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Le Musée phallologique, aussi appelé le Musée national des phallus, est probablement unique en son genre. Il m'était donc impossible de visiter Reykjavik, la capitale de l'Islande, sans m'y arrêter. Après toutes ces chutes d'eau, tous ces geysers et tous ces volcans, je pouvais bien me permettre cette curiosité.
Je n'ai pas de mérite, c'est dans un reportage de Jean-René Dufort que j'ai appris l'existence de ce musée. Des amis islandais ignoraient la présence l'institution à un jet de pierre de chez eux même s'ils passent devant tous les jours.
J'avais tout de même été incapable d'inclure le musée dans mon horaire jusqu'à la dernière journée en sol islandais. J'en ai donc fait une priorité avant de partir pour l'aéroport. Première heure, je me plaçais avec surprise dans une file d'attente. Les portes encore closes faisaient patienter une vingtaine de visiteurs curieux, des adultes comme des enfants.
Je dois le confesser, par ailleurs, les musées, ce n'est pas tellement mon point d'intérêt principal. À moins qu'ils racontent un fait historique marquant, comme le Musée de la résistance à Varsovie, ou qu'ils exposent des oeuvres frappantes d'originalité comme la Capilla del Hombre, à Quito, qui rappelle la vie de l'artiste Guayasamin, j'ai tendance à passer mon chemin.
Et encore, je ne connaissais ni d'Ève ni d'Adam les réalisations de Guayasamin quand je me suis aventuré dans son repaire. La surprise a été totale et agréable.
Alors voilà, l'aspect original du Musée phallologique a piqué ma curiosité. On y retrouve plus de 200 spécimens mâles, pour plusieurs, dans des bocaux de vitre, à l'intérieur d'un espace somme toute assez petit. Les attributs exposés sont ceux de tous les mammifères d'Islande et de plusieurs autres animaux du monde.
Le musée n'a rien de vulgaire et se montre même très éducatif. Quelques enseignes permettent notamment d'expliquer la présence d'os dans le pénis de certains mammifères. Il reste que, soit il y a peu de choses à dire sur le sujet, soit l'exposition pourrait être mieux documentée. Au bout d'une vingtaine de minutes, on se lasse de lire les cartons qui ne comportent que le nom des animaux chez qui l'organe a été prélevé.
Il reste qu'une section consacrée à l'être humain déborde d'étrangetés. On peut notamment y lire les lettres que des individus ont écrites pour léguer leur pénis au musée au moment de leur mort. L'un d'entre eux propose même d'offrir ses organes génitaux de son vivant, pour être le premier spécimen humain à faire son entrée au musée. De ma compréhension, il n'aura pas mené son projet à terme.
Il reste qu'un documentaire paru en 2014 aux États-Unis, Le dernier spécimen, retrace les démarches pour trouver un membre humain à ajouter à la collection. On a beau ne pas avoir envie de le regarder, il est fascinant de savoir qu'il a même été tourné... et que des hommes se sont portés volontaires.
Pour l'aspect ludique, qui porte parfois à confusion, on trouvera une sculpture représentant une quinzaine de phallus. Au-dessus, on a accroché une photo de l'équipe islandaise de handball de 2008. Confusion, parce que la déduction que les visiteurs en tireront sera erronée.
C'est plutôt Thorgerdur Sigurdardottir, la fille du fondateur du musée, qui a réalisé cette sculpture en l'honneur de la formation sportive ayant remporté une médaille d'argent aux Jeux olympiques de Pékin. L'hommage n'a pas été inspiré directement par les joueurs en question.
Le musée comprend aussi plusieurs centaines d'objets, certains comiques, d'autres étant de véritables oeuvres d'art, et une section fantaisiste, consacrée aux elfes, aux trolls et aux autres créatures imaginaires qui auraient élu domicile en Islande.
Enfin, grâce à Jean-René Dufort, il y a un peu du Québec sur les murs du musée, puisqu'il a fait don d'un cadre immortalisant l'épisode de la palourde royale à l'émission Des kiwis et des hommes. Je confirme que la photo est bel et bien accrochée au coeur de la collection du Musée phallologique d'Islande.
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