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« C’est en 1977 qu’on a commencé nos études au Cégep de Sherbrooke, mais c’est en 1978 qu’on s’est connu, lorsque Réal, d’abord inscrit en Sciences pures, a changé de programme pour les sciences administratives. Ce fut tellement une belle année! On était un groupe très soudé », raconte Hélène Bonin, qui se souvient des réunions de la gang à la Boustifaille – « notre Pavillon 7 de l’époque! » – , sans oublier les parties de cartes dans leur pavillon. « On accolait quelques tables, on amenait la bouilloire pour le chocolat chaud et on jouait pendant des heures! »
Pour M. Desautels, le cégep est d’ailleurs un moment fort dans le processus de sociabilité. « On a atteint une certaine maturité, on rencontre plein de nouvelles personnes, dont des gens qui viennent de l’extérieur et qui vivent en appartement. À cet âge-là, tu es en quête de qui tu es, et le cégep ouvre tes horizons », note celui qui a aussi enseigné, comme chargé de cours au cégep, en plus de s’impliquer pendant des années au sein du conseil d’administration. « C’était ma façon de redonner. Le Cégep de Sherbrooke est tellement un beau milieu, vivant et toujours en évolution. »
Découvrir sa voie
Le cégep est une étape charnière, bien souvent, pour la suite des études. « Au départ, je rêvais de devenir vétérinaire, mais je me suis tournée vers l’administration grâce à mes professeurs qui m’ont transmis leur passion pour les chiffres », raconte Mme Bonin qui a terminé ses études collégiales en Techniques administratives avant de décrocher un baccalauréat en finance. Pour Réal Desautels, qui se voyait au départ comme futur ingénieur, c’est un cours de publicité, donné par Carole Melançon, qui allait changer ses objectifs de carrière. « Ça m’a donné l’envie de pousser plus loin dans le domaine du marketing de consommation, d’où mon choix d’étudier finalement en administration à l’université. »
Des années plus tard, ce sont leurs quatre enfants – Eve, Vincent, Louis et Étienne – qui ont étudié au Cégep de Sherbrooke. Une autre époque, mais beaucoup de similitudes quant à l’importance qu’a jouée l’établissement d’enseignement dans leur parcours de vie.
« Après mon secondaire, je ne savais pas ce que j’allais faire plus tard, mais le cégep te permet justement de découvrir de nouvelles choses et d’apprendre à mieux te connaître. C’est une étape qui permet de prendre du recul. On n’a pas à précipiter son choix, et on peut essayer différentes voies. J’ai même eu la chance d’assister à des conférences de l’ONU à Genève grâce au cégep! C’est aussi une belle transition entre le secondaire, où l’on est très encadré, et l’université, où l’on est complètement autonome », raconte Eve, diplômée en Sciences humaines.
Pour Vincent, comme ce fut le cas pour son père, un cours fut particulièrement déterminant. « Quand j’ai eu le cours de développement Web, j’ai fait WOW, voilà ce que je veux faire comme carrière! J’ai donc poursuivi à l’université et maintenant je fais un métier que j’adore. » Diplômé en Techniques de l’informatique, Vincent était d’ailleurs fin prêt pour ses études universitaires. « J’avais une longueur d’avance, ayant développé de solides compétences d’analyse et de schématisation. D’autres cours, comme le français, m’ont par ailleurs aidé dans mes communications, que ce soit avec mes collègues ou avec des clients. »
Louis rêvait pour sa part d’une carrière dans le domaine de la santé. Après l’obtention de son DEC en Sciences de la nature, il s’inscrivait en Techniques de réadaptation physique, à la fois pour voir s’il aimait le domaine… et pour jouer une dernière saison de football! « Finalement, j’ai vite réalisé que ce n’était pas pour moi. J’ai donc pris le reste de l’automne pour réfléchir à la suite de mon parcours scolaire, et comme j’aimais les mathématiques, j’ai décidé de poursuivre en comptabilité. Les connaissances acquises dans mon DEC m’ont tout de même servi. En sciences, on développe beaucoup l’esprit critique. » Il avait visité d’autres cégeps, mais c’est vraiment celui de Sherbrooke qui répondait le mieux à ses besoins sur le plan académique. « De combiner le sport et les études, tout en travaillant, m’a aussi permis de développer de la rigueur. Pour réussir, il faut se discipliner. Ç’a développé chez moi une bonne éthique de travail. »
Les quatre enfants Desautels ont d’ailleurs porté fièrement les couleurs des Volontaires : Eve a joué au soccer, et ses trois frères, au football. « Encore aujourd’hui, je garde contact avec d’anciennes coéquipières », souligne Eve. En plus de développer de solides amitiés, le sport a agi comme élément motivateur. « Pour rester dans l’équipe sportive, il fallait être assidus à nos cours. Cela a contribué à ma réussite », mentionne Étienne, qui fut diplômé en Gestion de commerces, avant de poursuivre sa formation en comptabilité à l’université, suivant ainsi les traces de maman, de sa sœur et de son frère Louis!
Véritable petite communauté, le cégep fait ainsi vivre différentes expériences à ses étudiantes et ses étudiants. « C’est d’ailleurs au cégep que j’ai réalisé l’importance d’exprimer son opinion, bref d’aller voter », raconte Étienne dont le parcours collégial fut marqué par la grève de 2012.
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