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Intelligence artificielle et numérique: Un projet de société potentiel pour le Québec

Christian Gagné, directeur adjoint du Centre de recherche en données massives et professeur titulaire au département de génie électrique et de génie informatique de l’Université Laval (UL) et Alexandra Masson, directrice Innovation à Québec International
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De nos jours, l’intelligence artificielle (IA) ne fait plus partie de la science-fiction. Elle est partout et si ses applications sont nombreuses, son potentiel est encore plus vaste. Nous assistons à une véritable course contre la montre, tant au niveau de la recherche que de l’industrie pour mettre ses usages en pratique, avant d’être dépassé par la concurrence. Dans ce domaine, les avancées significatives se produisent aux deux ans. Il s’agit d’un domaine en pleine explosion à l’échelle planétaire et le Québec, notamment la région de Québec, n’échappe pas à cette effervescence.


Pour Alexandra Masson, directrice Innovation à Québec Inter­national, l’intelligence artificielle ne représente pas qu’une tendance, elle peut devenir un vrai projet de société pour le Québec. « Elle pourrait agir comme un levier de transformation de nos organisations en mêlant tous les ingrédients dont nous disposons pour devenir un leader mondial. Pour ce faire, la mobilisation de tous les acteurs demeure la clé du succès », prédit-elle lors de l’ouverture du 2e  Rendez-vous en intelligence artificielle de Québec, en début de semaine. Un événement tenu à guichet fermé et réunissant 600 personnes non seulement de la grande région de Québec, mais aussi de partout en province dont de nombreux représentants de Montréal. 

De son côté, Christian Gagné, directeur adjoint du Centre de recherche en données massives et professeur titulaire au département de génie électrique et de génie informatique de l’Université Laval (UL), va encore plus loin en disant qu’avec l’expertise de pointe que compte le Québec, «l’intelligence artificielle pourrait représenter vers 2020 un projet de l’ampleur de l’hydroélectricité des années 60 pour la société québécoise».

Ces deux spécialistes s’entendent également sur le fait que la région dispose d’un écosystème complet pour le développement de ce projet, notamment un accès rapide et facile à de l’expertise en recherche et à des ressources d’accompagnement, un accès à du financement au virage nu­mérique des entreprises, une formation des ressources en place pour acquérir de l’autonomie, une approche éclairée des problématiques et un passage rapide de l’idée au marché. 

Il faut dire qu’au cours de la dernière année, les forces vives de la région se sont grandement mobilisées et ont posé des gestes concrets pour se positionner dans le secteur du numérique et de l’intelligence artificielle. Parmi ceux-ci, notons la croissance des équipes de recherche, le démarrage de la maîtrise professionnelle en IA à l’Université Laval (démarrée avec succès en septembre dernier), l’annonce des chaires Intact de recherche industrielle et d’enseignement (un investissement de 2 M$), la signature de la déclaration de Montréal, mobilisant les chercheurs et les entreprises dans le domaine, la création de l’Observatoire sur les impacts de l’IA et du numérique (plus de 160 chercheurs y contribuent) et la construction du Centre de valorisation des données massives de l’UL – service d’hébergement de données. 

Dans la région de Québec, 95 entreprises utilisent déjà l’intelligence artificielle dans leurs opérations quotidiennes. Parmi celles-ci, plus de 25 représentent des joueurs internationaux et près de 20 joueurs clés se spé­cialisent dans l’utilisation de l’IA pour des métiers ou des industries. 

Pour Mme Masson et M. Gagné, la région conjugue l’IA à tous les domaines : une tradition de multi­disciplinarité, une collaboration entre le milieu académique et les organisations et des thèmes divers fédérés par l’optimisation amenés par l’IA, tels que ville intelligente, santé, industrie, Inter­net des objets, comportement éthique et responsable, et éducation et création. «L’avantage concurrentiel de Québec repose sur sa capacité à capter et à analyser les données du monde physique pour des applications dans des environnements et des disciplines variés», ter­mine Mme Masson, tout en men­­tionnant que les orga­nisateurs travaillent déjà pour le 3e  Rendez-vous en 2020.