Le président de MURIRS Serge Malenfant n'a pas voulu dévoiler le concept retenu pour ce site, si ce n'est de dire que la murale sera un peu moins historique et qu'on continuera à jouer avec la technique du trompe-l'oeil qui caractérise les murales sherbrookoises et à « créer des illusions en faisant tomber des murs ». « La murale va se marier à son environnement », promet M. Malenfant.
L'équipe doit procéder à l'installation des échafaudages cette semaine, s'assurer que tout est stable, y compris le mur retenu, et préparer la surface pour accueillir l'oeuvre.
« C'est un des grands murs qu'on a eu à couvrir », explique Serge Malenfant, en comparant avec les autres oeuvres du centre-ville.
Selon les souhaits de l'organisme MURIRS (pour Murales urbaines à revitalisation d'immeubles et de réconciliation sociale), cette 15e fresque serait suivie d'une ou deux autres pour compléter le circuit. « Il reste deux ou trois endroits stratégiques à combler pour maintenir l'intérêt des visiteurs entre chaque station de murale », estime M. Malenfant.
Si dame Nature se montre bonne joueuse, on pourrait assister au dévoilement de l'oeuvre vers la fin d'août.
Symposium, etc.
Occupé par ce projet, MURIRS n'organisera donc pas cet été la troisième édition du Symposium Art mural Sherbrooke, qui s'est tenu en 2014 et 2015 au Marché de la gare. L'événement, rappelons-le, auquel des artistes de plusieurs pays ont participé, avait donné des oeuvres aux arrondissements de Fleurimont, puis de Lennoxville.
L'équipe de MURIRS n'en accueille pas moins dans ses rangs cet été et pour la première fois un stagiaire international. Hugo Fournier est un muraliste diplômé d'une école d'art spécialisée de Lyon, en France, l'ÉcohlCité.
M. Fournier est arrivé à Sherbrooke il y a deux semaines, après avoir bataillé pour obtenir son visa. Il amène avec lui une expertise reconnue internationalement et se dit très heureux d'apprendre au côté des huit ou neuf artistes muralistes de la région qui signeront cette nouvelle oeuvre.
« J'ai la chance de travailler sur la murale tout l'été, du début à la fin », se réjouit-il.
Notons par ailleurs que MURIRS a vu son travail en sol sherbrookois salué, la semaine dernière, par le Réseau du patrimoine anglophone québécois, un organisme engagé dans la conservation et la préservation de l'histoire des communautés d'expression anglaise au Québec.
« C'est un honneur et c'est au-delà de nos espérances, réagit M. Malenfant, parce que nous ne sommes pas des historiens. On se sert d'éléments historiques pour raconter une histoire, oui, mais on fait parfois se rencontrer des personnages qui ne se sont jamais réellement côtoyés! »
Enfin, à propos du fait que les Productions Traces et Souvenances ne sont plus en mesure d'offrir, depuis l'été dernier, des tours guidés grand public des fresques murales, comme La Tribune l'écrivait la semaine dernière, M. Malenfant émet le souhait que ça reprenne rapidement.
« C'est un bel outil complémentaire autant pour eux que pour nous. Ce serait dommage qu'il n'y ait plus possibilité de faire ces tours guidés. »