Je me souviens de la chaleur accablante, même à trois heures du matin, à Colombo, au Sri Lanka. Je revois aussi les palmiers de Cancun, ou de cette ville, au loin, quand le train a quitté l’aéroport d’Osaka pour me conduire vers la grande ville japonaise.
Ce qu’on oublie souvent, par contre, c’est que la première impression d’un pays nous vient de son aéroport. Il y a ceux dans lesquels on arrive à destination, et ceux dans lesquels on est obligé de transiter pour quelques heures. La gentillesse du personnel, la propreté des toilettes, la facilité à s’orienter viennent toutes jouer sur notre jugement.
Je suis tombé sur un classement des meilleurs aéroports compilé par Airhelp.com à l’aide de données trouvées sur Twitter. On y tient apparemment compte de la ponctualité des vols, de la qualité des services et du sentiment général des voyageurs.
Selon ce site, l’aéroport Hamad international de Doha, arriverait en tête de liste. L’immense aéroport possède un petit côté ludique, avec son immense ourson en peluche au milieu du bâtiment. Une fois la sécurité passée, quand on se trouve en transit, on descend un escalier roulant au bout duquel nous attend un dinosaure robotisé.
Et pour les enfants, des terrains de jeux aux allures de sculptures géantes donnent envie de s’amuser. Deux larges salles, avec des bancs inclinés cordés comme des sardines, permettent aussi de tenter de s’assoupir, si on s’y trouve pour une partie de la nuit.
Un autre site, sleepinairports.net, recense quant à lui les meilleurs aéroports pour dormir. Au bas de la liste, le Sud-Soudan, le Nigeria, l’Arabie saoudite... et plusieurs petits aéroports grecs. Au contraire, il paraît qu’on dort bien à l’aéroport de Singapour.
Parmi les autres aéroports obtenant de très bons résultats généraux, notons celui d’Haneda, à Tokyo au Japon. Celui-là, en plus de ses nombreuses boutiques aux produits culturels fascinants, nous permet d’acheter une pensée, dans une machine distributrice, et de l’accrocher sur un grand mur où pendent les bonnes fortunes des autres voyageurs. Une grande terrasse, où se rassemblent quantité de curieux, donne une vue imprenable sur le tarmac et les avions qui décollent. Pour passer le temps, c’est assurément plus divertissant qu’une série de iPad publics à la porte d’embarquement. Génial.
Parmi mes autres coups de cœur, notons l’aéroport Wayne County, de Détroit. Son monorail traversant le terminal est particulièrement pratique. Mais j’aime surtout le tunnel reliant le terminal A aux terminaux B et C. Munis de deux tapis roulants, il est coloré de faisceaux lumineux oscillant au son de musique Motown. Parfait comme accueil.
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À Schipol, à Amsterdam, c’est l’efficacité qui m’a frappé. On sort de l’avion et des postes frontaliers sont aménagés un peu partout, si bien qu’on n’attend jamais bien longtemps pour sortir de l’aéroport. Un train nous amène en 15 minutes au centre-ville. Et quand on quitte la capitale néerlandaise, il y a depuis longtemps des dépôts à bagages automatisés, et parfois, on ne passera la sécurité qu’à la porte d’embarquement. Pas trop longues, donc, les files d’attente.
Pour sa simplicité, il faut aussi mentionner l’aéroport de Rurrenabaque, en Bolivie. On est loin des vols internationaux. Sa piste d’atterrissage, dans la brousse, tranche avec le couvert forestier qu’on voit depuis les airs. L’aéroport n’est qu’une cabane entourée de moustiquaires, où les bagages sont déchargés sur un chariot tiré à bout de bras. Pour la sécurité, on passe un détecteur de métal et on dépose notre valise sur une table pour que quelqu’un la tripote rapidement.
Dans la rubrique des aéroports stressants, notons celui de Melbourne, en Australie, où des passagers plus suspicieux devront se tenir en ligne pendant qu’un chien renifleur cherche des éléments défendus. On sue même si on n’a rien à se reprocher.
Idem au Mexique ou en Bolivie, où il faut appuyer sur un bouton pour déterminer si nous serons choisis pour une fouille aléatoire. Quand une poignée de passagers devant nous ont fait s’allumer un voyant vert, on ne peut que se croiser les doigts pour qu’une lumière rouge ne scintille pas quand notre tour vient.
À Kigali, au Rwanda, les mesures de sécurité sont extrêmes. On ne peut pas trop leur reprocher. Après avoir fouillé la voiture de fond en comble, de l’avoir fait renifler par un chien et avoir examiné le dessous avec un miroir, on soumet les bagages aux rayons x avant d’entrer dans le bâtiment. Idem après l’enregistrement. Et pourquoi pas une troisième fois, à la porte d’embarquement?
Dans le classement de AirHelp, de grands aéroports comme Charles-de Gaulle à Paris ou... Lester-B.-Pearson à Toronto arrivent en queue de peloton. Je l’avoue, Dieu que je déteste transiter par Toronto.
Vols annulés. Vols reportés. Bagages égarés. Name it! Problems! Problems! Problems! Ha oui, et il faut noter ce douanier, pas trop heureux que je lui parle en français, qui m’a fait la moue en me demandant de lui répondre en anglais. Pas que ça me gêne, la langue de Shakespeare, mais dans un aéroport où l’affichage est bilingue, je pensais pouvoir m’exprimer dans ma langue.
Voilà qui me fait dire qu’une fois la sécurité ou les douanes passées, c’est toujours bien de voir quelqu’un qui sourit, pour qu’on se sente les bienvenus.
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