C'est ce que dévoilait le rapport préliminaire sur les soins de fin de vie du CIUSSS de l'Estrie - CHUS présenté aux membres du conseil d'administration mardi.
Un tel document devra être transmis à la Commission sur les soins de fin de vie tous les six mois durant les deux premières années suivant la mise en application de la Loi.
Les 12 aides médicales à mourir ont été administrées dans un délai d'environ une semaine suivant la demande officielle du patient, le temps qu'au moins deux médecins procèdent à son évaluation, affirme Nathalie Schoos, adjointe de la directrice des soins infirmiers.
Parmi ces 12 personnes, certaines souffraient de cancer, alors que d'autres étaient atteintes de maladies neurodégénératives comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Toujours selon Mme Schoos, quelques patients ont choisi de vivre leurs derniers instants à domicile et d'autres ont subi la procédure à l'hôpital, mais aucune tendance particulière ne ressort.
« Les motifs qui ont fait que trois aides médicales à mourir n'ont pas été données, c'est que, dans un cas, la personne est décédée avant que l'on puisse lui administrer le soin, explique-t-elle. La deuxième personne est tombée dans un état qui la rendait inapte à consentir à ses soins, et la troisième n'éprouvait plus de souffrances physiques insupportables et constantes. »
Mme Schoos rappelle que de nombreux critères doivent être respectés pour qu'un patient accède à l'aide à mourir : il doit être majeur et admissible à l'assurance maladie, être apte à consentir à ses soins et se trouver en fin de vie. Il doit également présenter des souffrances constantes dans le temps, insupportables et qui ne peuvent être soulagées par les moyens traditionnels.
Un besoin
« On savait qu'il y avait une certaine proportion de notre clientèle que l'on n'arrivait pas à soulager de façon adéquate malgré tous les soins offerts, indique-t-elle. Par contre, on ne savait pas vraiment à quoi s'attendre comme nombre de demandes, et c'est trop tôt pour que l'on puisse faire des estimations sur les demandes à venir. »
Comme le système de données du CIUSSS de l'Estrie - CHUS ne permet pas de déterminer le nombre exact de personnes recevant des soins de fin de vie, autant à la maison qu'en centres hospitaliers, Mme Schoos affirme qu'elle ne peut, pour l'instant, évaluer la proportion que représentent les 12 cas d'aides médicales à mourir administrées par rapport au nombre de patients aux soins palliatifs.
« Chose certaine, le chiffre nous démontre que l'aide médicale à mourir vient répondre à un besoin sur notre territoire », conclut-elle.