Des luttes à finir au football universitaire

Sherbrooke, Concordia et McGill se disputeront vraisemblablement les deux places restantes pour accéder aux éliminatoires.

Selon toute vraisemblance, la saison 2018 du football universitaire québécois, qui s’amorce vendredi soir avec l’affrontement entre Québec et Sherbrooke, ressemblera en plusieurs points à la saison 2017. Les programmes de Montréal et de Québec devraient se colletailler pour le premier rang de la conférence Québec alors que Sherbrooke, Concordia et McGill se disputeront les deux places restantes pour accéder aux éliminatoires.


Je sais, c’est redondant, comme scénario. Mais c’est comme ça.

Montréal et Québec ont ramassé leur lot de bons jeunes joueurs. À Montréal l’ère du quart-arrière Dimitri Morand s’amorce. Le jeune homme aura certes un tout nouveau coordonnateur offensif à ses côtés en Gabriel Cousineau (l’ancien quart-arrière de l’équipe), mais il aura sous la main le meilleur groupe de receveurs au Québec, et probablement au Canada. Ça aide.

À Québec, le Rouge et Or est à maturité. Avec un quart-arrière finissant, une ligne offensive en bon état, le porteur de ballon Christopher Amoah de cinquième année et le super joueur de ligne défensive Mathieu Betts, l’équipe de Glen Constantin fait peur, encore une fois.

Ensuite, ce sera serré.

Enthousiasme prudent à Sherbrooke

À Sherbrooke, d’abord, le Vert & Or disputera une deuxième saison sous les ordres de Mathieu Lecompte. Le fougueux entraîneur-chef en a fait sourciller plusieurs, à son premier camp d’entraînement, en affirmant que son équipe avait probablement la meilleure défensive au Canada.

Pas de déclaration-choc, cette année. Mais toute la saga entourant le départ du coordonnateur offensif Jason Hogan vers les Carabins de l’Université de Montréal, à la fin du mois de juillet, fut une distraction évitable.

Heureusement pour le programme, on a remis le ballon à l’entraîneur de la ligne offensive Rémi Giguère afin d’éviter d’en perdre la possession.

Même s’il en est qu’à sa deuxième année comme entraîneur, sa réputation d’enseignant, de recruteur et d’entraîneur structuré ne cesse de croître. Giguère est, et sera, un atout majeur pour le programme sherbrookois, qui est en reconstruction.

Malgré tout, les points d’interrogation, et les points d’enthousiasme sont nombreux, à Sherbrooke.

Xavier Owens est l’homme de confiance ; il a un bras canon, de belles qualités athlétiques, mais peu d’expérience comme partant.

Par contre, quand vous avez un quart-arrière qui possède un bras aussi puissant que le sien, vous avez un athlète qui peut changer un match avec un seul lancer dans les zones profondes.

En contrepartie, la brigade des receveurs de passes est à construire ; les projets Uunda Obo’o et Nori Volni, des transferts de Concordia, de même que le vétéran Christian Sénéchal, se sont démarqués au camp. Le nouvel entraîneur des receveurs de passes, Billy Jean, fonde beaucoup d’espoirs sur Philippe Blackburn, un receveur de quatrième année.

Plus inquiétant encore, il n’y a pas, ou presque, de profondeur à la position de pivot. Le Vert & Or devra à tout prix protéger Owens s’il veut rester dans la course pour les éliminatoires. La recrue Joé Hudon et le joueur de deuxième année Connor Sinclair sont derrière Owens. C’est mince.

À ce titre, la reconstruction de la ligne offensive représente également une donnée sensible. Autant en protection que pour le jeu au sol, le jeu du front offensif sera crucial. Les jeunes devront apprendre à la vitesse « Grand V » et, si on se fie à la progression d’Anthony Vandal et de Jonathan Doyon, c’est bien parti.

Pier-Olivier Grad, un joueur de cinquième année, sera épaulé par Vincent Roy, un transfert de la ligne défensive, et par Guillaume Pelletier et Dominic Frappier. Le Vert & Or n’est donc pas si mal pris.

On ne se fera pas de cachette ; l’attaque 2018 du Vert & Or sera centrée sur l’imposant porteur de ballon Gabriel Polan et sur son rapide comparse William Tremblay-Harnois.

En défensive, ça devrait tenir le coup avec les demis défensifs Justin Roy, Samuel Polan et Béchir Vilsaint, le Vert & Or a des joueurs capables de faire les gros jeux. Le front défensif, avec Samuel Piché-Luneau, Mickael Badra et Rémy Deschamps, est aussi intéressant.

Olivier Dionne et Charles Brousseau seront les piliers chez les secondeurs.

Mathieu Lecompte n’a pas fixé d’objectifs précis pour sa troupe, en 2018. Malgré une équipe en transition, Sherbrooke bataillera ferme et pourrait surprendre.

Les programmes anglophones

Les Redmen de McGill, qui avaient sous la main deux quarts-arrière très prometteurs en Félix Paquette-Perreault et Dimitri Sinodinos, se retrouvent un peu dans le pétrin depuis que le premier est à l’écart du jeu pour un problème de santé.

Certes, les Rouges ne se retrouvent pas à court avec le polyvalent Sinodinos. Le jeune homme a montré de belles choses l’an passé à sa première saison. Très mobile, il peut connaître du succès tant avec son bras qu’avec ses jambes.

Un retour en santé du receveur français Rémi Bertellin, et un corps de receveurs plus fiable augmenteraient les chances de McGill de se classer en séries.

L’attaque des Rouges, précisons-le, est désormais sous la gouverne de l’ancien entraîneur-chef du Vert & Or, David Lessard.

Les blessures ont joué un mauvais tour aux Redmen, l’an dernier, en décimant notamment leur front offensif, ce qui a mis leur profondeur à rude épreuve. Pour ce programme, la santé sera la clé, encore une fois.

À Concordia, l’arrivée de Brad Collinson injectera, on l’espère, une bonne dose de stabilité à un programme qui en a bien besoin après les départs successifs des frères Donovan vers les professionnels.

Au moins, Collinson aura sous la main un très bon front offensif, mené par l’immense Maurice Simba, et un quart-arrière intéressant, en Adam Vance. L’Américain a démontré de belles choses, l’an dernier, lors de la blessure à Trent Miller. Et son groupe de receveurs est intéressant, avec l’ancien cougar Yanic Lessard en tête de lice.

Dommage, le porteur Jean-Guy Rimpel n’y sera pas.