D’entrée de jeu, les œuvres de la Trifluvienne Josette Villeneuve plongent le visiteur dans une série de pièces sur l’introduction de la mondialisation dans la vie quotidienne. Utilisant des milliers d’étiquettes de vêtements assemblées les unes aux autres dans une sorte de patchwork, l’artiste confronte le public à son propre mode de surconsommation. Ses créations sont tirées de sa série Périple au long court.
« Cette série s’échelonne entre 2005 et 2018 et inclut un nouveau corpus d’œuvres qui se compose de cargos géants. Le périple est celui des cargos qui sont à la fois fascinants et colorés, mais qui amènent l’idée de la catastrophe imminente », explique Josette Villeneuve, finaliste au Prix Arts Excellence de Culture Mauricie.
La réflexion de l’artiste sur la mondialisation se reflète bien dans sa carte du monde réalisée entièrement avec des étiquettes de vêtements. « L’image est séduisante, satinée et colorée, mais lorsqu’on regarde l’œuvre, la mondialisation des marchés et la surconsommation y sont tout à fait représentées. Les peuples sont métissés dans une même mappemonde, avec des étiquettes qui proviennent de partout », ajoute Josette Villeneuve.
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Ces traditions qui évoluent
À l’étage, la mezzanine du centre culturel amène le visiteur dans un retour en arrière, avec une réflexion actuelle de l’humanité. Dans sa série Traditions et continuité, Sophie Roy prouve que les traditions ne sont plus statiques mais évolutives. Elles continuent de s’adapter et d’évoluer au rythme du monde contemporain.
Pour bien illustrer son propos, l’artiste en arts visuels native de Québec utilise ses propres images de paysages urbains superposées aux photographies représentant des autochtones d’Amérique du Nord du début du vingtième siècle, réalisées par l’Américain Edward Sherrif Curtis.
« J’ai toujours trouvé que les photos de Curtis avaient quelque chose d’universel et c’est ce que j’ai tenté de saisir. Ses photos traversent le temps et je sentais qu’il fallait leur redonner une valeur en les actualisant. En mélangeant les éléments du passé et du présent afin d’en faire une seule image, je mets en lumière le fait que les traditions changent pour s’adapter aux nouvelles réalités », explique Sophie Roy.
L’artiste a choisi des images d’autochtones afin de leur rendre hommage. « C’était important pour moi, en tant que Canadienne née sur le territoire de l’Amérique », ajoute celle qui privilégie les techniques qui combinent la photographie, le collage et la peinture.
Selon Karine Corbeil, directrice du Centre culturel Yvonne L. Bombardier, le titre de l’exposition Empreintes d’humanité a été choisi parce qu’il englobait les propos des deux artistes.
« On a tout de suite constaté la possibilité de marier leur propos Dans les deux cas, on parle de territoire. Empreintes d’humanité se révèle aussi intéressante pour nos programmes éducatifs. Les jeunes participent à des activités sur l’exposition laquelle offre la possibilité de créer des relations avec les traditions, le territoire, etc. »