« La rivière, c'est mon endroit préféré au centre-ville, un espace magnifique et grandiose. Je voulais y créer quelque chose depuis longtemps », dit celle qui signe la chorégraphie Courants, présentée samedi et dimanche dans les gorges de la rivière Magog, à Sherbrooke. Regroupant neuf interprètes, l'événement de danse sera présenté en clôture du Festival Rivières de Lumières, lequel est piloté par le Théâtre des Petites Lanternes.
« Les sentiers seront illuminés, les spectateurs pourront regarder en plongée, depuis les passerelles qui ceinturent les lieux », explique la chorégraphe.
Pour bâtir son numéro, celle-ci a passé des heures et des heures au confluent des chutes.
« Je notais des idées, des thèmes, je m'imprégnais de l'espace, j'étais en mode réception. »
Le tout premier jour de sa cueillette d'idées, un grand héron est venu se poser sur un rocher. L'instant d'après, une superbe envolée d'oiseaux s'élevait des arbres environnants. Déclic.
« L'oiseau est présent dans ma chorégraphie, mais on ne tombe pas dans la caricature. En fait, les danseuses forment comme une masse qui se déplace dans des mouvements rappelant les courants aquatiques et aériens. C'est vraiment ce qui m'a le plus inspirée : cette fluidité des flots, tout autour, ces courants qui se déploient. Les vents, l'eau, la faune. On est au centre-ville et on se trouve quand même au coeur d'une nature abondante. C'est assez incroyable, c'est très nourrissant pour la création », dit celle qui en est à sa troisième proposition contemporaine in situ cette année.
« J'aime amener la danse dans un autre contexte, la sortir des studios, toucher les gens différemment. Danser dans les lieux publics, ça crée des moments totalement improbables, ça donne des spectacles plus immersifs. C'est tout le merveilleux de la chose. »
Se lancer dans une représentation extérieure au mois de novembre, c'est quand même un peu galère. Il peut pleuvoir, il peut neiger, il peut faire froid. Mais peu importe les soubresauts des conditions météo, le spectacle aura lieu.
« Les interprètes seront habillées chaudement, on a choisi des souliers qui ne glissent pas trop, on va adapter la chorégraphie. S'il pleut, on sera plus prudentes », explique Élise Legrand.
Le plus difficile, sinon, a été d'apprivoiser le plancher grillagé et de composer avec l'espace vaste et ouvert qui modifie complètement les repères habituels.
Outre le bruit des chutes, les mélodies de Philip Glass et Michael Nyman habilleront l'oeuvre chorégraphiée. « J'ai écouté beaucoup de pièces avant de faire un choix. J'ai opté pour celles-ci parce qu'elles sont faites de plusieurs couches superposées, elles ondulent, en quelque sorte.»
On pourrait dire qu'elles suivent les courants. Comme la chorégraphe. Et les neuf interprètes.
Vous voulez y aller?
Courants
5 et 6 novembre, 17 h
Terrasse Frontenac
Entrée : 10 $. Billets en vente aux Loubards le jour même, dès 16 h.
On vous indiquera où vous rendre pour assister au spectacle.
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