Le CRCCHUS veut doubler sa recherche précoce

L’expertise du Centre de recherche du CHUS est grande dans plusieurs domaines, notamment celui de l’imagerie avec notamment la présence d’un IRM 3 Tesla consacré presque uniquement à la recherche. Cet appareil a un champ magnétique plus élevé qui donne des signaux plus intenses, ce qui se traduit par de meilleures images ou des temps d’imagerie réduits. Le CRCCHUS a accès à un équipement de qualité comparable aux groupes de recherche internationaux.

Le Centre de recherche clinique du CHUS (CRCCHUS) veut doubler ses activités en recherche clinique précoce d’ici cinq ans.


« Nous sommes déjà très actifs dans plusieurs domaines concernant la phase 3 de la recherche clinique, c’est-à-dire la dernière étape avant qu’un médicament soit approuvé par Santé Canada ou par la FDA (Food and Drug administration) aux États-Unis.

« Nous avons la capacité, avec notre installation au CHUS, de réaliser des études précoces, c’est-à-dire la première phase de recherche sur un médicament. C’est notamment le cas parce que nous sommes très forts ici en imagerie avec notre TEP scan, qui pourrait nous permettre d’étudier l’effet des médicaments sur le métabolisme », soutient William D. Fraser, directeur scientifique du CRCCHUS.

Cette intention de doubler la recherche clinique précoce s’inscrit dans le cadre du projet CATALIS. Il s’agit de la matérialisation de l’initiative en recherche clinique précoce (IRCP), un vaste projet initié par différentes partenaires afin de positionner le Québec sur l’échiquier mondial de la recherche clinique précoce. Un an après sa fondation, deux centres hospitaliers se sont joints au regroupement ce jeudi, soit le Centre hospitalier universitaire du Québec — Université Laval (CHUL) et le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS). Le gouvernement du Québec versera 300 000 $ au CRCCHUS pour aider la direction à mettre le programme en place.

Dr William Fraser, directeur scientifique du Centre de recherche du CHUS.

Les chercheurs cliniciens seront nombreux à mettre l’épaule à la roue. Il faut penser à la radiochimie et l’imagerie médicale bien sûr, mais aussi à plusieurs autres domaines : la rhumatologie, le diabète, la pneumologie, la cardiologie... Rien n’est encore attaché. « Ce qui est certain, c’est que nous allons miser sur nos forces », soutient Dr Fraser.

Quels sont les avantages d’avoir accès à de la recherche clinique précoce pour les patients estriens? « Le but, c’est d’amener de plus en plus de médicaments novateurs sur les tablettes. Ces médicaments augmentent souvent soit les possibilités de survie, offrent une meilleure qualité de vie ou bien diminuent les effets secondaires des traitements existants », ajoute-t-il.

Prenons un exemple. « La semaine passée à Chicago, une compagnie a annoncé la commercialisation d’un médicament qui agit sur le système immunitaire des patients qui ont un cancer du poumon, un cancer dont le pronostic est grave. C’est une excellente nouvelle pour ces patients, et c’est rendu possible grâce à toutes les étapes de la recherche, dont la recherche précoce », image le directeur scientifique du CRC.

Pour les chercheurs cliniciens qui travaillent au CHUS, l’augmentation du nombre de nouveaux médicaments a pour avantage de venir garnir leur coffre à outils d’outils supplémentaires et plus efficaces.

« Il y a une grande valeur ajoutée pour un chercheur clinicien quand il peut offrir un traitement avec un pronostic supérieur à ses patients », ajoute William D. Fraser.