Une machine pour ramasser le microplastique à Hawaï

L’appareil conçu dans le cadre du projet Hoola One sera expédié à Hawaï.

SHERBROOKE — Une plage d’Hawaï pourrait bien devenir plus propre grâce à une équipe d’étudiants de l’Université de Sherbrooke. Ces étudiants en génie mécanique ont conçu une machine permettant de récupérer les petites particules de plastique qui se retrouvent sur la plage de Kamilo.


Les étudiants ont décidé de saisir l’opportunité du projet majeur de conception (baptisé Hoola One), qu’ils doivent réaliser dans le cadre de leur formation en génie, pour avoir des retombées concrètes pour l’environnement.

« On cherchait à faire un projet environnemental, on voulait prendre cette opportunité-là, explique Simon Trépanier, coordonnateur du projet. On a entendu parler de la plage Kamilo à Hawaï, une des plages les plus polluées dans le monde, elle reçoit plein de plastique de la mer. Quand on a vu cette problématique-là, on s’est dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire. On a communiqué avec quelques associations, et l’une (d’entre elles) nous a répondu, Hawaii Wildlife Fund. Ce qu’on nous a expliqué, c’est que la majorité des débris, les gens sont capables de les ramasser à la main, avec des bénévoles. Sauf qu’il n’y avait pas de méthode efficace pour ramasser les microplastiques. »

Ce plastique, au fil du temps, ne se décompose pas et se mélange dans le sable, explique Simon Trépanier. « C’est là que ça devient dommageable pour la faune : les oiseaux vont manger les particules, les tortues... »

La machine, qui fonctionne avec un opérateur, permet d’aspirer le mélange de sable, de plastique et de roche, indique Alexandre Savard.

Des étudiants de l’UdeS ont conçu une machine permettant de ramasser les particules de plastique sur la plage. Ci-dessus, Simon Trépanier, coordonnateur du projet, réalise des tests avec l’appareil.

La matière aspirée est filtrée par densité. « La matière plus lourde, comme les roches, va couler au fond du bassin, qui est rempli d’eau de mer, et le plastique va simplement flotter (...) Avec l’optimisation de la mécanique des fluides, on est capable de séparer les particules plus rapidement », note Alexandre, l’un des membres de l’équipe qui travaille sur le système de filtration.

Cette façon de faire permet de se démarquer d’autres types d’équipements du genre. Certains fonctionnent avec des tamis. Grâce au système conçu par les étudiants, il sera possible de ramasser des particules de la grosseur d’un grain de sable. « Il n’y avait pas de machine sur le marché qui était adapté à leur problème », souligne Simon.

L’équipe souhaite envoyer l’appareil par bateau à l’association américaine avant la fin décembre. Selon Alexandre Savard, le groupe aimerait déléguer quatre personnes là-bas afin de former l’association pour se servir de l’équipement.

« Tout le projet, incluant la fabrication et l’envoi à Hawaï, on avait évalué ça à 70 000 $ », précise Simon Trépanier, en ajoutant que la somme a été amassée notamment avec une collecte de fonds. Des commanditaires ont aussi donné un coup de pouce au projet. L’équipe devra d’ailleurs continuer d’amasser des fonds afin de payer les frais d’envoi.  

La bande de Hoola One a été confrontée à plusieurs défis au cours de la conception. Ces jours-ci, les tests dans la rivière Magog ont dû se faire dans des températures très froides.  

Ces jours-ci, les tests dans la rivière Magog ont dû se faire dans des températures très froides.

Le fléau du plastique dans les océans occupe de plus en plus de place dans l’actualité. La semaine dernière, des médias ont rapporté qu’un cachalot trouvé sur une plage indonésienne avait ingurgité plusieurs livres de plastique.

Le prototype fera partie des projets de fin de baccalauréat des finissants de la faculté de génie présentés lors de l’exposition MégaGéniale au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke mercredi et jeudi. L’exposition est ouverte au public.

L’équipe amasse toujours des fonds sur la plateforme de sociofinancement Go fund me : https:gofundme.com/hoolaone.