Trouver de nouveaux modèles de résidences pour aînés

Près de 90 % des gens souhaitent demeurer à domicile le plus longtemps possible, notamment parce que le type de résidences pour aînés qu'on leur offre ne leur convient pas.

Les personnes âgées sont très attachées à leur maison. Elles y ont vu grandir leur famille et y ont vécu des moments émouvants entre amis. Elles souhaitent y rester le plus longtemps possible. Lorsque vient le temps de déménager dans un endroit avec des soins et services adaptés à leur condition, elles sont plutôt réfractaires. Celles qui habitent à la campagne ne souhaitent pas déménager en ville et encore moins rester dans les grandes résidences que nous connaissons aujourd'hui. Pourtant, il existe des alternatives à ces résidences traditionnelles. Mais quelles sont-elles?


C'est pour répondre à cette question qu'un cahier d'information et de sensibilisation vient d'être publié : il a pour objectif de renseigner les municipalités et les promoteurs locaux sur les différents types d'habitation pour aînés, des résidences qui permettent aux personnes âgées de vieillir dans un endroit où elles conserveront leur autonomie.

Ce cahier est le travail de Suzanne Garon, professeure-chercheuse à la faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke et au Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS de l'Estrie-CHUS, et son équipe, dont Christyne Lavoie, agente de recherche.



« Le vieillissement de la population arrive à grands pas, et les municipalités n'ont pas eu le temps d'adapter leurs habitations à cette situation », explique la professeure-chercheuse Garon.

Lorsque l'on pense aux résidences pour aînés, on pense à des résidences en milieu urbain qui peuvent accueillir un très grand nombre de personnes, ce qui ne fait pas le bonheur de tous selon Suzanne Garon : « Ce n'est pas aux gens de s'adapter au béton; ce sont les habitations qui doivent s'adapter aux personnes âgées! »

« Le plus souvent, les aînés souhaitent rester dans leur petit village. Ils ne veulent pas être déracinés », ajoute Christyne Lavoie.

Le cahier d'information et de sensibilisation sur les habitations pour aînés a deux objectifs principaux : proposer des modèles d'habitation différents de ceux que nous connaissons actuellement et outiller les villes et municipalités qui voudraient construire ce type d'habitation.



Mais quel modèle peut être rentable en 2017 alors que les mises aux normes des petites résidences a coûté si cher que, ces dernières années, le Québec a vu fermer près de la moitié de ses petites résidences?

« Avec le vieillissement de la population qui s'accélère, il faut brasser la boîte, il faut sortir de nos idées préconçues. Au Québec, on ne connait qu'un seul modèle, celui des grosses résidences. Pourtant, ailleurs, il y a plein d'autres modèles qui fonctionnent très bien », assure Suzanne Garon.

Elle cite en exemple La Brunante, une coopérative de la municipalité de Racine, qui accueille 20 résidents et où chacun met la main à la pâte pour que la vie en collectivé soit agréable.

« Dans cette résidence, la dame la plus âgée a comme tâche de nettoyer la main courante. Elle le fait 20 fois par jour et elle est contente, elle est fière, elle se sent utile! »

Il existe une vingtaine de modèles de résidences pour aînés qui fonctionnent, qui sont rentables, explique Suzanne Garon. Dans son guide, elle en élabore cinq.

« Nous continuons nos recherches. Il y aura une suite à ce guide, dans lequel nous voulons montrer à quel point ces nouveaux modèles pourront être rentables », ajoute la chercheuse.

Le cahier est disponible sur le site internet http://carrefourmunicipal.qc.ca/.