Le hic, c’est que le code génétique de Nady-Eva doit être semblable à celui du donneur. Ses frères, qui ont 25 % de chance de pouvoir lui donner leurs cellules, sont incompatibles. Extrêmement chanceuse, Mme Aubin gagne à la « loto de la vie », selon ses dires, et trouve un donneur outre-mer.
Le don de cet inconnu qui a un code génétique semblable à celui de Mme Aubin lui a sauvé la vie. « Quand je l’ai su, j’ai acheté une bouteille de champagne ! Même si les chances de réussites étaient estimées à 60 %, c’était l’euphorie », a-t-elle exprimé après avoir donné une conférence aux élèves du Séminaire de Sherbrooke, volet collégial.
Après avoir mis le système immunitaire sanguin du patient à zéro, le processus de réception des nouvelles cellules n’est pas trop compliqué. « Quand on reçoit le greffon, c’est comme si l’on se faisait donner du sang, indique Mme Aubin. Quand les cellules entrent dans le corps, elles savent où se placer et elles savent comment redémarrer la machine. »
Par contre, quatre ans après la greffe, Mme Aubin n’est toujours pas aussi en forme qu’avant son cancer. « Je ne sais pas si je vais revenir à 100 % un jour. C’est une nouvelle façon de vivre. Je n’aspire pas à avoir l’énergie que j’avais avant. C’est une façon différente de la gérer. Je suis fonctionnelle et j’ai recommencé à travailler à temps partiel. J’ai un système immunitaire d’un enfant de trois ans », analyse celle qui enseigne dans une école primaire.
On est piqués dans les deux bras et la machine trie les cellules. Ça prend de quatre à six heures.
De son côté, Patricia Théberge a ressenti la nécessité de s’inscrire au registre des donneurs de cellules souches lorsqu’elle avait 22 ans.
Deux ans après son entrée dans ce registre, la jeune femme a reçu l’appel de l’hôpital pour donner ses cellules de manière anonyme. En effet, tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle avait l’occasion de sauver la vie d’une personne d’un autre pays.
« Il y a deux types de dons. Dans l’un, le donneur est endormi et ils vont directement chercher les cellules souches dans les os. Dans l’autre, c’est un peu comme une dialyse. On est piqués dans les deux bras et la machine trie les cellules. Ça prend de quatre à six heures », explique Mme Théberge, ajoutant qu’une personne peut donner deux fois dans sa vie.
Le don de cellules souches est moins connu que le don de sang ou de plasma, à titre d’exemple. Pourtant, le registre date de 1989, indique l’infirmière Maryse Hamel. « C’est très rare d’être génétiquement compatible avec quelqu’un d’autre. En moyenne, on a 150 patients par année qui ont une demande de recherche. La moitié d’entre eux ne trouvent pas de donneur », résume-t-elle.
Les gens voulant s’inscrire au registre doivent être âgés de 18 à 35 ans et être en bonne santé. De l’information complémentaire est disponible au www.hema-quebec.qc.ca/cellules-souches/index.fr.html.