Verbom a le vent dans les voiles

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, Verbom dit pouvoir tirer sin épingle du jeu en assumant elle-même la formation e sa main-d’œuvre.

L’usine Verbom de Sherbrooke roule littéralement sur les chapeaux de roues. Depuis deux ans, non seulement le nombre d’employés y est passé de 12 à 120, mais son chiffre d’affaires a fait un bond de 100%, passant de 25 à 50 M $. Et ce n’est qu’un début…


L’entreprise, qui fabrique des pièces d’aluminium pour des clients tels que Tesla, BRP, Bombardier et Autobus Prévost, prévoit un chiffre d’affaires de 100 M $ en 2021-2022, grâce à la construction d’une nouvelle usine dans le parc industriel de Sherbrooke, dont la première pelletée de terre devrait se faire d’ici quelques mois. Une centaine d’emplois pourraient s’y greffer.

Afin de soutenir cette croissance grand V de Verbom, les gouvernements provincial et fédéral ont annoncé vendredi une aide financière de 3,5 M $, qui s’ajoute aux 7,4 M $ déjà consentis depuis avril 2016. Concrètement, Québec ajoute aujourd’hui 2,5 M $ et Ottawa 1 M $. L’annonce a été faite dans l’usine du boulevard Industriel en présence du ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, à l’Allègement règlementaire et au Développement économique régional, Stéphane Billette, et de la députée-ministre de Compton Stanstead, Marie-Claude Bibeau.

Malgré le fait que Verbom a littéralement le vent dans les voiles, l’aide supplémentaire des deux paliers de gouvernement annoncée vendredi était « essentielle », a soutenu son directeur général, Éric Chênevert .

« Sans l’aide gouvernementale, on ne pourrait pas arriver à nos fins. On fait face à une croissance très très rapide, qui demande beaucoup d’investissements et surtout un bon fonds de roulement. Vous savez, le temps qui s’écoule entre le moment où on commande l’aluminium, que l’on fabrique la pièce, qu’on la livre, ça prend de l’équipement spécialisé, il faut former la main-d’œuvre selon les spécifications des produits que nous demandent nos clients. C’est très exigeant. C’est une aide essentielle pour une croissance accélérée comme celle qu’on connaît. »

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, Verbom dit pouvoir tirer sin épingle du jeu en assumant elle-même la formation de sa main-d’œuvre. Pour certaines tâches effectuées à son siège social de Valcourt, l’entreprise a même eu recours à des employés recrutés… aux Philippines.

Quelques employés rencontrés à l’intérieur de l’usine ont témoigné du rythme soutenu de production que connaît l’entreprise depuis deux ans.

« On sent que c’est une entreprise en pleine expansion, a indiqué Yanick Létourneau, qui est à l’emploi de Verbom depuis quatre mois. C’est sûr que c’est un défi au quotidien, mais quand on sait qu’on fabrique des pièces pour des clients comme Tesla, BRP ou Autobus Prévost, qui sont elles-mêmes des entreprises en pleine expansion, c’est intéressant. On peut envisager l’avenir à plus long terme. »

Outre la fabrication des pièces pour le modèle X de Tesla, Verbom détient également le titre de fournisseur autorisé pour d’autres grands fabricants d’automobile tels Aston-Martin, AMG et Audi. La future usine du parc industriel est destinée au développement de nouvelles plateformes de pièces automobile en aluminium léger haut de gamme, a précisé Éric Chênevert

« Il nous manque 20 000 pieds carrés pour répondre aux besoins de notre croissance. On est en train de définir le type de bâtiment dont on aura besoin. Les travaux devraient commencer dans les prochains mois », a ajouté M. Chênevert en précisant que l’usine actuelle fonctionne 24 heures par jour, sept jours par semaine.

Fondée en 1978 à Valcourt, Verbom a été lancée par des membres des familles Chênevert et Bombardier (d’où le nom Verbom). Quarante ans plus tard, les deux familles font toujours partie des actionnaires de contrôle, auxquelles s’est ajouté l’homme d’affaires Mario Beaudoin, de MB Capital.