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La planète Tatooine, dans les célèbres films, tient d'ailleurs son nom du désert de Tataouine... en Tunisie. Tiens donc.
Ça, c'est si j'étais un amateur de Star Wars. Si je pouvais raconter sans trébucher les épopées de Luke Skywalker. Quoique même sans pouvoir épeler Jabba le Hutt sans faire d'erreur d'orthographe, on peut se risquer dans le désert à une trentaine de kilomètres de Tozeur, dans le sud du pays, pour tomber sur une partie du décor abandonné de Star Wars.
Près de la ville de Nefta, on s'enfonce lentement dans le désert sur une route qui n'a évidemment pas l'allure d'une autoroute. Le trafic y est inexistant. Tantôt droite, tantôt sinueuse, elle avance vers la poussière que soulèvent les 4X4, au loin.
À gauche : le sable et les brindilles de végétation sèche. À droite : le même sable et la même végétation. Et tout à coup, un troupeau de dromadaires, des dizaines de bêtes, traverse nonchalamment. Les touristes en nous s'immobilisent pour apprécier le spectacle.
Un peu plus loin, avant d'atteindre ce que les fanatiques reconnaîtront comme étant Mos Espa, on bifurque sur la droite, laissant derrière le bitume, ne suivant qu'un chemin tracé par les roues des autres 4X4. On peut jouer aux montagnes russes dans les dunes ou se la jouer un peu plus calme en limitant les obstacles à franchir.
N'empêche, on se sent un tantinet explorateur, au milieu de nulle part, avec les nuances de beige, de brun, d'ocre qui baignent l'infiniment grand. S'impose, au détour de quelques-unes de ces dunes, une montagne, une colline rocheuse, un amas de sable. Le cou de chameau, Ong Jemel, sert de décor à une course de La menace fantôme. Dans la réalité, il agit comme un promontoire de choix pour observer le désert.
Une poignée de voitures sont déjà stationnées. Les portières sont à peine refermées qu'un enfant s'approche, un petit animal dans les bras. Il retient contre son gré un fennec, cette espèce de renard des sables aux longues oreilles. Il offre aux touristes de prendre des photos avec l'animal en échange de quelques pièces. Il est préférable de l'ignorer.
Bien sûr, l'envie de grimper ne devrait pas être réprimée. Du haut du rocher, on voit le monde qui s'étend dans toute son immensité. Et il y a les traces laissées par les pneus dans une étendue autrement bien lisse, immaculée. Si on prêtait l'oreille, si les autres touristes se synchronisaient pour faire de même, on entendrait le silence.
Si le coucher du soleil ne nous convient pas au rocher du cou de chameau, on peut retourner vers Mos Espa, où la petite ville artificielle, qu'on dirait faite de papier mâché, trône au milieu du désert. Les décors ont été abandonnés là, en décrépitude. En passant la porte d'un des dômes, on découvre l'envers du décor, des échafauds de bois qui soutiennent tant bien que mal la structure vieillissante.
Là, un homme assis à même le sol entretient un feu, y fait cuire un pain traditionnel pour impressionner les visiteurs. Là, quelques vendeurs tentent d'attirer l'attention, proposent de vous offrir une rose des sables ou vous montrent la vipère qu'ils ont emprisonnée dans une bouteille de plastique. Ils secouent la bouteille pour faire bouger la bestiole.
Ils sont tout ce qu'il y a de sympathique, ces Tunisiens dont les babioles n'ont rien de bien attrayant. Ils le diront d'ailleurs : les touristes sont leurs meilleurs ambassadeurs. S'ils espèrent que vous repartirez avec l'un des articles qu'ils tentent de vous vendre, ils ne pousseront jamais les arguments jusqu'à devenir agressifs.
D'autres proposeront de grimper une dune à dos de dromadaire, un moment de folklore qui aura à tout le moins le mérite d'offrir des photos magnifiques : dromadaires, désert, Star Wars... Les amis seront impressionnés.
De l'extérieur de la cité fictive, le ciel du soir qui se colore et le soleil qui s'ensevelit sous le sable ondoyant composent un moment apaisant, dans la mesure où les moteurs se taisent et que les autres voyageurs se montrent aussi contemplatifs. Même avec un peu ou beaucoup de bruit, dans les yeux et dans la tête, le paysage de carte postale promet de rester gravé longtemps après le retour à la réalité.
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Le journaliste était l'invité de l'Office national du tourisme tunisien et de Tunisair.