Au lieu d’assister à une diminution du nombre d’erreurs d’interprétation, les agents de protection de la faune se retrouveront vraisemblablement à la fin de la saison avec un plus grand nombre de cas nécessitant des enquêtes.
« Qu’il y ait eu une certaine confusion la première année, c’était normal et c’est pourquoi d’ailleurs le ministère a fait preuve de tolérance. Autant de cas par contre signalés cet automne pour toutes sortes de manquements aux règles, ça nous laisse un peu perplexes » commente le lieutenant François Laprise, porte-parole du service de protection de la faune de l’Estrie.
Alors qu’une quarantaine de dossiers avaient été passés en revue l’an dernier, une soixantaine d’anomalies sont déjà rapportées. La moitié de celles-ci serait des manquements à l’obligation de posséder un permis complémentaire vendu 10 $ afin d’être reconnu comme participant au programme expérimental. Cette exigence est inscrite en gras dans la description des règles spécifiques au RTLB.
« Les règlements sont clairs, vous les avez expliqués plus d’une fois et il en a abondamment été question sur les médias sociaux. Ce sera du cas par cas, mais nous n’excluons pas les poursuites » rapporte le lieutenant Laprise.
Sans présumer ou condamner à l’avance, la faute par omission ne passera sûrement pas comme une lettre à la poste, prévient-il.
Ce dernier rappelle que tous les chasseurs, sans exception, doivent s’assurer que le panache d’un jeune mâle compte au moins trois pointes d’un côté, pointes devant avoir une longueur minimale de 2,5 cm, avant de prendre le cerf pour cible.
« Abattre un mâle conventionnel de 4 pointes en pensant pouvoir plaider l’erreur ensuite, c’est risquer de s’attirer des problèmes. Ceux qui ne prennent pas le temps de bien identifier une bête avant d’ouvrir le feu ne pourront pas miser éternellement sur la tolérance ».
Même une fois complétée, la procédure d’enregistrement n’est pas une garantie que le titulaire du permis sera dispensé de tout autre contrôle.
« Les chasseurs ne doivent rien tenir pour acquis à cet effet puisque les anomalies ne nous sont pas signalées en temps réel par les préposés à l’enregistrement. Ces derniers ont la consigne de ne pas s’exposer aux situations tendues et de plutôt nous soumettre les cas complexes ou douteux », précise le porte-parole de l’équipe régionale de la protection de la faune.
En cas d’erreur, un chasseur doit apposer immédiatement son coupon de transport sur la bête abattue. Il perd dès lors son permis de chasse au gros gibier pour le reste de la saison.
« L’approche la plus sage est définitivement de prendre le temps de bien identifier sa cible et de s’assurer au départ d’avoir une bonne compréhension des règlements » insiste le lieutenant Laprise.
Les chasseurs ayant déjà récolté peuvent tout de même accompagner un autre chasseur à son poste d’affût, marcher pour essayer de l’avantager en rabattant vers lui ou être son complice de rattling ou de grunt. À condition de ne jamais porter d’arme.