Dans la séance du conseil de ville du 3 décembre dernier, le président de la STS, Marc Denault, expliquait qu’il avait reçu une subvention du ministère des Transports du Québec (MTQ) trop tardivement dans l’année, et qu’elle ne pouvait être utilisée. C’est pourquoi la STS remettait 780 000 $ dans les coffres de la Ville.
Or, le RUTASM apprenait plus tard que cette subvention était dédiée au transport adapté. Avec ce transfert d’argent, les dirigeants du RUTASM craignent de voir la Ville réduire d’autant sa contribution à la STS et d’ainsi perdre des fonds pour le transport adapté, sachant qu’il est affecté par des mesures d’austérité depuis 2014.
« À la suite de ça, on a écrit au cabinet du ministre pour lui demander qu’il intervienne pour que la STS puisse garder ce montant-là », explique France Croteau, coordonnatrice au RUTASM.
« Au mois d’août, on avait reçu une lettre du ministère disant qu’il ajoutait des sous. On était contents de l’ajout, mais on ne savait pas le montant. La STS savait aussi qu’elle avait un ajout, elle l’aurait eu juste récemment... Mais ce n’est pas une raison, des subventions, ils les ont souvent tardivement et ils dépensent pareil avant. Ils auraient pu commencer à le dépenser, mais là ils ont reçu l’argent tardivement alors ils disent que c’est trop tard », ajoute Mme Croteau.
Mme Croteau estime donc que la STS aurait pu conserver ce montant. « Dans les STC (sociétés de transport en commun), dit-elle, il y a des lois, et la STS peut conserver ses surplus et les mettre dans des budgets d’immobilisation ou dans des fonds en attendant. »
L’année de la mobilité
Joint par La Tribune dimanche, Marc Denault a défendu cette décision, tentant de se faire rassurant pour la suite des choses.
« D’entrée de jeu, je pense que c’est une bonne nouvelle que le gouvernement du Québec nous donne de l’argent additionnel. Cependant, il y a eu les élections provinciales qui ont fait en sorte que certaines annonces n’ont pas été faites. Nous, on a appris la bonne nouvelle en octobre dernier, j’ai avisé le maire, on a eu une rencontre le 25 octobre dernier. C’est sûr que la subvention est récurrente, donc d’un commun accord on a dit qu’on allait remettre la subvention à la Ville. Je pense que c’est louable. À la Ville de Sherbrooke, on est quand même le premier bailleur de fonds de la société de transport. C’est une contribution significative », explique-t-il.
Après l’adoption du budget de fonctionnement le 17 décembre, M. Denault promet des annonces importantes pour le transport en commun en général, «dont le transport adapté».
« Rendus en octobre, on ne peut pas mettre en place quelque chose. Un plan de transport et des mesures, ça se planifie. On a déjà quelque chose de planifié qui va être annoncé la semaine prochaine à la population. Je pense qu’on a fait nos devoirs. Pour l’argent additionnel, le 780 000 $, pour 2019, il va y avoir une deuxième série d’annonces. L’année 2019 va être l’année de la mobilité durable et du transport en commun à Sherbrooke, on s’en vient avec de bonnes nouvelles.»
M. Denault estime enfin que la STS a toujours su être à l’écoute des demandes du RUTASM. « Entre 2012 et 2017, dit-il, la contribution à la STS pour le transport adapté est passée de 4,6 à 5,5 M$. Malgré que les temps étaient durs, la STS a toujours reconnu le besoin pour le service adapté. Je pense qu’on a toujours répondu à la demande. Là, on a 780 000 $ qui répondent à des investissements que la Ville a faits au fil du temps, sans être subventionnée à sa juste hauteur, cet argent-là exceptionnellement s’en va à la Ville et en 2019, il sera rapatrié à la STS pour faire de l’ajout de services. »
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