:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/4M33ZJL3GRAYXEN7FIQSNP6UCQ.jpg)
Déjà, en début d'année, on proclamait 2017 l'Année internationale du tourisme durable pour le développement. L'idée m'a plu. À l'organisme Village Monde aussi, qui s'efforce justement d'attirer les touristes dans les villages où les sommes dépensées reviennent directement aux communautés locales. Son rôle, agir comme agent de liaison, tout simplement.
Le mercredi 27 septembre, on en rajoute une couche avec la Journée mondiale du tourisme, qui se tient également sous le thème du tourisme durable. J'ai eu envie d'y revenir. Village Monde aussi.
L'organisme m'avait invité au printemps à visiter des communautés de la Bolivie. Si ce n'est des inconforts liés à l'altitude, j'ai abouti dans des coins de pays que je n'aurais probablement pas mis au sommet de ma liste de sitôt.
C'est que la Terre est un vaste terrain de jeu et que je ne dispose souvent que de deux semaines à la fois pour l'explorer. Et si on me donne deux semaines et carte blanche, en Bolivie, mes réflexes me pousseraient probablement vers La Paz, Sucre, le désert de sel d'Uyuni et la route de la mort. Rien de plus classique. Juste parce que c'est ce que je connais.
Pourtant, en début d'année, je suis monté à 4800 mètres d'altitude jusqu'à Pampalarama, où se trouve une petite auberge écoresponsable d'où on peut partir pour explorer les montagnes. En s'y rendant, sur un chemin de terre, on croise des élevages de lamas qui entrent seuls à la maison en fin de journée.
J'ai passé deux journées à Santiago de Okala, petite commune sur les rives du lac Titicaca, où j'ai dormi chez l'habitant. J'ai gravi la montagne du Dragon endormi, visité l'école, où se trouve aussi un musée, et j'ai mangé les produits qui poussent dans les champs voisins. Là, l'internet est à pédales. Presque. Figure de style. Et on n'attrape pas les réseaux cellulaires, sauf exception, et il faut une éternité pour se brancher à son courriel.
Que dire de la réserve de Madidi, en pleine jungle amazonienne, où j'aurais passé des semaines à écouter le bruit de la nature qui ne dort jamais. Entre Tonio le tapir, l'animal domestique du campement, et les randonnées sur les traces des jaguars, j'ai pris connaissance des préoccupations des peuples de San Jose de Uchupiamonas. Ils craignent la construction de barrages qui alimenteront le Brésil en électricité, mais qui détruiront une partie de cette belle forêt amazonienne.
Pour souligner l'Année internationale du tourisme pour le développement, Village Monde veut maintenant inviter le grand public dans un des villages coup de coeur de 2017, des villages identifiés par des explorateurs comme moi qui ont arpenté le globe au courant de la dernière année.
Le concours, qui commence le 27 septembre, s'étalera jusqu'à l'annonce d'un vainqueur le 15 novembre, vainqueur qui partira dans un des villages coup de coeur.
Peut-être est-ce là l'occasion de découvrir le Togo, comme ce fut le cas pour Anne Gagné, ou le Guatemala, comme Tanya L'Écuyer.
Au Togo, Anne a flanché pour Dekpo, un petit village sur le bord du lac Togo qui n'apparaît même pas sur les cartes de Google. « Il y a une petite brise marine, ce qui est rare au Togo. J'y ai été accueillie par une partie du village qui dansait, et ça ne me paraissait pas comme une attraction commerciale. »
Dans ce village ewes, raconte-t-elle, on pratique encore la religion vaudou. « Je suis tombée par hasard sur une de leurs cérémonies. Ce n'était pas une poupée avec des aiguilles comme on se l'imagine. C'était une cérémonie de remerciement. Il y avait aussi des petites statuettes pour protéger le village. »
Peut-être pencherez-vous davantage vers le choix de Tanya, qui parle de San Juan La Laguna, au Guatemala, comme du septième ciel. « Le village se trouve sur le bord du lac Atitlan. On s'y rend en bus ou on prend un bateau à partir du village d'en face. On arrive dans un autre monde, avec des petites rues pavées. Il a échappé au tourisme de masse. »
San Juan La Laguna s'est donc organisé pour le tourisme communautaire où toutes les activités sont gérées localement. On peut s'y renseigner sur les plantes médicinales, visiter la coopérative de chocolat ou apprendre à teindre la laine. « Tout le monde fait partie de chaîne et le touriste gagne autant que la population locale. »
Question confort, on peut choisir entre rester dans un hôtel avec vue sur le lac... ou une hutte avec un toit de paille. « Tu peux aussi rencontrer le chaman pour qu'il te lise ton signe astrologique maya », fait valoir Tanya L'Écuyer.
Tous les détails du concours se trouvent sur le site internet de Village Monde, qui compte maintenant 142 hébergements dans 28 pays. Gagne ou pas, ça donne envie de repenser le tourisme de masse, qui commence à peser lourd dans les grandes villes du monde, et de prendre un virage solidaire et durable.
Suivez mes aventures au www.jonathancusteau.com.