La salle était pleine, pourtant aucun son n'émergeait de l'auditoire attentif, sauf quelques éclats de rire. Tour à tour, André Gélineau, Simon Boulerice, Julie Bernier, Daphnée B et Jean-Maxime Lévesque ont rempli la Petite Boîte Noire de leurs mots chargés de sens.
Parfois durs, parfois légers, les textes récités étaient toujours justes. Un équilibre parfait dans la programmation, réalisée par Sophie Jeukens, dosait les émotions des artistes. Le sérieux des poèmes de Gélineau rehaussait la performance théâtrale de Boulerice, déguisé en chauve-souris pour l'occasion. Les mots qui frappent de Bernier terminaient à merveille la première partie de la soirée.
La performance qui s'est le plus démarquée est venue de la charismatique Daphnée B, qui s'est exprimée dans une poésie très actuelle, mélangeant Lana Del Ray et Justin Bieber. Elle a également fait participer le public, dans une poésie improvisée sur Twitter. En créant un compte sur le média social, Daphnée B invitait l'assistance à écrire anonymement les vers d'un poème qu'elle récitait ensuite. Un résultat surprenant considérant qu'il s'agit d'une expérience de l'artiste.
L'audace était également au rendez-vous, lors du numéro de Jean-Maxime Lévesque. Plutôt que de choisir des textes à présenter, l'artiste demandait aux deux musiciens sur scène de commencer un rythme, sur lequel il apposait des mots amenés pour l'occasion. Un résultat vibrant.
Sans avoir les statistiques du Festival, les organisatrices Sophie Jeukens et Marie Lupien Durocher sont enchantées des performances professionnelles et de la participation du public. « Même si on a pas les chiffres, on a remarqué une augmentation de l'assistance par rapport à l'an dernier », affirme Sophie Jeukens. Une des soirées a d'ailleurs fait salle comble. « Ça a surpassé nos attentes. »