Accroissement de la population : une tendance négative se dessine

L'accroissement naturel demeure positif en Estrie, mais la tendance vers le négatif s'accentue depuis quelques années.

L'accroissement naturel demeure positif en Estrie, mais la tendance vers le négatif s'accentue depuis quelques années.


Le nombre de naissances est demeuré supérieur aux décès en 2015, rapporte l'Institut de la Statistique du Québec (ISQ). S'il était à 407 l'an dernier, l'accroissement naturel était à 559 l'année précédente et à 730 en 2013.

Il était à plus de 1000 personnes dans les années 2008 et 2009.



Le vieillissement de la population est en cause dans ce phénomène, explique-t-on à l'ISQ.

Au chapitre des Municipalités régionales de comté (MRC), trois régions estriennes ont connu un accroissement naturel négatif, donc plus de décès que de naissances, au cours de 2015. Il s'agit des MRC du Granit (-38), des Sources (-61) et de Memphrémagog (-39).

Dans le cas de la MRC de Memphrémagog, une tendance semble vouloir se dessiner, car le premier accroissement naturel négatif pour ce secteur de l'Estrie a été observé en 2014 (-65).

Dans le Granit, il y a eu plus de décès que de naissances en 2012 (-4) et en 2014 (-27). Dans les Sources, on l'observe constamment depuis 2009, sauf en 2012 où l'accroissement a été positif avec 10 personnes de plus.



En 2015, il y a eu plus de naissances que de décès dans les MRC du Val-Saint-François (75), du Haut-Saint-François (24) et de Coaticook (51), mais une tendance à la baisse semble s'installer depuis quelques années.

Même constat à Sherbrooke : l'accroissement naturel a été positif l'an dernier (396), mais on est loin du sommet atteint en 2009 avec 614 personnes. Elles étaient 434 en 2014.

La moitié des MRC

La moitié des MRC du Québec a dénombré plus de décès que de naissances pendant au moins une année entre 2005 et 2015, a annoncé mardi l'ISQ.

Selon les statistiques démographiques de l'organisme gouvernemental, 32 MRC ont constaté un accroissement naturel négatif, donc plus de décès que de naissances en moyenne au cours de cette période. Ce phénomène est répandu dans les régions de l'Outaouais, de Lanaudière, des Laurentides, de la Mauricie et de l'est du Québec. Par exemple, en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine, toutes les MRC témoignent d'un bilan négatif.

Toutefois, presque toutes les régions du Québec comptent au moins une MRC qui a connu une période avec un bilan négatif entre 2005 et 2015.



En revanche, 72 des 104 MRC québécoises ont enregistré un accroissement naturel positif en moyenne au cours de cette même période - c'est-à-dire qu'il y a eu plus de naissances que de décès. Parmi celles-ci, 53 ont affiché un bilan positif chaque année, pendant les 11 ans.

L'accroissement naturel négatif peut avoir un effet sur la population d'une région s'il devient constant dans le temps et si les mouvements migratoires ne parviennent pas à combler cet écart, a expliqué l'ISQ.

D'ailleurs, selon son enquête, la majorité des MRC qui affichaient un accroissement naturel négatif ont connu une diminution de leur population pendant cette période.

« Ainsi, parmi les 32 MRC où le cumul des décès surpasse le cumul des naissances, 75 pour cent de celles-ci, soit 24 MRC, ont également connu une diminution de leurs effectifs entre 2005 et 2015 », est-il écrit dans le document de l'ISQ. Avec La Presse Canadienne