Des cibles de lutte au décrochage atteintes

Christian Provencher, directeur général de la Commission scolaire Eastern Townships et coprésident de la TECIÉ.

Le taux moyen de décrochage scolaire en Estrie pour 2011-2014 a légèrement augmenté par rapport à 2010-2013, soit de 19,8 % à 20,4 %. Or l'un des objectifs du projet Partenaires pour la réussite éducative en Estrie (PREE) est atteint: depuis 2006-2009, le taux moyen sur trois ans a été réduit de 5,1 points, soit de 25,5 % à 20,4 %.


L'objectif était de réduire ce taux de quatre points. « Cette cible-là avait été établie dans un plan de cinq ans », précise Christian Provencher, coprésident de la TECIÉ (Table estrienne de concertation interordres en éducation) et directeur général de la Commission scolaire Eastern Townships (CSET).

Il s'agit d'une bonne nouvelle, commente M. Provencher. Non seulement on retrouve plus de jeunes qui sont diplômés, mais ce sont aussi des jeunes susceptibles de poursuivre leur parcours scolaire au cégep et à l'université, dans une région qui compte plusieurs établissements d'enseignement.

Pourquoi le taux moyen de sorties sans diplôme 2011-2014 a-t-il légèrement augmenté par rapport au taux 2010-2013? « C'est très difficile à expliquer. Dans l'ensemble, on avait progressé sur une baisse continuelle au cours des dernières années », note M. Provencher. Ainsi, le taux de décrochage moyen sur trois ans était de 19,8 % pour la triennale 2010-2013. Il est maintenant de 20,4 % en 2011-2014.

Le projet PREE fait également ressortir que le taux moyen sur trois ans de décrochage est passé chez les garçons du réseau public de 32,2 % en 2006-2009 à 24,8 % en 2011-2014. Ce taux est passé de 18,6 % à 15,8 % chez les filles pour les mêmes périodes. Le projet PREE dit utiliser ces taux moyens sur trois ans afin de mieux voir les tendances.

Même si des cibles visées ont été atteintes, les efforts doivent être maintenus afin d'éviter que la tendance revienne à la hausse, souligne-t-on.

À la CSET, le taux de décrochage officiel est d'environ 29 % pour 2013-2014. Toutefois, nuance M. Provencher, celui-ci se situe plutôt à 20,5 % lorsqu'on ne tient pas compte des élèves étrangers qui viennent faire une partie de leur formation ici et qui sont considérés comme des décrocheurs par le système. Les données des commissions scolaires francophones n'étaient pas disponibles, mardi, au moment d'écrire ces lignes. Rappelons que le Projet PREE a comme responsabilité la mise en oeuvre d'un plan de mobilisation et d'action 2011-2016 afin d'améliorer la diplomation des jeunes estriens. Le prochain plan d'action pourrait être prêt au printemps 2017.

Miser sur la persévérance chez les jeunes

Une somme de 591 438 $ a été octroyée par le gouvernement du Québec pour soutenir le Projet Partenaire pour la réussite éducative en Estrie. Cette annonce arrive comme une bouffée d'air frais pour l'organisme qui termine cette année son entente spécifique avec ses partenaires.

En 2015, le budget du Projet Partenaire pour la réussite éducative en Estrie (Projet PRÉE) passait de 950 000 $ à 500 000 $. Un vide de 450 000 $ à combler. À ce moment, des projets de persévérance scolaire avaient été abandonnés ou n'aboutissaient pas.

Le ministre Pierre Paradis a annoncé l'investissement, au nom du ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport et ministre de la Famille, Sébastien Proulx. Cette nouvelle somme ne vient cependant pas rétablir le budget, même si elle arrive à point. « 2016-2017 est une année de transition pour nous, puisque notre plan d'action et de mobilisation prend fin », précise Josiane Bergeron, coordonnatrice du Projet PRÉE. « Nous devons définir les nouvelles orientations du Projet, identifier les besoins à court terme pour pouvoir bien remplir notre mission. L'argent annoncé nous aidera à passer au travers de l'année. »

Bien qu'il n'y ait pas encore d'indications en ce qui concerne l'utilisation de cette somme, Mme Bergeron croit qu'il y aura des mesures ciblées, que le Projet PRÉE ne pourra pas utiliser la somme comme il le veut.

La semaine dernière le Projet PRÉE lançait sa campagne Ne lâche pas afin d'inciter les élèves de 14 à 21 ans à terminer leur année scolaire en cours, mais également à les encourager à obtenir leur diplôme en leur montrant les avantages qui lui sont rattachés. « La campagne cette année mise donc sur des messages de renforcement, qui se veulent à la fois encourageants, comme une tape dans le dos, et réalistes », souligne Josiane Bergeron.

Le Projet PRÉE est né d'un besoin de structure de concertation de la Table estrienne de concertation interordres en éducation qui a pour mission de rassembler la région estrienne pour que la réussite éducative des jeunes soit un enjeu prioritaire dans le développement social, économique et culturel de l'Estrie. Le Projet PRÉE doit donc créer un plan d'actions et de mobilisation 2011-2016 pour bloquer le décrochage scolaire et améliorer la qualification et la diplomation des jeunes de la région. Avec Stéphanie Beaudoin