« Plastic Attack » : anatomie d'un panier d'épicerie

Pendant l’activité de sensibilisation « Plastic Attack », Julie Beaulieu (à gauche) a constaté avec des clients du IGA Chapdelaine que plusieurs produits, dont les asperges, venaient avec des éléments d’emballage non nécessaires.

Une botte d’asperges retenue par deux élastiques, une boîte transparente et une couche supplémentaire de pellicule plastique. Tous ces emballages sont-ils vraiment nécessaires? C’est le genre de questions que voulaient soulever Julie Beaulieu et Camille Auger en organisant l’activité de sensibilisation « Plastic Attack » dimanche.


À leur sortie du IGA Chapdelaine coin Galt et Belvédère, les clients se faisaient approcher par les deux jeunes femmes et leur équipe, qui leur proposaient de retirer de leurs sacs d’épicerie les éléments de suremballage qu’ils contenaient. Ceux-ci étaient par la suite empilés dans des paniers, histoire de pouvoir visualiser la quantité impressionnante d’emballages en tous genres qui finissent aux rebuts sans avoir vraiment été utiles.

Des contenants réutilisables ainsi que des petits sacs de tissu étaient remis aux participants pour qu’ils puissent transporter leurs aliments chez eux. Une femme a donc sorti les fèves qu’elle avait achetées de leur emballage de styromousse, avant de les transvider dans une jarre en verre. Un jeune homme faisait la même chose avec ses graines de tournesol, qu’il déversait dans un petit plat de plastique réutilisable.

D’autres aliments n’avaient même pas besoin d’emballage suppléant : c’était par exemple le cas de ce pomelo, emballé dans deux couches de plastique malgré son épaisse pelure, ou de ce brocoli enveloppé dans une pellicule de plastique. « Les emballages ne sont souvent pas nécessaires, surtout dans le cas des fruits et des légumes. On va de toute façon les laver, les couper, les préparer et bien souvent les cuire avant de les manger », faisait remarquer Julie Beaulieu.

Un peu surpris au départ, plusieurs clients embarquaient rapidement dans le jeu, en concédant que beaucoup d’emballages étaient inutiles. La plupart gardaient tout de même certains produits dans leur emballage (par exemple la viande ou encore les chips), mais d’autres tentaient vraiment le tout pour le tout, comme cet homme qui a ouvert son sac de pitas avant de les déverser dans son sac réutilisable, au milieu des autres produits.

Plusieurs clients du IGA Chapdelaine se sont livrés dimanche à l’expérience « Plastic Attack », en retirant des produits contenus dans leurs sacs d’épicerie les emballages superflus.

« Les gens participent bien. Plusieurs personnes viennent avec leurs enfants et c’est bien : ils peuvent voir qu’on n’a souvent pas besoin de tout ce plastique. C’est la génération de demain, c’est à eux qu’on va laisser la planète », a lancé Julie Beaulieu.

Microbiologiste de formation, la Sherbrookoise a à cœur la cause environnementale, et rappelle que le premier « R » est le plus important : il faut « refuser » les déchets. « Que ce soit avec les pailles ou les emballages, on commence par refuser. Ensuite, on peut réduire, par exemple en refusant d’acheter certains produits s’ils sont suremballés. Puis, on réutilise, et finalement on recycle. C’est la dernière option », souligne-t-elle.

Une douce attaque

En Europe, là où le mouvement « Plastic Attack » a commencé, les clients étaient invités à aller faire leur épicerie, puis à déballer directement leurs produits dans le supermarché et à y laisser les emballages par terre en guise de protestation.

La « Plastic Attack » version Sherbrooke était plus douce : l’accent était mis avant tout sur l’éducation et la sensibilisation, et on invitait les participants à réduire leur recours aux emballages plutôt qu’à les éliminer complètement.

Et il ne s’agissait pas d’une action contre la chaîne d’épicerie, au contraire; l’activité était faite en partenariat avec le IGA. Les deux jeunes femmes avaient reçu l’autorisation d’installer une table à la sortie du commerce, et avaient même deux cartes-cadeaux IGA à faire tirer parmi les participants. « IGA font déjà des efforts au niveau de l’emballage. Dans certaines des épiceries, on peut acheter des noix en vrac, par exemple. Quand on les a contactés, ils ont été super gentils, ils sont de plus en plus conscientisés », a affirmé Julie Beaulieu.