrooke.
« Je ne sais pas pourquoi, je vis très mal avec les honneurs, confie-t-il. Je n’aime pas aller aux Gémeaux ou au gala Artis quand je suis en nomination. C’est sûr que c’est plaisant d’être reconnu, mais j’ai de la misère à gérer ça... Je me sens plus à l’aise dans l’adversité. C’est pour ça que j’aime faire Infoman. Ça me permet d’exprimer mon petit côté délinquant... comme à l’époque où j’étais à l’Université. »