Pourquoi Nagano?

À Nagano, le complexe du temple Zenko-ji constitue la principale attraction.

Nagano, ça vous dit quelque chose? Pas le chef d'orchestre, mais la ville du Japon? Nagano, la ville hôte des Jeux olympiques d'hiver de 1998? C'était précisément la raison pour laquelle je souhaitais m'aventurer au nord du Japon : une ville ayant accueilli la grand-messe du sport international présente certainement un intérêt indéniable.


J'avais galéré pour organiser le transport. De Kyoto, beaucoup plus à l'ouest, il aurait été d'une simplicité désarmante de sauter dans le train jusqu'à Tokyo ou Yokohama. Mais j'avais choisi de faire compliqué et d'emprunter le détour par Nagano.

Déjà, à l'arrivée, on n'aperçoit pas beaucoup de touristes qui sautent du train en même temps que nous. À l'auberge, aménagée dans la maison de notre hôte, on dort à la japonaise, à même le plancher. La clientèle est principalement constituée d'habitués qui s'arrêtent en ville pour affaires et qui ont besoin d'un endroit où dormir entre deux transactions. Sinon, ils sont Japonais, en visite dans une famille qui ne pouvait les accueillir.

Nagano, c'est une petite ville tranquille où la vie du quotidien prend le dessus. C'est un pied à terre pour visiter la région. C'est une ville avec un centre commercial, quelques parcs, quelques écoles et un grand temple vieux de 1400 ans, le Zenko-ji.

Outre une vue sur les montagnes, le temple offre, selon la tradition, la possibilité de descendre dans un long couloir sombre où on avance à tâtons. L'objectif est de trouver, sur un mur, une clé en métal qui nous permet de faire un voeu. Pour 500 yens, on ne voit rien du tout, on touche un objet métallique que des milliers de personnes on touché avant nous, et on ressort. Mais s'il y avait la moindre chance d'obtenir ce que nous avons souhaité, ces 500 yens auraient été bien investis.

<p>Les macaques japonais du parc Jigokudani mènent la belle vie en se prélassant dans les bains thermaux.</p>

Les macaques japonais du parc Jigokudani mènent la belle vie en se prélassant dans les bains thermaux.

(La Tribune, Jonathan Custeau/La Tribune, Jonathan Custeau)

Une base

C'était ça, la principale attraction de Nagano. Et la vue sur les montagnes aussi. Mention spéciale au restaurant aménagé dans un vieil autobus à deux étages.

Nagano peut toutefois être un base pour visiter des parcs nationaux ou des villages d'intérêt dans les environs. Matsumoto et son château de bois se trouvent à un jet de pierre.

J'ai toutefois eu un intérêt particulier pour le parc aux singes de Jigokudani, situé à Yamanouchi. Là, c'est vraiment la campagne. Le village est petit, le calme, partout.

Le vieux bus reliant la gare à l'entrée d'un sentier, en montagne, couine de partout. Ses bancs, qui se secouent pour chaque irrégularité dans le pavé, crient plus fort que la voix annonçant le nom des stations d'arrêt.

La marche est courte pour arriver au repaire des singes, des macaques japonais, qui se réchauffent dans les eaux thermales du parc. On raconte qu'il était autrefois permis de se baigner avec les primates... jusqu'à ce que des incidents surviennent.

Je dois l'avouer, les macaques, ils ne m'inspirent pas confiance. Si les plus petits cabriolaient partout, énergiques et maladroits, les plus vieux m'incitaient à la méfiance. Plus agressifs, ils restaient impassibles jusqu'à ce qu'ils décident de charger d'autres membres de leur clan. Mieux valait garder ses distances.

Les bêtes, en revanche, ne sont pas effarouchées par la présence des humains. Surtout les petits, qui n'en ont rien à cirer que nous ayons intégré leur environnement. Il fallait voir le tout petit, qui s'était réfugié dans un seau, accroché sous un pont, et qui s'y était endormi.

Le billet du train qui relie Nagano à Yamanouchi comprend une entrée aux bains publics, situés dans la gare. Juste parce que. Parce que les Japonais adorent les bains publics. Que dans certains cas, ils compensent pour les douches qu'ils n'ont pas à la maison.

Dans les grandes villes comme Tokyo, les bains publics, pratiquement transformés en parcs aquatiques, sont immenses. À Yamanouchi, ils sont modestes et utilitaires. Pour éviter la commotion, à moins de savoir lire le japonais, il vaut mieux se faire indiquer les vestiaires qui nous sont réservés...

Nagano et sa région ne ressemblaient en rien à ce que je m'étais imaginé, mais ma visite m'a permis de vivre au rythme d'une autre réalité du Japon.

Suivez mes aventures au www.jonathancusteau.com