Chronique|

Tout ce que je ne vous ai pas dit

À Kinigi, au Rwanda, le village culturel Iby’iwacu simule entre autres un mariage traditionnel.

CHRONIQUE / Grande respiration. Petit regard par-dessus l’épaule. La dernière année, vécue à vitesse grand V, donne un peu le vertige.


Malgré mon irrépressible envie de sauter dans le prochain avion, jour après jour, jamais je n’aurais imaginé la chance qui m’a mené dans onze pays, sur quatre continents, en à peine douze petits mois. En rétrospective, les 29 avions qui m’ont soulevé à un moment ou un autre me donnent envie de planter toute une forêt pour compenser mes émissions de gaz à effet de serre. Surtout qu’à bien compter, c’est un avion de plus que pendant tout le tour du monde que je me suis payé en 2012...

Si jamais l’envie vous prenait de visiter l’une ou l’autre des destinations que j’ai choisies en 2017, je vous propose quelques informations supplémentaires pour vous guider dans votre préparation.

Rwanda et Ouganda

Le Rwanda n’est pas un pays facile à visiter, d’abord en raison de l’omniprésence des rappels du génocide, ensuite parce que les moyens de transport rendent les journées éreintantes. Il n’est pas conseillé de conduire, mais louer une voiture et engager un chauffeur coûtera les yeux de la tête. L’autobus prend pour sa part une éternité à franchir les distances.

En matière de coûts, le Rwanda essaie de plus en plus de se positionner comme une destination de luxe. Une des attractions principales, la visite des gorilles de montagne, coûte maintenant 1500 $ US par personne pour une heure avec ces grands primates. Le prix a doublé en courant d’année. On compte d’ailleurs construire de nouveaux hôtels haut de gamme à Kinigi, le village de départ pour les excursions en montagne.

Si les gorilles demeurent incontournables pour vous, il vaut peut-être mieux se tourner vers l’Ouganda et, pour encore une fraction du prix, le Congo.

L’Ouganda paraît un peu plus facile d’approche, plus populaire aussi, avec ses nombreux safaris. Je n’y suis resté que quelques jours, mais l’accueil était suffisamment bon pour que j’aie envie d’y retourner.

Qatar et Allemagne

Ces deux pays s’ajoutent à ma liste en raison d’escales un peu longues pendant lesquelles j’ai décidé d’y aller d’une exploration.

Au Qatar, pour toute escale de plus de huit heures, il est possible d’obtenir une chambre à l’hôtel et un transfert vers la ville. Dans certains cas, Qatar Airways propose de payer pour le forfait, qui inclut aussi le visa et un repas. Si le prix du billet d’avion est bas, il est fort probable qu’on vous demandera de débourser pour la chambre. Le musée d’art islamique et le marché public sont les deux principales attractions.

En Allemagne, c’est à Francfort que mon avion se posait. La proximité de l’aéroport avec le centre-ville en fait une escale parfaite, à condition que les douaniers se magnent un peu. Si on raconte que la Ville n’a rien de bien intéressant, la promenade le long de la rivière Main vaut le déplacement.

Pérou et Bolivie

S’il y a une chose que je retiens de mon passage en Amérique du Sud cette année, c’est l’intérêt qu’on devrait porter aux petits villages qui se situent en dehors des circuits touristiques. Il faut parfois valider les moyens de s’y rendre avant de partir, mais un village comme Santiago de Okola, sur les rives du lac Titicaca, nous permet de prendre le pouls de la vraie vie bolivienne.

Pour tout arrêt en Amérique du Sud, un détour dans l’Amazonie devrait être incontournable. Le petit vol entre La Paz et Rurrenabaque, avec son avion d’une vingtaine de places, était une première expérience du genre pour moi.

La plupart des petits villages roumains se visitent plus facilement avec une voiture de location, à l’exception de Sighisoara, qui est bien desservi par le transport en commun.

Roumanie

La Roumanie devient de plus en plus populaire. Outre sa gastronomie, elle présente un attrait pour sa riche histoire, notamment ses villes fortifiées et ses vieilles églises de bois. Louer une voiture constitue probablement le meilleur choix pour explorer les secteurs les plus intéressants. Ceux-ci sont souvent situés dans des villages ou quelque part en montagne. Mais attention, il faut prévoir la location longtemps à l’avance, sans quoi les plans pourraient être complètement chamboulés. C’est que les concessionnaires n’ont qu’un nombre limité de véhicules.

À noter que le pays ne compte pas réellement d’autoroutes, mais seulement des routes à une voie de chaque côté. Les déplacements sont donc rarement rapides.

Éthiopie

La plupart des voyageurs rencontrés en Éthiopie avaient trimballé leur sac à dos dans de nombreux pays avant de se retrouver là. Et il est vrai qu’il ne s’agit pas d’une destination pour ceux qui n’ont jamais pris le large.

Pourquoi? Parce que l’Éthiopie recoupe plusieurs des difficultés que rencontrent les aventuriers : la nécessité de négocier, les transports inefficaces, la nourriture dont il faut parfois se méfier et l’hébergement qui varie grandement en qualité.

Ceux ne disposant que de peu de temps voudront probablement planifier leur itinéraire avant le départ considérant que les négociations, sur place, permettent d’économiser en argent, mais font perdre beaucoup de temps.

Pour les longues distances, pensez à prendre les vols intérieurs, très abordables, surtout si vous êtes arrivé au pays sur les ailes d’Ethiopian Airlines. La compagnie vous offrira alors 60 % de rabais sur tous vos vols intérieurs.

France, États-Unis et Mexique

Enfin, dans les destinations plus connues, j’ai adoré Chicago, aux États-Unis. Si les propositions gastronomiques ne conviennent pas à tous les régimes, la nourriture à elle seule justifie un arrêt dans la ville des vents. Retenez ce mets : la pizza de Chicago, dite « deep dish pizza ».

En France, outre la belle surprise qu’a représentée Marseille, j’ai découvert le service de FlixBus, une nouvelle compagnie de bus à bas prix qui, pour les fois où je l’ai testée, est fiable et vraiment très abordable.

Je reviendrai sur le Mexique dans les prochaines semaines, mais je dois avouer que mon passage à Sayulita, sur la côte ouest, m’a franchement donné envie d’apprendre à surfer.

Allez! En 2018, on dépoussière le passeport!

Suivez mes aventures au
www.jonathancusteau.com