Pour leur part, les entreprises canadiennes investissent dans l’intelligence artificielle (IA) pour accroître leur productivité (49%), améliorer leur expérience client (39%), réduire leurs coûts de fonctionnement (37%) et remplacer les tâches manuelles (32%), selon un récent portrait établi par NOVIPRO-Léger.
La recherche et l’industrie travaillent de concert dans la grande région de Québec pour développer son potentiel illimité et
mettre en pratique ses usages. Bref, les acteurs impliqués entreprennent ce grand virage, que ce soit au niveau de l’apprentissage profond (Deep Learning) des algorithmes d’apprentissage (Machine Learning), des donnees massives (Big Data) à l’industrie 4.0, en passant par la ville intelligente et la collaboration humain-robot.
«Le Québec et le Canada s’installent progressivement comme des leaders mondiaux en matière d’intelligence artificielle en raison de leur vision globale et communautaire, de leur souci de développement durable et du fait qu’ils tiennent compte des impacts sociaux sur les individus et les communautés, une attitude diamétralement opposée à celle prônée notamment par des pays tels que les États-Unis, qui ne se posent pas de telles questions avant d’agir. Pour nous, la vie privée demeure un élément très important», avance Christian Gagné, professeur titulaire au département de génie électrique et de génie informatique de l’Université Laval et directeur adjoint du Centre de recherche en données massives.
Le milieu doit accompagner les industries traditionnelles vers les changements à effectuer avec l’explosion de l’IA et du numérique. «Il y a encore beaucoup d’entreprises qui ne savent pas par où commencer mais, surtout, elles ne voient pas le changement arriver, ou bien elles tardent à mettre en place des solutions pour y faire face. Ce n’est plus comme il y a 20 ou 30 ans, alors que l’entreprise achetait un logiciel, le mettait en place et n’avait plus rien à faire. Aujourd’hui, cela débute par la gestion du carnet de commandes et va jusqu’à la production. Cela représente un beau et grand défi de communication à mettre en place», affirme Alexandra Masson, directrice Innovation chez Québec International.
Il y a beaucoup d’éducation et de formation à faire. Mme Masson demeure positive malgré tout. Tout est en place pour accompagner les entreprises dans ce virage très important et des régions sont déjà très ouvertes à s’y engager. «En Beauce, par exemple, dans les entreprises familiales où la relève est bien intégrée, il existe un réel dynamisme et une forte volonté que cette transition s’effectue. Au contraire, les dirigeants d’entreprises achetées ont de la difficulté à faire confiance à la relève et s’en tirent moins bien», ajoute Mme Masson.
«La région de Québec a le potentiel pour bien se positionner dans le secteur de l’IA et du numérique. Un de ses principaux atouts, c’est de pouvoir aller chercher des données qui viennent du monde réel, de l’usine en optique photonique, en robotique, en déploiement de capteurs et de ville intelligente», explique François Laviolette, directeur du Centre de recherche de données massives de l’Université Laval. Il mentionne aussi que les entreprises devront restructurer leurs chaînes de montage pour s’adapter, et se dit optimiste pour la grande région.
Pour M. Gagné, les développements vont se faire positivement dans la région. Les changements apportés par les applications de l’IA vont faire perdre des emplois, mais il faut s’assurer que les changements se fassent de la bonne façon et que les impacts ne soient pas trop profonds.
Alexandra Masson demeure elle aussi optimiste. Des entreprises prennent déjà le virage et il faut que ça percole chez les autres pour qu’ils embarquent dans le mouvement. L’équipe de Québec International demeure fin prête à les accompagner adéquatement. Elle nous annonce également que des annonces seront faites dans les prochaines semaines pour formaliser la place de Québec en IA. À suivre!