L’adoption d’un règlement permettant de modifier le schéma d’aménagement pour permettre la construction de 75 unités d’habitation a été reporté, lundi au conseil municipal, devant l’inquiétude de ces citoyens. Les conseillers Évelyne Beaudin et Vincent Boutin en avaient fait la demande.
Le citoyen Thierry Nootens a littéralement demandé aux élus de ne pas adopter le projet de règlement « par la mise en œuvre du principe de précaution ».
« Ce projet ouvre la porte à un développement domiciliaire de 75 maisons le long du chemin des Écossais dans un secteur qui n’est ni desservi en aqueduc ni desservi en égouts et qui ne sera pas desservi à court terme. 75 maisons en plein champ, c’est proprement énorme. 75 maisons sans services entre la zone agricole permanente et la ceinture verte du schéma d’aménagement, c’est quelque chose de considérable », dit M. Nootens.
« Or on ne sait pas du tout si la nappe phréatique sera capable d’encaisser un développement aussi important. Nous avons lieu d’être fort inquiets pour la pérennité de nos puits de surface et de nos puits artésiens. Les puits de surface se sont déjà épuisés par le passé dans le même secteur », fait-il valoir.
Il rapporte du même souffle que lors d’une séance d’information tenue le 11 juillet dernier pour les citoyens, « les conseillers présents ont eu la franchise de signaler que cet enjeu de la capacité des eaux souterraines n’avait pas été porté à leur attention. »
M. Nootens rapporte que parmi les projets situés à l’extérieur du périmètre d’urbanisation que la Ville a honoré après la fusion, celui du chemin des Écossais est le plus gros et le plus mal desservi.
« Une ville bien gérée est une ville qui s’assure de prévenir les conflits d’usage qui pourraient survenir dans le futur. »
Une autre citoyenne, Marjorie Goodfellow, rapporte être propriétaire d’un terrain de 43 acres possédant son propre puits de surface. « Quand le terrain de golf Prince-de-Galles a été construit, j’ai été privée d’eau pendant quelques mois. Vous pouvez imaginer mon inquiétude quand j’ai vu que la Ville a l’intention de changer le zonage afin de permettre un développement résidentiel à l’endroit où se trouvait le terrain de golf.
« Je sais que tout le monde comprend que l’eau est une ressource naturelle avec des limites. J’espère que vous les élus réfléchirez sagement concernant ce projet. J’espère que nos élus prendront les mesures nécessaires pour nous sauvegarder contre le fardeau des coûts juridiques si nous sommes obligés de régler des problèmes d’accessibilité de l’eau. Ces problèmes sont déjà prévus. »
La présidente du conseil, Nicole Bergeron, a mentionné que les élus avaient entendu les doléances des citoyens. « Nous aurons la chance de reparler aux services concernés pour revenir avec une recommandation. »
Le président du comité consultatif d’urbanisme, Vincent Boutin, a mentionné que 62 unités d’habitation pouvaient déjà être construites parce qu’elles respectent le zonage en vigueur.