Le CIUSSS de l'Estrie-CHUS est le deuxième plus important regroupement hospitalier du Québec, il a donc toutes les ressources nécessaires pour servir et soigner la population qu'il dessert. Pourtant, beaucoup de salles sont sous-utilisées dans le réseau, tandis que d'autres sont sursaturées. « Il faut utiliser de façon intéressante et rentable les infrastructures qui sont disponibles », déclare Dr Stéphane Tremblay, directeur général adjoint du programme santé physique générale et spécialisée.
Les centres de Magog, Mégantic et Asbestos offrent des services de qualité, au même titre que les centres hospitaliers de Sherbrooke. Une population encore méfiante, selon les dirigeants, ne veut pas déplacer un rendez-vous vers un autre centre lorsque l'option lui est proposée, et ce, même si le temps d'attente baisse considérablement. « C'est moins d'une personne sur cinq présentement qui accepte de changer d'hôpital pour un examen », ajoute Dr Tremblay.
On ne parle pas d'opérations importantes, « nous avons ciblé des examens d'investigation et certaines chirurgies qui peuvent être transférés sans problème », continue Dr Tremblay. « Si un médecin propose cette autre option, c'est qu'il a confiance en la qualité et le niveau de soin offert par l'institution. »
Une des grandes craintes, en raison d'un certain manque d'accessibilité des centres hospitaliers québécois, reste la transmission des résultats aux médecins. Cependant, un décloisonnement du système informatique permet dorénavant à tous les centres d'avoir accès aux dossiers des patients du réseau, ce qui évite du même coup de doubles examens.
Étendre ainsi les soins dans tout le réseau permettra une rapidité accrue de l'accessibilité aux soins, en plus de rentabiliser des outils qui dorment dans certaines salles, et qui ont quand même besoin d'entretien. « Nous voulons prodiguer le bon service, aux bonnes personnes, au bon moment et avec le bon spécialiste, tout en ayant des délais raisonnables », mentionne Carol Filion, directeur général adjoint des programmes sociaux et de réadaptation. Il mentionne cependant que le dernier mot revient toujours au patient.
L'objectif actuel est qu'au moins trois personnes sur cinq acceptent de se déplacer dans un autre centre pour recevoir des soins de santé. Ce faisant, la charge de travail serait dispersée sur les 13 000 kilomètres carrés que représente le territoire du CIUSSS de l'Estrie-CHUS.