Les trésors d'Albi et de Cordes-sur-ciel

La vieille ville d'Albi est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.

CHRONIQUE / De la France, on connaît la Tour Eiffel, probablement l'image mythique du Mont-Saint-Michel, la région vinicole de Bordeaux et le soleil de la Côte d'Azur. Non?


Chaque ruelle escarpée de Cordes-sur-Ciel vaut le détour.

Peut-être me parlerez-vous plus précisément de Lyon, de Nantes ou de Marseille aussi.

Bien sûr que les grandes villes paraissent incontournables. Elles constituent des bases intéressantes pour explorer le reste de la région qui les entoure et elles sont généralement remplies d'histoire, de restaurants et de cafés uniques, de quartiers branchés ou bohèmes. Mais quand on dispose d'une voiture, qu'on peut se permettre de se perdre un peu vers de plus petits villages, le détour nous récompense presque chaque fois.

Déjà il y a quelques années, j'étais de passage à Paray-le-Monial, un village dont on ne sait à peu près rien, sauf un hippodrome et une apparition déclarée de la Vierge Marie. Marcher ses rues, sans chercher d'attrait en particulier, me permettait de prendre la mesure de la vie dans les villages français.

De là, pareil à Charlieu et Briennon, où je ne suis passé que le temps de deux ou trois photos.

Je ne saurais me plaindre de mon arrêt à Albi, quand même plus qu'un village, à la fin du mois de mai. Mine de rien, la ville dont je n'avais jamais entendu parler est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Boom! Chacun des coins de rue de la vieille ville réserve une surprise.

Le joyau le plus évident, le plus imposant, trône au coeur de la vieille ville médiévale. La cathédrale Sainte-Cécile, qui a pris deux siècles à construire, est l'un des plus imposants bâtiments de brique dans le monde. À défaut de vouloir payer pour en visiter le choeur, on peut s'asseoir à l'un des cafés, à l'extérieur, pour l'admirer plus longuement.

Au détour des ruelles où sont construites des maisons à colombage, on ne sait plus où pointer l'appareil photo pour croquer le profil d'habitations ornées de jardinières colorées. On peut penser à la rue de Savene ou à la place du cloître Saint-Salvi.

La vue sur le Tarn est aussi très jolie, qu'on décide de longer ses rives à la hauteur de l'eau ou qu'on s'aventure dans les jardins du musée Toulouse-Lautrec.

Flâner, c'est bien beau, mais cette journée-là, que j'aurais pu passer au complet dans Albi la magnifique, j'avais envie de pousser encore davantage les découvertes. Hop, dans la voiture pour emprunter la route 600.

Ce que j'aime de la campagne française, ce sont les noms de villages, de communes, qui nous paraissent bien étranges à nous les Québécois, mais qui ont néanmoins ce petit quelque chose de poétique. Alors qu'ici, les noms de bleds ont toutes les chances d'être inspirés d'un saint ou d'une sainte, là-bas, on croise La Catalanié, Bouïs, La Cavespanié, ou encore Livers-Cazelles, où une église et un petit cimetière, flanqués d'une maison et de quelques cerisiers, trônent au milieu de nulle part.

La destination, c'était Cordes-sur-ciel, Cordes pour les intimes, un endroit aussi joli que son nom. Un nom qui se place bien dans une conversation pour faire le fin finaud : « La fois où je suis allé à Cordes-sur-ciel... »

La cité médiévale est perchée sur une colline, si bien qu'elle s'élève au-dessus de la brume du matin, comme si elle avait été construite par-dessus les nuages. Cordes-sur-ciel a toutes les caractéristiques des musées intéressants que je déteste : on ne sait jamais quel chemin prendre pour ne rien manquer.

On emprunte une des rues escarpées, avec les rosiers et les vignes qui poussent à flanc de maisons, on se retourne pour apprécier la vue sur la vallée et on se promet de prendre la rue parallèle pour redescendre, parce que c'est tellement beau. Mais voilà, on bifurque, on se promet de fouler deux autres douzaines de rues, et on abandonne. On profite, et c'est tout.

Cordes-sur-ciel, c'est un peu comme le Vieux-Québec. On y voit des portes fortifiées et des remparts. Les ateliers d'artistes sont bien charmants, comme celui du Chat qui bouine, qui nous attire à l'intérieur strictement pour connaître la définition du verbe « bouiner ».

Le village de quelque 1000 âmes vaut assurément le détour si vous vous trouvez dans la région de Toulouse. Si vous êtes le moindrement contemplatif, une demi-journée ne suffira pas.

Suivez mes aventures au www.jonathancusteau.com.