Les cyclistes veulent plus de pistes

Les membres du groupe Vélo urbain Sherbrooke (VUS) ont déchanté au printemps quand ils ont appris que les sommes investies par le conseil municipal ne permettront d’ajouter que 800 mètres de pistes cyclables en 2018.


« Pour atteindre les objectifs du plan directeur de transport actif (PDTA), on s’attendait à des ajouts de 5 ou 10 km cette année », explique Fabien Burnotte, porte-parole pour le regroupement. « Selon la façon dont on lit le plan, on devrait arriver à avoir un réseau de base en 2027 ou en 2031. Mais si on fait en bas d’un kilomètre en une année, ça va comme nous prendre 100 ans pour nous rendre à l’objectif! » poursuit-il en riant à moitié.

C’est dans cette optique que le VUS tiendra lundi soir à 18 h 30 un rassemblement citoyen devant l’hôtel de ville, histoire de remettre au maire une lettre avant la rencontre du conseil municipal. Celle-ci demandera une bonification des investissements dans les réseaux cyclables, et amènera des suggestions à prioriser dans le PDTA.

« Il y a une belle cartographie au niveau cyclable qui a été montée et adoptée, qui sert à guider la Ville. On veut souligner qu’on est contents des réalisations de la Ville, de ce qu’on a vu apparaître dans les deux ou trois dernières années. Ce n’est pas foudroyant, mais il y a de la volonté. Sauf qu’en 2018, on vient de recevoir une douche froide, on voit que les objectifs [du PDTA] ne sont pas du tout dans la mire avec ces investissements-là », lance M. Burnotte.

Les conseillers municipaux Marc Denault (du comité de mobilité durable) et Karine Godbout (du comité environnement) viendront entendre les revendications du groupe avant la réunion.

« Il faut écouter les gens », affirme M. Denault. « La Ville a été très proactive au cours des dernières années avec la mise en place du Centre de mobilité durable, avec l’élaboration du premier plan de transport actif et sa mise en place en lien avec les infrastructures. Ce n’est pas méchant de rappeler aux élus et aux gens son importance à chaque exercice budgétaire. »

« On a fait le diagnostic de mobilité durable à Sherbrooke, et les gens nous disaient qu’ils étaient prêts à faire du vélo et de la marche, mais qu’ils voulaient se sentir en sécurité. [...] Quand on revendique de la façon dont [le VUS] va le faire, il ne faut pas oublier qu’on est à la veille d’une campagne électorale. Sensibiliser le municipal et le provincial, ce n’est pas vilain. »

Fabien Burnotte

Trois tronçons

Rappelons que la somme de 350 000 $ investie cette année par la Ville permettra l’aménagement cet été de trois nouveaux tronçons cyclables totalisant 800 mètres. Ceux-ci se trouveront sur la rue Galt Est (entre la rivière Saint-François et la rue Bowen), sur la rue Vanier (entre le lac des Nations et la rue Marcil) et le long du boulevard de l’Université (entre les rues Imelda-Lefebvre/Papineau-Couture et la rue Fernand-Bachand). Deux études de faisabilité seront aussi réalisées, visant à trouver le circuit optimal pour faire le lien entre le pont Jacques-Cartier et l’Université de Sherbrooke, et entre le centre-ville et le mont Bellevue.

Lors de l’annonce de ce montant en mars dernier, la conseillère municipale Annie Godbout avait affirmé juger les sommes injectées insuffisantes. « On se rend compte qu’avec le budget qu’on met, on ne fait vraiment pas grand-chose. C’est un peu triste. Plus on va avoir des pistes cyclables utilitaires, plus les gens vont les utiliser. Je me questionne comme élue : peut-être qu’il va falloir penser à en mettre un peu plus », avait-elle dit.

M. Denault abondait dans le même sens. « En 2016, nous avions 135 km de pistes cyclables sur le territoire et l’objectif est d’atteindre 240. Le questionnement est de savoir si on veut accélérer. [...] C’est sûr qu’il y avait des contraintes cette année, mais nous aurons la chance de revoir notre positionnement pour l’année 2019. »