« On ne fournit pas à la demande des entreprises forestières. Des employeurs refusent des contrats parce qu’ils ont personne pour y travailler », déplore Sébastien Dulac, directeur adjoint par intérim au Centre de formation professionnelle (CFP) Le Granit, de Lac-Mégantic.
« Combien de personnes faudrait-il de plus? C’est difficile à évaluer. C’est à tous les niveaux. À partir de l’évaluation de la forêt, jusqu’à la transformation du bois, en passant par tous les aspects environnementaux, avec toute la main-d’œuvre qualifiée qui serait nécessaire, c’est difficile de répondre à cette question », renchérit Mélanie Bergeron, agente de projets environnementaux à l’Association forestière du sud du Québec.
Il y a quelques jours, les deux responsables avaient convié principalement des jeunes en situation de choix de carrière à venir découvrir les métiers en demande à travers une série d’ateliers pratiques et de présentations.
Cette 12e édition de Viens vivre la forêt constituait une occasion privilégiée de découvrir les différents métiers de l’industrie et la formation scolaire requise pour y accéder.
Le CFP Le Granit offre quatre programmes de formation visant l’obtention d’un DEP de niveau secondaire : aménagement de la forêt, abattage manuel et débardage forestier, travail sylvicole (plantations) et acériculture.
Plus de 225 visiteurs provenant de l’Estrie et des environs ont accepté l’invitation. Des élèves intéressés, bien sûr, mais aussi des intervenants en milieu scolaire, des enseignants, des conseillers en orientation, des partenaires du monde de la foresterie, de la sylviculture, de l’acériculture, etc.
« L’activité veut mettre les jeunes dans l’action, pour qu’ils voient leur intérêt concret au moment de choisir une carrière. Un exemple, Tafisa Canada, qui est ici aujourd’hui, a des besoins d’employés formés en foresterie, par leurs activités dans l’industrie du bois. Il y a beaucoup de mécanisation qui nécessite des employés qualifiés. La coupe sélective exige également un travail de qualité et parfois l’abattage manuel est encore de mise. Le travail minutieux est en demande, dans le sud du Québec, car des propriétaires veulent décider comment cela va se passer chez eux », révèle Mélanie Bergeron.
Nouveauté cette année, l’atelier en bio-écologie, qui couvre l’aspect faunique et floristique des sites de travail. « C’est important de connaître les sites sensibles ou non, les milieux humides à protéger et de planifier les travaux en conséquence. Des spécialistes sont requis, pour une collaboration efficace en écologie et foresterie », continue Mme Bergeron. « C’est toute l’importance d’un aménagement pour minimiser la présence de l’être humain, afin de favoriser également la régénérescence de la forêt par des mesures qui assurent sa santé. »