À la Commission scolaire des Hauts-Cantons (CSHC), on explique que les canevas du ministère de l'Éducation viennent tout juste d'arriver et que les animateurs doivent en prendre connaissance. Ils s'approprieront ces canevas en mai ou en juin, indique-t-on.
L'école secondaire de Lac-Mégantic est l'une des écoles retenues dans la province pour démarrer le projet-pilote d'éducation sexuelle. Au total, une quinzaine d'écoles provenant des réseaux public et privé ont été désignées pour démarrer ce projet-pilote, qui doit durer deux ans.
«Certaines écoles» ont déjà démarré le projet-pilote, assure le ministère de l'Éducation.
C'est le cas notamment à la Commission scolaire du Fleuve-et-des-Lacs, où la mise en oeuvre est commencée dans quatre écoles primaires. Une équipe composée de plusieurs intervenants a bâti des activités pédagogiques à partir des apprentissages obligatoires demandés par le Ministère, explique Christiane Séguin, directrice des services éducatifs complémentaires.
«On a réussi à intégrer tous les apprentissages obligatoires dans des matières quelconques: en maths, technologie, sciences... Ce sont des animations qui devaient durer entre 40 minutes et une heure et les sujets étaient intégrés aux matières.» Des communications ont été prévues pour les parents.
«L'évaluation qu'on en fait, c'est extrêmement positif», commente Mme Séguin.
Dans cette commission scolaire également, les canevas liés à l'organisation d'animations provenant de Québec ont tardé. «On est allé de l'avant même si on n'avait pas les canevas.»
À la Commission scolaire de Kamouraska-Rivière-du-Loup, deux établissements (dont l'un réunissant plus d'une école) sont désignés pour le projet-pilote.
Dans les faits, toutes les écoles primaires et secondaires sont impliquées dans la démarche, note Monique Vézina, directrice du service de l'adaptation scolaire et des services éducatifs complémentaires. L'organisation, qui a travaillé avec le milieu de la santé, s'est dotée d'un plan d'éducation à la sexualité autour des années 2008-2009, car elle estimait qu'il était pressant d'agir. «Plus ça allait, les pratiques sexuelles et même les relations gars-filles n'étaient pas très saines», note-t-elle en soulignant que la commission scolaire compte sur une sexologue à temps plein depuis quelques années.
«Quand le Ministère est arrivé avec les apprentissages obligatoires, on avait déjà notre plan de travail et nos outils.»
Outre le retard de la documentation provenant de Québec, les moyens de pression dans l'enseignement ont pu aussi entraîner un délai dans le déploiement de projets-pilotes, croit Mme Vézina, à propos de la situation dans la province.
Le Ministère soutient pour sa part que «le Ministère a rendu disponibles les apprentissages à mettre en oeuvre à toutes les écoles pilotes en juin 2015» et que les documents officiels ont été déposés sur son site web en octobre 2015.
Le plan en matière d'éducation à la sexualité de la Commission scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup a aussi permis de s'intéresser au sort des jeunes transgenres, des personnes qui ne vivent pas avec le bon genre. «Avec l'arrivée des élèves transgenres, il n'y a plus de problème. On a des processus qui sont mis en place», note Mme Vézina à ce sujet.
L'éducation à la sexualité a longtemps été intégrée à la formation personnelle et sociale (FPS), un cours qui a disparu il y a une quinzaine d'années. Depuis, la matière était présentée sous différentes formes.