L'aspirateur de plastiques Hoola One remporte de prestigieux prix

Une plage d’Hawaï pourrait bien devenir plus propre grâce à une équipe d’étudiants de l’Université de Sherbrooke. Les membres d’Hoola One ont conçu une machine permettant de récupérer les petites particules de plastique qui se retrouvent sur la plage de Kamilo, une des plus polluées au monde. Ils ont effectué leurs premiers tests à la plage Blanchard.

Le projet Hoola One accumule les distinctions. Après avoir remporté une compétition sherbrookoise puis québécoise d’ingénierie, l’équipe formée d’étudiants en génie mécanique de l’UdeS a mis la main sur deux prestigieux prix à la Compétition canadienne d’ingénierie. Leur machine permettant de récupérer les microparticules de plastique sur les plages a remporté la première place dans la catégorie Conception la plus innovatrice au Canada et le W.R. Petri Engineering Design Award, la distinction la plus prestigieuse de cette compétition.


Jean-David Lantagne, membre d’Hoola One, ne cache pas sa fierté. « Disons que ça finit vraiment bien notre projet d’études », lance-t-il, le sourire dans la voix, lorsque joint par La Tribune.

Quatre membres de l’équipe s’étaient déplacés en début de semaine à Waterloo, en Ontario, pour la remise des prix.

« On savait qu’on avait un bon concept, mais en voyant les autres compétiteurs on a été impressionné par le niveau d’innovation des différents projets. Disons que c’était une belle surprise lorsque nous avons été nommés et ça donne beaucoup de crédibilité à notre conception », admet le Sherbrookois.

En route vers Hawaï

Hoola One a été conçu dans le cadre du projet majeur de conception du programme de génie. Après deux ans de conception, la machine a finalement pris la route pour Hawaï afin de nettoyer la plage de Kamilo, une des plus polluées dans le monde, dans le cadre d’un partenariat avec l’organisme Hawaii Wildlife Fund.

« Pour le moment, la machine est à Oakland. Elle va bientôt embarquer sur un bateau pour être livrée à Hawaï », précise Jean-David Lantagne.

Huit membres de l’équipe décolleront vers les îles dès que la cargaison aura passé les douanes.

« Nous serons présents pendant deux semaines pour être certains qu’il n’y a pas de problèmes techniques et pour former les gens qui travailleront avec la machine. Ensuite, deux membres resteront pour une durée indéterminée et les autres reviendront au Québec. La machine, elle, restera là-bas puisqu’il s’agit d’un don à l’organisme. En échange, nous aurons accès à des données qu’ils récolteront », explique Jean-David.

Commercialisation

Alors que pour plusieurs étudiants, l’aventure d’Hoola One se termine avec la fin de leur baccalauréat, Jean-David Lantagne, Jean-Félix Tremblay et Samuel Duval ont quant à eux décidé de se lancer dans la commercialisation de leur invention. Ils travaillent déjà à temps plein sur ce nouveau projet.

« Nous sommes rendus avec Espace Inc, dans un groupe pour le démarrage d’entreprise. Il y a encore des améliorations à faire sur notre machine, que ce soit sur l’optimisation des coûts ou d’efficacité, mais nous croyons qu’il y a un intérêt pour celle-ci. On ne sait pas encore exactement vers quel modèle on s’en va, une entreprise à but lucratif ou non, nous n’en sommes encore qu’au tout début », soutient Jean-David Lantagne.

La conception d’Hoola One a coûté 80 000 $. Mentionnons que la machine, qui fonctionne avec un opérateur, permet d’aspirer le mélange de sable, de plastique et de roche que l’on retrouve sur les plages. La matière aspirée est filtrée par densité : le sable coule au fond d’un bassin alors que le plastique flotte à la surface de l’eau. Grâce au système conçu par les étudiants, il est possible de ramasser des particules de la grosseur d’un grain de sable.